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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le titre parle de lui-même, Ludmilla Oulitskaïa nous livre une comédie douce amère. Nous assistons dans un appartement, à New York, aux derniers instants d'Alik entouré d'une bande d'amis, expatriés russes, agités et excentriques.
L'atmosphère est étouffante il fait chaud, très chaud et lourd à New-York, Alik, peintre russe et juif est entouré de sa femme Nina et de ses anciennes amantes car Alik a aimé et aime les femmes ! Dans cette atmosphère suffocante une ronde incessante se crée entre le living et la douche… les femmes à demi-nues cherchent la fraicheur dans la moiteur de la pièce. le récit devient sensuel et tandis que tous vont et viennent, discutent, crient, se chamaillent joyeusement et Alik s'en va doucement, il se meurt. Sa femme, Nina, voudrait le faire baptiser et celui-ci accepte à condition que le rabbin soit présent, tout cela n'est pas très orthodoxe !
Ludmilla écrit avec une plume énergique, cette tragédie de la vie, elle manie un humour discret, son récit est enlevé et drôle !
Ludmilla nous parle de russes et de Russie, son pays qu'elle n'épargne guère. Elle nous parle de religion, de vie et de mort. Elle nous entraine dans un tourbillon vers la grande fin, dans une ambiance pas du tout ordinaire.
C'est plaisant à lire

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De Joyeuses funérailles est un court roman sympathique de 1999.
Alik un peintre juif émigré va mourir. Dans son loft new-yorkais écrasé de chaleur sont rassemblées plusieurs femmes nues ou presque qu'il observe. Nina, sa maigre épouse aux longs cheveux d'or qu'il a "rapporté" d'un voyage en Inde. Elle porte une croix en or, a fait venir une guérisseuse traditionnelle qui lui a mis en tête de le baptiser. Elle est un peu cinglée sur les bords mais elle est brave. Valentina une ex campagnarde à la poitrine généreuse qu'il a initié à tout, notamment au ragtime et au vagabondage artiste. Irina Pierson, jadis acrobate de cirque et à présent avocate aux honoraires élevés. Elle a une poitrine entièrement refaite à neuf. Sa fille Maïka, surnommée Tee-shirt. C'est une gamine de quinze ans en pleine crise qui porte un tee-shirt sympa offert par Alik, le seul qui semble la comprendre. Celui-ci a l'intention de profiter de ses derniers jours. Il a accepté de rencontrer un pope à condition de rencontrer également un rabbin...

Le roman présente donc une galerie de portraits haute en couleur de la diaspora russe. le loft est une arche idéale et Alik un épicurien sympathique jusqu'au bout. A la télé américaine on regarde le putsh de Moscou sans savoir comment cela va tourner. On s'interroge. le roman reste joyeux et vivant jusqu'au bout.

Sur ce, je pars enterrer joyeusement 2021. A l'année prochaine !
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Une atmosphère étouffante des journées parisiennes qui nous font aisément imaginer celle de New York, évoqué dans ce court roman de Ludmila Oulitshaïa, centré sur un élément tragique, la disparition d'Alik, peintre juif russe émigré.
Le titre volontairement paradoxal avec son qualificatif de « joyeuses » introduit la discordance sur la tonalité donnée à un tel évènement et nous met au diapason du style enlevé de ce roman, d'un comique mi-figue, mi-raisin avec ses personnages haut en couleur, religieux ou laïques.
Ceux d'une diaspora russe qui reste attachée à ses valeurs. L' « agonie » lente du héros est baignée d'une atmosphère un peu irréelle, dans un réel climat d'amitié, où ses maîtresses viennent soutenir sa femme légitime, qui veut le faire baptiser, jusqu'à son dernier souffle.

Une forme de célébration de l'âme russe éternelle. Un quatrième livre de l'auteur qui se lit facilement, avec un certain sourire…
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Nous sommes chez les Russes expatriés à New York.
Un peintre autrefois célèbre agonise en pleine canicule.
Mais il va mourir "à la russe", sereinement, la larme à l'oeil dans un bordel joyeux au milieu de ses amis (ou proches), de ses maîtresses, de son ex femme ...
On apprend par petites touches successives ce qu'a été sa vie ainsi que celles de ses "femmes" principalement, tout en buvant gaiement de la vodka en se remémorant la patrie aimée et pourtant quittée.
Un peu de religion pour pimenter le tout, et vous avez, le titre est explicite, ces "joyeuses funérailles".
Un live enjoué, qui considère les funérailles comme une fête comme les autre (pourquoi pas, après tout) mais qui s'oublie relativement vite.
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Le roman relate l'agonie et les funérailles d'Alik, un peintre russe émigré aux Etats Unis. Mais il apparaît comme un personnage secondaire.

Le plus important est le ballet de personnages autour de lui, en majorité des femmes, les femmes qu'il a connu au cours de sa vie. Alik est cynique, il accepte de se faire baptiser par un prêtre à condition qu'un rabbin soit présent ce qui permet une confrontation, un moyen pour lui de s'amuser avant la mort.

C'est aussi l'histoire d'immigrés dans un pays qui leur permet de plus ou moins réussir. Même s'ils ont du ressentiment à l'égard du pays qu'ils ont quitté, ils éprouvent encore un attachement lorsque se déroule un coup d'Etat dans celui-ci.
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Le titre du roman de Ludmila Oulitskaïa exprime merveilleusement l'apparente contradiction de son propos, la mort y côtoyant une joyeuse effervescence.

L'auteur y met en scène des représentants de la diaspora russe, installés aux Etats-Unis, qui se retrouvent au chevet d'Alik, gravement malade, dont les jours sont comptés. On trouve là ses proches : sa femme Nina, fragile et superstitieuse, voire stupide ; sa maîtresse Valentina ; l'une de ses ex, Irina, accompagnée de sa fille surnommée Tee-shirt, une gamine anciennement mutique que seul Alik a su faire parler. Mais grouille aussi une foule de quidams dont le lien avec le futur défunt est plus ou moins lointain, parmi lesquels son médecin, une guérisseuse qui encombre la chambre de ses flacons aux plantes miraculeuses, un prêtre -Nina ayant insisté pour que son époux se fasse baptiser avant de quitter ce monde- et un rabbin -l'intéressé ayant accepté à condition que soit également présent le représentant d'une confession à laquelle, agnostique mais curieux, il n'adhère pas vraiment.

Ce petit monde éclectique et animé est à l'image de ce que fût la vie d'Alik, artiste peintre à la mémoire éléphantesque, épicurien, et qui malgré son étiolement physique croissant, conserve une gouaille et une insouciance inouïes. Il contemple toutes ses allées et venues avec un humour à la fois acéré et attendri.

Dans l'appartement de Manhattan, plombé par une canicule douloureuse pour certains des migrants habitués à un autre régime de température, envahi de la musique sud-américaine que joue sous les fenêtres un groupe de mendiants, on boit et on discute, on mange et on fait des chèques pour aider le couple désargenté à couvrir les frais des futures obsèques. On regarde, à la télévision, les images des tanks entrés dans Moscou, témoignant de l'agonie de l'URSS…

Ces hommes et ces femmes, différents par leurs dons, leur éducation, leur qualités humaines, ont comme point commun d'avoir quitté la Russie, certains dans la légalité, d'autres comme réfugiés, ou en s'évadant. Quelles que soient leurs divergences ou la façon dont leur vie a tourné en exil, ils sont liés par la fracture d'une ligne de vie coupée net, l'arrachement de leurs racines, l'implantation dans une nouvelle terre et le besoin, d'autant plus fort que leurs difficultés en Amérique sont complexes et insurmontables, de se prouver qu'ils ont fait le bon choix.

Roman bref et pourtant abouti, l'auteur plantant en quelques phrases ses personnages et toute la complexité de ce qui les lient les uns aux autres, "De joyeuses funérailles", comme son triste l'indique, n'est jamais triste -bien que teinté d'une certaine mélancolie- mais profond, vivant, et réjouissant par sa dimension parfois théâtrale.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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