La ligne de nage c'est d'abord la description d'une piscine privée avec la description (drôle) du quotidien des habitués, de leur relation avec ce lieu, qui bientôt cessera d'être un refuge avec l'apparition d'une fissure au fonds du bassin. C'est aussi l'occasion de faire la connaissance d'Alice la mère de la narratrice atteinte de démence.
Après cette entrée en matière programmatique, la narratrice décrit en 3 grandes parties la maladie de sa mère, l'un sur la mémoire, puis sur l'entrée en ephad et enfin sur la progression de la maladie jusqu'à la mort d'Alice.
J'ai aimé le style détaché et clinique basé sur des inventaires comme le chapitre "Diem perdidi" qui répertorie les souvenirs encore accessibles à Alice, ce dont elle se rappelle et ce qu'elle a oublié. Se dessine avec ses fragments de souvenirs la vie d'Alice et en creux celle de sa fille.
La chapitre Belvista décrit avec ironie le fonctionnement de l'ephad dans lequel Alice finit par entrer. Une description féroce d'un système qui deshumanise ses résidents.
Enfin, le dernier chapitre Euroneuro revient sur l'historique de la maladie, sur le mari d'Alice qui tente de l'accompagner et finalement sur sa mort.
J'ai été touchée par ce livre au style très dépouillé. Aucune phrase n'est inutile. On plonge au coeur de la maladie, sans emphase et sans pathos.