Les liens du sang, tome 5

Seiichi et Yuiko ont tenu tête à Seiko et les deux adolescents se réfugient chez la jeune fille.

Ce cinquième volume semble marquer l'heure de l'émancipation pour Seiichi. En s'enfuyant avec sa petite-amie, il commet un véritable acte de rébellion vis à vis de sa mère et son arrivée dans la chambre de sa petite-amie va marquer un tournant dans le récit.
Alors que jusqu'à maintenant le noir et les ombres dominaient le graphisme, la chambre de Yuiko est comme une bulle de lumière, un cocon dans lequel les deux amoureux vont se lover et se découvrir tout en pudeur. Les moments que Seiichi passent avec Yuiko sont d'une intensité incroyable, on sent son coeur prêt à exploser et c'est également pour le jeune homme l'éveil à sa sexualité. Grâce au talent incroyable de l'auteur, toutes les émotions sont palpables. Les gros plans sur les visages nous plongent résolument dans la tête des personnages.
Est-ce la fin du calvaire pour Seiichi ? Bien sûr que non, sa mère tourne en boucle dans sa tête et cette dernière est à sa recherche. C'est une nouvelle fois une Seiko perturbée - et perturbante pour le lecteur- que l'on découvre. Terreur et pitié se bousculent dans nos têtes, tout comme dans celle de Seiichi.
Le personnage de Yuiko laisse songeur lui aussi. Très entreprenante, la jeune fille qui a de gros problèmes à régler de son côté avec son père, semble très possessive avec Seiichi et s'accroche à lui comme à une bouée. Mais ceci reste un sentiment très personnel...

Quoiqu'il en soit, la vraie menace pour Seiichi demeure Seiko, même si celle-ci s'est éloignée physiquement durant ce tome. Elle reste bien présente dans la tête de son fils et la fin du volume crée une sensation de malaise prouvant que l'emprise de cette relation toxique mère-fils est loin d'être rompue...

Seiichi fugue et se réfugie chez Yuiko. Cette dernière connaît aussi une relation compliquée et conflictuelle avec son père. Seiichi se rapproche d'elle mais là présence de sa mère plane au-dessus de lui.

Dans ce tome, Seiichi évolue dans un autre univers, fini l'école ou sa maison, nous le retrouvons dans la chambre de Yuiko. Ce changement de décor lui sonne ses premiers émois d'adolescent, mais il va devoir aussi faire un choix cornélien. Doit-il fuir comme le lui demande Yuiko ou doit-il retourner chez lui ? Pour Seiichi le choix va être dur mais il y aura des conséquences quoiqu'il choisisse. Je me demande bien comment cette relation toxique entre mère et fils va finir.

J'ai mis du temps à écrire la critique car j'ai été perturbé par la lecture de ce tome.
Je mettais beaucoup d'espoir sur la relation positive de la relation Seiichi-Yuiko mais après la lecture du tome 5, je revois les 4 premiers d'un autre oeil. J'ai l'impression, qu'au final, elle a bien choisi Seiichi car elle pourrait avoir sur lui une emprise dont elle avait besoin pour faire parler ses vices en raison de son passé avec ses parents. La scène où elle fait barrage avec son corps résonne différemment. Elle ne veut pas que la mère touche à "son objet". Tout comme la maman (malgré, à nouveau sa mise à nu, tout cela sonne faux même si c'est terriblement touchant), j'émets des doutes sur la sincérité des sentiments d'amour de ces deux personnages envers Seiichi.

Ce livre parle très bien le conflit de loyauté. Seiichi est clairement perturbé parce qu'il peut commencer à éprouver et par ses nouvelles sensations qui l'envahissent. Tout est mélangé et le mix est explosif (au propre comme au figuré).

Une véritable expérience sensorielle !

J'apprécie toujours autant le dessin hyper expressif grâce à l'intensité plus ou moins marqué du coup de crayon.

On sent toute l'ambivalence de l'amour de cette mère pour cet enfant. Elle est envahissante. Elle se confond avec son enfant qui a l'adolescence essaie de se défaire du lien fusionnel pathologique.

On voit toute la maladie et le narcissisme de cette mère qui n'a jamais réussit à s'affirmer, s'épanouir et qui investie toute sa vie sur sa relation avec son enfant, enfant qu'elle rejette en même temps.

On sent l'aspect incestueux par des scènes glauques au possible où tout est suggéré. Plus qu'un inceste concret, c'est symboliquement qu'elle intruse son enfant. L'auteur est fort pour montrer sans montrer.

Il y a peu de texte et c'est une façon intéressante de montrer l'impossible verbalisation, représentation de ce qui se joue dans cette relation.

On sent tout l'aspect terrible de ce type de lien toxique et pourtant impossible à rompre pour l'enfant. Il est aussi terrorisé de rester proche de sa mère que de s'en tenir éloigné.

Pour la première fois, Seiichi tient tête à sa mère et reste avec Yuiko, avec laquelle les liens se resserrent. Comme il ne veut pas retourner chez lui, celle-ci lui propose de venir dormir chez elle, dans sa chambre. Seiichi n'a pas fini d'être tourmenté entre la tension avec sa mère, l'éclosion de ses sentiments et les manifestations physiques qui vont avec.

Toujours très peu de texte mais des onomatopées et des illustrations qui laissent transparaître une extrême tension de chaque instant. On se demande même comment le jeune homme peut supporter d'être ainsi toujours sous pression. le personnage de Yuiko paraît prendre aussi plus d'emprise sur Seiichi, pour le meilleur ou pour le pire, l'avenir nous le dira mais on est en droit de se poser la question !

Les dessins de ce tome sont beaucoup moins sombres que dans les précédents, à l'image de la vie de Seiichi qui semble s'éclaircir. Toutefois, je me demande si un autre piège ne serait pas en train de se refermer sur le jeune garçon. Va-t-il réussir à se sortir de ce tourbillon malsain ? Sa vie s'effondre autour de lui, et la figure paternelle est absente, quand celle de Yuiko est empreinte de violence.

Ce cinquième volume est moins malsain, et davantage concentré sur l'esprit perturbé, tiraillé et complètement perdu d'un enfant coincé entre l'amour de deux femmes, le mensonge et le traumatisme. La frontière entre l'amour filial et amoureux paraît bien floue. C'est dans cette ambiance que Seichi va vivre ses premiers émois, seul, dans l'incompréhension.

Je me demande jusqu'où le mangaka compte nous emmener. Une fois de plus, j'ai dévoré ce tome, où tout passe par le
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"Les liens du sang" tome 5 de Shuzo Oshimi n'est pas ce qu'on pourrait appeler une lecture guillerette. Hum...
Certes, c'est une lecture familiale. Cette série met en scène l'amour entre une mère et son fils. Mais... malgré les couleurs chaudes et l'aspect chaleureux de la couverture, il faut quand même admettre que la maman du petit Seiichi rappelle la mère de Norman Bates ou Annie Wilkes dans "Misery" : elle couve un peu trop son fiston et n'hésite pas à verser un peu de sang quand elle juge qu'il le faut...
Alors ce qu'on pourrait reprocher à ce tome, comme souvent d'ailleurs avec les oeuvres de Shuzo Oshimi, c'est qu'il se lit très rapidement. de fait, on a plus de 200 pages mais avec très peu de répliques parfois réduites à des onomatopées ("Han !"). Mais au niveau des illustrations, ça reste magnifique car Shuzo Oshimi s'impose avant tout comme artiste. Il explore dans ce cinquième tome l'éveil à la sexualité de Seiichi contrarié par une mère castratrice et qui ne sait pas comment se comporter face à sa petite amie. Ça se passe de mots, et la figure de la mère est toujours aussi mystérieuse et pesante. Une série hantée et assez malsaine qui repose sur les non-dits et la force évocatrice de ses images.

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