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sur 3140 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je la vois venir de loin, la horde sauvage, ça y est le Carré tourne pas rond encore une fois (spécial clin d'oeil pour Hugo), un livre encensé par le plus grand nombre, il va encore trouver à y redire. C'est à tâtons donc que je mettrai un bémol à l'emballement général. Et je jure que le livre de Julia Otsuka avait tout pour me plaire, une histoire vraie pas connue (en tout cas de moi) qui traite du déracinement, des illusions perdues, de la bêtise des hommes (envers les femmes toujours), et puis ces satanées guerres qui broient des destins génération après génération. Je m'attendais à être cueillit des les premières lignes vu l'engouement quasi général et la minceur du livre. Et bien non, que nenni, j'ai lu cela sans déplaisir mais mon coeur est resté de marbre. L'idée de choisir de raconter l'histoire en employant le « nous » m'a déstabilisé, m'a empêché d'être touché. La souffrance est là palpable, les traumatismes irréversibles devant mes yeux mais pourtant l'émotion est toujours restée en lisière. J'ai besoin de personnages identifiables pour être en empathie, pour avoir l'envie de les suivre tout du long. Julia Otsuka a choisit une forme de narration qui ne me convient pas tout simplement, je crois que ma frilosité vient de là. J'ai du stopper ma lecture plusieurs fois tant j'avais l'impression d'égrener une liste, un chapelet, une longue litanie à n 'en plus finir. C'est sûrement un grand livre, j'en attendais beaucoup, je suis en parti passé à côté. 2.5/5
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Je vous le dis tout net : j'ai très moyennement apprécié ce roman mettant en scène des Japonaises qui, au début du 20e siècle, ont bravé la mer pour se rendre sur la côte ouest des Etats-Unis afin de se marier avec des Japonais émigrés. le récit de la traversée, de l'arrivée, de la nuit de noces, de leur travail intense et difficile, de la naissance de leurs enfants, de leurs problèmes d'éducation, et enfin de leur – encore une fois – déracinement à cause de la guerre, tout cela m'a laissée de marbre.

Et pourtant, j'aime les gens ! Je fais attention à leurs petits soucis, à leurs grandes joies, je fonds devant les enfants, je pleure quand ils ont mal, je m'efforce d'être là, enfin.
Et ici, rien.
Pourtant il y en a des gens, dans ce roman. Des Japonaises de toutes classes sociales, de tout caractère... Celles qui ont eu de la chance en se mariant, celles qui sont battues, violées, celles qui ont des enfants à n'en plus finir, celles qui sont stériles, celles qui se suicident, celles qui espèrent, celles qui en aiment un autre...

Oui, ce roman est rempli. Ce roman fourmille de voix.
Et c'est probablement cela qui m'a gênée, ou disons qui ne m'a pas permis d'accompagner ces gens. Aucun « je ». Rien que des « nous ». Et des phrases, des phrases, des phrases, comme une incantation.
Nous y voilà ! Une incantation, c'est fait pour être clamé. Dit à haute voix. Lentement, pas à pas, mot à mot, et la transe arrive. La magie opère.

J'aurais dû lire tout haut. M'arrêter à chaque phrase, juste un petit peu. Faire résonner la vérité. La rendre éternelle.
Mais je ne l'ai pas fait (je lis souvent dans mon lit, quand mon mari dort...Vous vous imaginez, je serais devenue responsable de ses insomnies ! ).
Tant pis, je passe le relais à d'autres lecteurs. Qu'ils essaient, et qu'ils me disent ce que ça donne !
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J'ai très mauvaise conscience, parce que je sens que j'aurais dû aimer ce roman. mais si je ne l'ai pas refermé avant la fin, c'est sans doute que quelque chose m'a permis de le poursuivre. Ce quelque choses, c'est une partie historique que je ne maîtrise pas, un pan de l'histoire des Etats-unis que j'ignorais, bien sûr comme chacun, j'avais entendu parler de Pearl Harbor, et d'une relation tendue et de la guerre entre l'Amérique et le Japon…

Et je découvre bien plus : une immigration de masse des japonais aux Etats-Unis à partir de 1865, et grâce au livre de Julie Otsuka, le transfer de femmes a qui on fait miroiter un destin heureux dans les bras de quelque amant riche et puissant, et qui se retrouveront esclaves de maris dominants, de patrons exigeants et peu attentionnés, condamnées au travail inhumain et perpétuel pour devenir avec leur famille, l'ennemi numéro un à abattre, à éliminer à envoyer en internement dans des camps, rayées de la population, oubliées comme si elles n'avaient jamais existé.

J'aurai cependant préféré lire un roman rédigé de façon peut-être plus classique, c'est certes une gageure que de présenter la situation de ces femmes en usant et abusant de "nous", de "certaines", d'"autres" et encore "d'autres", dans le but de raconter avec précision ce qu'a pu être le sort de ces femmes, mais personnellement, j'ai trouvé cela soûlant et fatiguant à lire, je me découvre extrêmement sensible au style d'écriture.

J'ai malgré cela beaucoup appris en lisant ce livre qui ne
m'a pas laissée indifférente.

Challenge riquiqui
challenge Multi-défis
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Pearl Harbour venait d’arriver, du jour au lendemain ils ont tous disparu, peu à peu leurs maisons vides ont été occupées par d'autres, des Américains.

Certains ont dit que ces traîtres de Japonais avaient été déportés dans le désert du Nevada ou de l’Utah, peu importe, ils n’étaient plus dans les champs, plus dans le village, plus nulle part. Plus de trace des hommes ni de leurs femmes qu’ils avaient fait venir du Japon. Des épouses, choisies sur photos, désillusionnées dès la première nuit avec eux, qui partageaient leur misère et les durs travaux des champs, fatiguées par la naissance d’enfants qui les renieraient plus tard.

Julie Osaka a choisi de raconter l’histoire de ces femmes, qui est celle de sa grand-mère, collectivement. Rassemblant leur voix dans un nous qui s’élève pour dire le sort qui a été le leur. Un chant triste, incantatoire et pénétrant qu'on ne peut oublier.
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Au début du XXème siècle, ces femmes japonaises de tous âges et origines ont quitté leur Japon natal, pour prendre un bateau vers les USA et rencontrer les fiancés qu'elles n'avaient jusque là vu qu'en photo.

Elles n'ont pas seulement quitté leur pays. Elles ont aussi quitté une vie difficile, faite de travaux des champs notamment, pour un avenir meilleur.

Mais l'avenir ressemble beaucoup au passé. Elles retrouveront ainsi des conditions de vie parfois même plus inconfortables encore que celles qu'elles avaient quittées, avec des maris qui parfois ne ressemblent pas vraiment à ce qu'elles en avaient espéré sur photos, et qui commenceront par les faire travailler dur, dès lors qu'ils auront passé la première nuit à abuser d'elles.

Toutes n'ont pas connu le même sort évidemment, mais rares sont celles qui furent heureuses et épanouies. D'autant plus que la guerre pointait son nez. Une guerre contre le Japon, qui les contraindra à tous les sacrifices et à toutes les humiliations.

A mon avis :
Voici un livre court, mais néanmoins instructif.

Instructif parce qu'il détaille la vie de ces femmes et de ces hommes avant elles, qui ont immigré aux Etats Unis dans l'espoir d'une vie meilleure.
"Nous voilà en Amérique, nous dirions nous, il n'y a pas à s'inquiéter. Et nous aurions tort."
Là-bas, elles ont rencontré les difficultés des migrants et la vie difficile des gens qui n'ont rien et qui subissent les caprices du sort et des salauds. Une vie qui confine parfois à l'esclavage.

Les différentes expériences vécues par les unes et les autres sont évoquées. le récit est donc parfois un peu fastidieux à lire car il égraine chaque situation l'une après l'autre dans des chapitres qui trainent parfois en longueur du fait du nombre important de situations différentes.

Cet aspect m'a quand même rendu la lecture de ce livre assez pénible, car il donne cette impression d'une liste de cas et manque singulièrement de poésie. Finalement, il y avait sans doute matière à mieux romancer ces vies, tout en restant fidèle à la réalité. Ce n'est pas le choix fait par Julie Otsuka, mais de fait cela rend ce récit moins attrayant.

Cependant, la découverte de ces vies de migrants, qui font écho aux situations actuelles des migrants de tous horizons est assez enrichissante, car elle permet de mieux comprendre les difficultés du quotidien et le décalage profond qui se creuse entre elles et les générations suivantes, telles qu'ont pu le vivre les migrants du Sahel en France, sans doute.

Un livre éducatif donc, même s'il pèche un peu par son style selon moi.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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Certaines n'avaient jamais vu la mer, mais toutes ont quitté le Japon pour se marier avec un compatriote installé aux Etats-Unis. Elles quittent leur famille, leurs amis, leur pays, pour échapper à une vie à sarcler la terre pour se nourrir. Elles ignorent qui les accueillera à leur arrivée, et ont choisi leur fiancé sur la base de photos qu'on leur a envoyées, de lettres qu'ils leur ont écrit.
La traversée en cale dans des conditions déplorables n'est que la première des épreuves qu'elles traversent. L'Amérique manque de bras, les immigrés Japonais de femmes pour réchauffer leur lit et repousser la solitude de leur existence misérable. Les lettres envoyées sont des faux, et les photos datent de plusieurs années, ou sont celles d'amis ou d'inconnus.

Voilà un pan de l'histoire que j'ignorais complètement et dont les Etats-Unis ne doivent pas souvent se vanter : l'immigration officielle sous couvert de mariage de femmes japonaises pour servir de main d'oeuvre dans les champs et de domestiques, entre les deux guerres mondiales ! Julie Otsuka se fait la voix multiple de ces femmes trahies par leur futur époux et par leur pays "d'accueil". Par absence de choix et de moyens, par honte, elles tairont à leur famille restée au pays les conditions misérables dans lesquelles elles vivent. Dans ce nouveau pays, elles perdront tout, leur vertu, leur dignité, jusqu'à leur culture.
Le procédé narratif de "Certaines n'avaient jamais vu la mer", en utilisant systématiquement le pluriel ("nous", ou "certaines") pour évoquer l'histoire de ces femmes, refusant de s'attacher à l'une ou l'autre pour mieux nous faire découvrir les destins multiples, donne un rendu souvent poétique. Pour ma part, il m'a gêné : à devoir m'attacher aux pas de toutes ces femmes, j'ai eu l'impression de n'en découvrir aucune. C'est dommage, car l'auteur nous en apprend beaucoup sur la culture japonaise et sur les conditions de vie des "petites gens" dans les années 30 aux USA.
Ce livre court est à découvrir, ne serait-ce que pour la jolie écriture de son auteur, l'originalité du procédé narratif, et l'évocation d'une page d'histoire très peu connue.
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Au début du 20e siècle, des Japonaises quittent leur pays pour rejoindre leurs fiancés en Amérique. Elles ne connaissent de ces hommes que des photos et quelques lettres. Toutes espèrent trouver une vie meilleure auprès d'époux qui ont réussi sur le nouveau continent. « Sur le bateau, nous étions dans l'ensemble des jeunes filles accomplies, persuadées que nous ferions de bonnes épouses. » (p. 14) Après une éprouvante traversée, les fiancées découvrent leur promis. Au terme de la première nuit qui scelle les couples et les destins, beaucoup d'espoirs et de promesses se seront envolés. « En secret, nous espérions toutes être sauvées. » (p. 41)

Toutes ces femmes immigrées découvrent une vie plus misérable que celle qu'elles ont laissée. Elles triment dans les champs ou s'humilient au service des Américains. Il est leur difficile de s'intégrer dans ce pays si différent. « L'une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait qu'ils meurent. L'une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait mourir. D'autres apprenaient à vivre sans penser à eux. » (p. 47) Dans les lettres qu'elles envoient à leurs mères et à leurs proches, la plume est honteuse. Que faut-il dire ? Que faut-il taire ? Faut-il mentir et enjoliver des existences qui ne ressemblent pas aux promesses qu'elles ont aveuglément suivies ?

Ces femmes, souvent négligées par leur époux, goutent une autre douleur quand leurs enfants s'éloignent de la culture de leurs ancêtres et font tout pour être assimilés. Hélas, la guerre viendra balayer tous les efforts. Les Japonais sont les ennemis, qu'ils soient ou non nés sur le sol américain. L'exode reprend pour ne jamais finir, ou tragiquement. le bateau de tous les espoirs n'était finalement qu'une barque de Charon qui emmenait ces femmes et leurs avenirs dans une traversée vers une rive dont on ne revient pas.

La particularité de ce roman est sa narration. C'est un « nous » qui porte tout le récit. On ne s'attache à aucun destin particulier, mais on entraperçoit des bribes d'existences. Ce roman choral exprime une douleur commune. Hélas, la troublante mélopée devient peu à peu litanie et généralité. Enfin, le titre est français est terriblement réducteur et ne traduit que les premières pages. le titre original est bien plus explicite : The Buddha in the Attic évoque une culture qui recule, que l'on relègue dans l'oubli ou dans la honte. Finalement, ce roman est un bel hommage à des milliers de destins sacrifiés, mais j'ai quelques réserves sur sa forme.
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Je n'ignorais pas cet épisode d'incarcération de la communauté japonaise aux USA durant la seconde guerre mondiale.
Je me sais assez critique avec l'histoire de ce pays mais qui se souvient de la xénophobie ridicule dont furent victimes les Asiatiques de France aux débuts de la pandémie Covid19 reconnaitra que les Américains n'ont pas le monopole de la paranoïa.

Le livre permet de vivre de l'intérieur mille vies, mille variantes, mille destinées parallèles de ces femmes ayant quitté leur pays bercées d'illusions.
Plus que la description des conditions de "l'accueil", de l'exploitation de la main d'oeuvre immigrée, c'est la manière dont la mentalité japonaise appréhende ces épreuves qui m'a passionné ici.

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Au début du XXème siècle, une nombreuse population de femmes japonaises émigre aux Etats-Unis pour rejoindre des maris qu'elles ne connaissent pas.
Mais l'arrivée est rude. Les soi-disant maris riches sont de pauvres bougres, et l'Amérique n'est pas l'Eldorado qu'elles espéraient.
Bafouées, malmenées, elles survivent tant bien que mal en trimant comme des forcenées.
Et puis la guerre survient, et toute cette population japonaise devenue indésirable disparait. Mais que sont-ils devenus ?
Toutes les histoires de ces femmes sont menées dans le même récit, dans les mêmes phrases. Loin d'embrouiller le lecteur, cela crée une musique, une ballade, dans lesquelles on les voit vivre.
Se mêlent les espoirs et les désillusions, les durs travaux des champs et les emplois citadins, les naissances des enfants, les maladies et les morts.
L'emploi du « nous » réunit toutes ces destinées tragiques en une belle histoire, lancinante et triste.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer est un titre que l'on voit un peu partout sur les blogs avec toujours d'excellentes critiques. Alors bien sur, j'ai eu envie de m'y plonger et au risque de me faire taper sur les doigts par d'autre j'en ressors extrêmement déçue.

Mais commençons par le positif et ce que j'ai apprécié c'est que cette période de l'Histoire on n'en parle très peu, pourtant elle a belle et bien existé. Alors que Julie Otsuka, l'évoque, je trouve ça remarquable.

Par contre, j'ai détesté le fameux "nous" qui est employé. Alors lors des premières pages, j'ai été très enthousiaste, c'était ma première lecture ou le nous était employé, ça donnait un peu de piment a cette lecture. Mais très vite, j'ai déchanté. Ce "nous" global donne une impression de masse, il est impossible donc de s'attacher a ces jeunes filles. Il y a aussi le choc des cultures, alors certes oui les différences entre les États-Unis et le Japon sont très grandes mais j'ai eu l'impression qu'on tombé très vite dans la caricature, dans les clichés. Dommage mais je crois que je suis passée a coté....
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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