Je pleurais devant ceux qui me croyait supérieure ,ceux qui confondaient l'ame et l'habit .Aussi scintillant et brodé soit-il ,l'habit ne protège -pas des peines .
A trop se voir on finit par trouver une place à celui qui n'en a pas.
La place de l'ennui ,la nécessité de remplir le vide.
Le désoeuvrement enferme dans l'atelier du diable.
Il est plus difficile de décider que de subir .Moi ,je n'ai pas eu le choix ,mon malheur m'a été imposé .Tu as tergiversé des années .J'espère que tu ne t'es pas trompé.
Ton désir de pouvoir a vaincu le désir de mon corps .
Nos sentiments s'inversaient , il en ai souvent ainsi des hommes et des femmes .Les années cumulées les lassent ,tandis qu'elles nous attachent .Avec le temps , les femmes ont besoin de protection ,les hommes de renouveau . Tu vois ,on se croit unique et nous agissons comme le commun des mortels
Valentine pleurait son époux... et je m'étais demandé en l'accrochant si la mort de l'amour n'était pas plus douloureuse que la mort de l'époux.
Quand l'estime de soi manque, la volonté de l'autre prend vite le dessus.
Un cri finit par s'échapper de ma poitrine , un cri de détresse .J'aurai du le retenir. Les oreilles indiscrètes collées à la porte raconteront et déformeront cette scène ,mais sur le moment je n'y pense pas ,je hurle ,avec la force d'un suppliciée ,avec un abandon que ni mon rang ni mon honneur n'auraient du me permettre .Je ne suis plus rien, je ne suis qu'une femme qui pleure son amour perdu ,une femme humiliée qui ne peut pas retenir ses cris de souffrances .
L'Etat comme rival plutôt qu'une autre femme , n'est pas une consolation suffisante .
Le plus agréable n'est-il point d'aimer ? Quoi qu'il advienne ,qui vous en empeche ?
Hortense me prodigua ,lors de cette affreuse matinée , toutes les consolations que la parole puisse offrir .Mais la parole s'essouffle et glisse sur les peines sans en retenir une miette .Toi seul pouvais m'aider ,aussi incongru que cela paraisse .