Deux passions ont comblé ma vie : la passion de ma femme et celle des monnaies anciennes.
Aimer, c’est s’exposer. (p18)
J’avais oublié l’instinct destructeur des gens du monde, combien au fond ils se détestent, se ravissent de l’échec de leur prochain en y exorcisant le leur. (p100)
Arthur m’avait prévenu d’éviter le téléphone. Le comte Alberoni détestait ces appareils modernes qui permettent à quiconque de vous sonner comme un domestique. (p66)
En trente-cinq années de carrière, jamais une pièce unique en cet état de conservation avait croisé mon chemin. « Fleur de coin ». C’est ainsi, dans notre jargon, que nous qualifions l’état de neuf. (p51)
Selon lui, pour constituer une collection, il était préférable d’avoir du goût plutôt que de l’argent. L’argent rendait paresseux et il pensait qu’avec la facilité, la curiosité s’étiolait. (p28)
Lorsque je réfléchis aux raisons pour lesquelles je suis devenu collectionneur, je n'en vois que des mauvaises. Cette inlassable quête d'un passé lointain est un exorcisme : je m'y livrais pour fuir le present, et échapper à la mort. Ma vocation avait pour origine cette peur-là.
Longtemps, je n'avais été préoccupée que par mes pièces d'or et de bronze (préoccupé par leur histoire, j'entends, leur valeur ne me concernant que de façon anecdotique bien que, là encore, le problème fût complexe puisque, comme tout collectionneur, je préfère les pièces rares et forcément plus chères).
Tu ne connais pas le prix des mots.Même les plus pauvres sont riches de sens.Le plus fruste des hommes avec trois fois rien peut expliquer les embarras de sa vie.Tandis que le silence...hein,le silence,on y entend le pire.
La nature humaine préfère la médisance à l'admiration, s'exposer,pourquoi? Pour être critiqué,forcément.Parce qu'elle assure la médisance,elle venge aussi et la faute est toujours à celui qui s'expose.