Birmane

Aujourd'hui, le paradis est à portée de carte bleue. C'est peut-être pour ça que ce n'est pas le paradis.

Elle a trempé ses lèvres dans le thé brûlant. Je la trouvais plus belle que jamais dans cette lumière dorée, dans les effluves de l'eau parfumée, fumée, mêlée à ces arômes de noix de coco. Ses cheveux casqués, son nez droit, ses lèvres pulpeuses et son menton volontaire me donnaient envie de l'aimer. Mais je sentais que sous ses cils allongés, dans son regard vert, la tempête couvait.

Le ronronnement du moteur et la tristesse m’ont enlevé à la Birmanie pour me déposer dans cette périphérie de Paris où j’avais mon bureau de réécriveur de papiers, de tâcheron, de petite main, de seconde main, de main sans cerveau.

La dictature, quand t'es occidental, et qu'en plus tu ne parles pas la langue, tu ne la voies pas, tu l'oublies, tu prends ce que t'est offert. le cul exotique, la peau de couleur d'ivoire et la fleur de jasmin qui va avec...

-César, a-t-elle dit plus fort. Il faut revenir. La zone n'est pas sûre.
Et alors ? N'étais-je pas reporter ? Et si je ne l'étais pas, ne désirais-je pas le devenir ?
-Marchons encore un peu, ai-je répondu.
Elle s'est tue. Nous avions pris de l'altitude et sur notre gauche, sous les couches de végétation touffue, nous pouvions voir la surface du lac briller sous le soleil. Immense, il avait une forme ovale et sensuelle, qui s'affinait aux extrémités. Une forme d'oeil délicieusement étiré, humide et végétal, plein de replis et de froncements. Mon imagination vagabondait, aiguisée par le spectacle de ces trois sirènes noires et muettes qui s'enfonçaient dans la montagne. Au détour du chemin, les toits de palme d'un village sont apparus à travers le feuillage. C'était une vision splendide. Un inconnu que je méritais. Julie s'est arrêtée.
- On rentre, m'a -t-elle dit.

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Elle a trempé ses lèvres dans le thé brûlant. Je la trouvais plus belle que jamais dans cette lumière dorée, dans les effluves de l'eau parfumée, fumée, mêlée à ces arômes de noix de coco. Ses cheveux casqués, son nez droit, ses lèvres pulpeuses et son menton volontaire me donnaient envie de l'aimer. Mais je sentais que sous ses cils allongés, dans son regard vert, la tempête couvait.

Jeunes et sympas, avec des tatouages de dauphin. Le genre à avoir hâte que le soir tombe pour chanter Manu Chap à capella avant de tirer un coup avec une routarde à dreadlocks.[...]
- les pancakes vont refroidir! lance un des mecs
- Bouffe les, je réponds
Il ne réplique rien le con. Faut croire que j'ai sapé la bonne ambiance, renversé la table Ricoré. Ca suffit à m'arracher un sourire.

il a crée l'homme et le journalisme, c'est aussi remettre de l'humain dans le chaos de l'information. Ecris ton reportage, sois le Dieu de l'histoire que tu as choisie, et ça passionnera les gens.

Je menais enfin la vie que je rêvais de vivre, avec, de surcroît, rien dans les mains, rien d’autre avec moi qu’une chemise trempée de sueur, un vieux jean et mes baskets couvertes de boue. L’essentiel, enfin ! Animal, enfin ! Rien d’autre que moi, devant cette nature qui m’ enivrait à en mourir, et je peux dire que c’était bon de penser que j’avais au moins un argument pour affirmer que cette vie valait la peine d’être vécue.

Une puissante odeur de végétation moite, une odeur vert foncé montait à mes narines.