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3,73

sur 3158 notes
Au début du XXème siècle, des milliers de Japonaises quittent leur pays direction l'Amérique dans l'espoir d'une vie meilleure.

Je ne connaissais pas du tout cet épisode de l'histoire du XXème siècle et ça a vraiment été une découverte. Ce livre est d'une grande tristesse et on compatit forcément avec le destins de ces femmes à qui l'on avait promis un mari aimant et une vie facile. Elles vont malheureusement aller de désillusions en désillusions : le mari ne ressemble pas du tout au prince charmant et elles vont enchainer les heures de travail pour un maigre salaire. A cela va s'ajouter la vie difficile et les nombreuses maternités qui vont encore plus compliquer les choses pour la plupart d'entre elles.
Un livre très triste et qui n'est malheureusement pas si éloigné (dans certaines aspects) de ce que connaissent les migrants d'aujourd'hui.
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Au début du 20e siècle, des Japonaises quittent leur pays pour rejoindre leurs fiancés en Amérique. Elles ne connaissent de ces hommes que des photos et quelques lettres. Toutes espèrent trouver une vie meilleure auprès d'époux qui ont réussi sur le nouveau continent. « Sur le bateau, nous étions dans l'ensemble des jeunes filles accomplies, persuadées que nous ferions de bonnes épouses. » (p. 14) Après une éprouvante traversée, les fiancées découvrent leur promis. Au terme de la première nuit qui scelle les couples et les destins, beaucoup d'espoirs et de promesses se seront envolés. « En secret, nous espérions toutes être sauvées. » (p. 41)

Toutes ces femmes immigrées découvrent une vie plus misérable que celle qu'elles ont laissée. Elles triment dans les champs ou s'humilient au service des Américains. Il est leur difficile de s'intégrer dans ce pays si différent. « L'une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait qu'ils meurent. L'une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait mourir. D'autres apprenaient à vivre sans penser à eux. » (p. 47) Dans les lettres qu'elles envoient à leurs mères et à leurs proches, la plume est honteuse. Que faut-il dire ? Que faut-il taire ? Faut-il mentir et enjoliver des existences qui ne ressemblent pas aux promesses qu'elles ont aveuglément suivies ?

Ces femmes, souvent négligées par leur époux, goutent une autre douleur quand leurs enfants s'éloignent de la culture de leurs ancêtres et font tout pour être assimilés. Hélas, la guerre viendra balayer tous les efforts. Les Japonais sont les ennemis, qu'ils soient ou non nés sur le sol américain. L'exode reprend pour ne jamais finir, ou tragiquement. le bateau de tous les espoirs n'était finalement qu'une barque de Charon qui emmenait ces femmes et leurs avenirs dans une traversée vers une rive dont on ne revient pas.

La particularité de ce roman est sa narration. C'est un « nous » qui porte tout le récit. On ne s'attache à aucun destin particulier, mais on entraperçoit des bribes d'existences. Ce roman choral exprime une douleur commune. Hélas, la troublante mélopée devient peu à peu litanie et généralité. Enfin, le titre est français est terriblement réducteur et ne traduit que les premières pages. le titre original est bien plus explicite : The Buddha in the Attic évoque une culture qui recule, que l'on relègue dans l'oubli ou dans la honte. Finalement, ce roman est un bel hommage à des milliers de destins sacrifiés, mais j'ai quelques réserves sur sa forme.
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Je n'ignorais pas cet épisode d'incarcération de la communauté japonaise aux USA durant la seconde guerre mondiale.
Je me sais assez critique avec l'histoire de ce pays mais qui se souvient de la xénophobie ridicule dont furent victimes les Asiatiques de France aux débuts de la pandémie Covid19 reconnaitra que les Américains n'ont pas le monopole de la paranoïa.

Le livre permet de vivre de l'intérieur mille vies, mille variantes, mille destinées parallèles de ces femmes ayant quitté leur pays bercées d'illusions.
Plus que la description des conditions de "l'accueil", de l'exploitation de la main d'oeuvre immigrée, c'est la manière dont la mentalité japonaise appréhende ces épreuves qui m'a passionné ici.

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Vu le nombre de critiques, je pense que tout a été dit, alors c'est juste pour le plaisir de vous faire partager mes impressions.

Quel réalisme ! L'auteur a visiblement approfondi ses recherches sur ses femmes venues aux Etats-Unis dans l'espoir de trouver un mari et de fonder une foyer.
Un livre écrit à la manière d'un journal intime à plusieurs voix pour nous raconter les désillusions d'une vie passée loin de leur pays d'origine, le Japon, loin de leurs racines, de leurs traditions. Julie Otsuka emploie la première personne du pluriel pour écrire son roman. Pour moi cela accentue le côté réel, car ce n'est pas seulement une femme qui était dans cette situation mais beaucoup plus.
Ce court roman est d'une telle intensité qu'il laisse sans voix.

A la manière de… juste en toute modestie.
J'aime l'intensité que créer ce de style d'écriture poétique. Je suis émue, sensible, j'admire la force de ces femmes d'accepter leur destins : se résigner à une vie de labeur sans aucune reconnaissance. J'aime…
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Un grand texte, assurément, et très littéraire. Trop peut-être ? Ce "nous" employé tout au long du récit, qui martèle le texte comme un orchestre de gamelan est à la fois partie prenante du récit en ce sens qu'il représente une voix qui parle au nom de tous et en même temps assez impersonnel, une sorte de "on" qui ne dit pas son nom et j'en ai ressenti une impression de malaise quelque part. On sent une volonté de cibler toutes les trajectoires, tous les drames et toutes les difficultés de ces japonaises à marier à qui on avait promis monts et merveilles aux Etats-Unis, et en même tout cela ne reste qu'un survol,dans un style qui mélange tragédie antique et documentaire. L'opposition entre deux cultures apparaît comme en filigrane, soulevant des questions trop vite écartées. Bref, c'est un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, qui m'a permis de découvrir une histoire peu connue ainsi que la situation des japonais au moment de la seconde guerre mondiale. Et je me suis laissée prendre au jeu du rythme des phrases et d'une belle écriture comme on n'en rencontre pas tous les jours. Mais justement ce texte m'a laissée un peu sur ma faim, comme si le style comptait plus que le récit.
Dommage pour L Histoire en général et l'histoire en particulier.
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Que de force et d'émotion dans ce tout petit livre ! le style m'a emportée, étonnée, subjuguée... L'auteure nous entraine dans le quotidien de ces femmes japonaises anonymes, oubliées. Elles forment un groupe soudé et passionnant que l'on prend plaisir à connaître, que l'on a envie de soutenir voire de sauver.
Ce roman est un petit bijou à l'écriture incisive, juste et touchante, je ne saurai trop vous conseiller de le lire à votre tour !
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Un très beau livre sur les Japonais qui ont immigrés aux Etats-Unis au début du 20ème siècle !
Un véritable coup de coeur !

Tout commence par une traversée : des japonaises quittent tout ce qu'elles connaissent pour un inconnu se trouvant de l'autre côté du Pacifique.
Mais elles vont vite déchanter : les beaux inconnus des photos envoyés ne sont pas ceux qu'ils sont réellement et la vie rêvée qui les a attirées ne l'est pas non plus.
Une nouvelle vie débute donc pour ces femmes : trimer dans les champs, nettoyer les maisons des autres, entretenir les jardins des autres...
Elles nous touchent à nous raconter leurs misères, leurs espoirs mais aussi leur désillusion...
Les Américains qui les voient comme une "bonne race de travailleurs" face aux Chinois, aux Mexicains ou encore aux Philippins...

L'histoire continue avec leurs enfants, la joie qu'ils apportent mais aussi son lot de malheurs.
Je ne suis pas une grand sensible mais de nombreux passages m'ont touchée que ça soit la perte de certains enfants, le reniement de leur culture pour intégrer celle de l'Amérique...

Puis, arrivent les CAMPS de travail.
Les Américains en parlent peu voire pas du tout. J'en avais jamais entendu parler avant mes études de Japonais...
Julie Otsuka nous parle de ces camps justement où les Japonais se sont volatilisés.
Quelques personnes par-ci, par-là...
Des fermes isolées...
Puis des quartiers entiers qui ont vu leurs Japonais disparaître par une nuit...

La deuxième guerre mondiale n'a épargné personne... Tout le monde a son lot de crimes.
Certains sont bien obligés d'en parler chaque année... D'autres se murent dans le silence et font comme si rien ne s'était jamais produit.
La fin de ce livre m'a juste glacée !

Je le conseille vivement à tout le monde !
Un livre qui se vit plus qui ne se lit !
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Un petit livre court mais un style étonnant, une narration collective, intéressante, faite d'une multitude voix mêlées les unes aux autres. Toutes ces femmes asiatiques avec des parcours, des caractères, des idées différentes parlent d'une seule et même voix, c'est un peuple qui s'exprime. Une performance littéraire. On se demande ce qu'elles sont devenues en fin de roman et restons sur notre faim tant nous aimerions partager encore un peu de leurs vies. Une envie folle de se documenter pour les chercher, de continuer à marcher derrière leurs traces.
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Au début du XXème siècle, une nombreuse population de femmes japonaises émigre aux Etats-Unis pour rejoindre des maris qu'elles ne connaissent pas.
Mais l'arrivée est rude. Les soi-disant maris riches sont de pauvres bougres, et l'Amérique n'est pas l'Eldorado qu'elles espéraient.
Bafouées, malmenées, elles survivent tant bien que mal en trimant comme des forcenées.
Et puis la guerre survient, et toute cette population japonaise devenue indésirable disparait. Mais que sont-ils devenus ?
Toutes les histoires de ces femmes sont menées dans le même récit, dans les mêmes phrases. Loin d'embrouiller le lecteur, cela crée une musique, une ballade, dans lesquelles on les voit vivre.
Se mêlent les espoirs et les désillusions, les durs travaux des champs et les emplois citadins, les naissances des enfants, les maladies et les morts.
L'emploi du « nous » réunit toutes ces destinées tragiques en une belle histoire, lancinante et triste.
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Voici une très belle lecture, le titre m'avait séduit mais je ne connaissais pas le contenu avant de l'entamer. Je ne vais sans doute rien dire de neuf après plus de 600 critiques mais j'ai tout de même envie de vous en parler.
Julie Otsuka nous offre un panorama d'une population, celle de femmes japonaises tentant la traversée pour venir vivre en Amérique. Mais la façon dont elle s'y prend est très originale, on assiste à un concert de voix, un coeur où chacune de ces femmes livrera tour à tour sa partie d'histoire, ses joies, ses peines, ses désillusions, son quotidien. Un récit tout en mosaïque où les faits, les sentiments se succèdent en une vague qui nous emporte avec elle. Cette manière d'écrire, unique, m'a enchanté, un roman qui se dévore et qui nous montre la dureté de quitter un pays, une culture, pour l'inconnu dont il faudra s'accommoder coûte que coûte.
Julie Otsuka m'a également appris une partie de l'histoire de ces Nippo-Américains que j'ignorais totalement, l'internement en camp de ces populations soupçonnées de possible sympathie envers la nation japonaise au cours de la seconde guerre mondiale, plus de 110000 personnes qui ne seront libérées qu'à la fin du conflit. Ça m'a donné envie de creuser le sujet et d'en apprendre un peu plus.
Voilà donc un livre étonnant, émouvant, dur par moments, poétique par instants, instructif, un roman que vous ne devriez pas oublier de sitôt et qui rend un bel hommage à toutes ces voyageuses oubliées.
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