« … à la représentation que nous nous faisons de l'atome. Pourquoi l'atome 'quantique' qui va lui succéder ne s'est-il pas imposé au-delà d'un cercle restreint de scientifiques ? C'est qu'il n'est pas représentable avec des images déjà connues. Comme l'écrit le physicien Fritz Rohrlich, 'le langage n'a pas de mots pour le monde quantique'. Et pas d'images immédiates. Comment dessiner quelque chose qui apparaît parfois comme une onde, parfois comme une particule, le plus souvent ni comme l'une ni comme l'autre et qui, en dehors des moments où on l'observe, n'a rien en commun avec notre expérience quotidienne ? Il n'est pas représentable et, qui plus est, en rupture avec la vision mécaniste traditionnelle du modèle planétaire. » (Le chat de Schrödinger).
« Et nous croyons aux trous noirs comme les paysans francs croyaient aux esprits de la forêt. Celui qui entend parler d'attracteur étrange, de théorie des catastrophes, de boson intermédiaire ou de fractals, confessera volontiers qu'il s'agit là pour lui de paroles vies, qu'il ne peut même pas s'en faire une idée, même si la musique de certains mots lui devient familière. Haut, bas, étrange, charme, beauté, vérité, voilà les sobriquets des quarks. Bien sûr, les calculs des physiciens en démontrent la réalité, mais leurs expériences ne prennent un sens que transcrites en langage mathématique. Pour la plupart d'entre nous, ce monde est étranger, sinon surnaturel. » (Au nom de la science).
Il a fallu beaucoup d'ignorance, et d'abusive imagination, pour faire de Vinci, et malgré lui, un inventeur fécond. (Bertrand Gilles dans Les Ingénieurs de la Renaissance) (page 27)