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3,95

sur 236 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme une bouteille à la mer.

Une boite à bento échoue sur les rivages de Colombie Britannique. A l'intérieur un journal intime écrit en japonais qui appartenait à une jeune adolescente japonaise. En vieil obsédé que je suis, je l'imagine déjà dans sa tenue de lycéenne, jupe au-dessus du genou et longues chaussettes blanches.

« Donc, si vous êtes du genre à aimer les trucs bien dégueulasses, je vous le demande, fermez ce livre et passez-le à quelqu'un d'autre, votre femme ou un collègue. Vous vous épargnerez un mauvais moment. »

Autant dire que je referme de suite ce bouquin et que je refile le journal intime de Nao à ma voisine Ruth, d'autant plus que mon niveau de japonais connait ses limites.

Mais avant, je m'assois, la respiration posée. Posture de zazen pour laisser défiler les mots de Nao, laisser s'envoler les images de Ruth. Pour laisser m'imprégner de cette double atmosphère mi-japonaise mi-canadienne, la tristesse des êtres, la quête spirituelle des autres. Pour sentir le parfum irradié du Japon post-Fukushima qui s'entremêle à celui des pins et d'iode de la Colombie Britannique. Tabarnak – fallait bien qu‘il sorte, celui-là !

Et pour ressentir les émotions de ce témoignage.


A l'instar de Ruth, je découvre, au rythme des pages, la vie de Nao, cet être presque impersonnelle ignorée de tous, transparente pour tous, humiliée par tous. Pourtant, elle trouve la force de survivre, grâce à sa grand-mère Joki, une bonzesse centenaire, adepte de textos, son grand-oncle kamikaze dont elle découvrira certains carnets secrets datant de la guerre ou son propre père, tendance hikikomori porté fortement sur le suicide.

Un roman qui s'effeuille comme quand on ouvre un tiroir et qu'on renifle les dentelles d'une jeune femme. Chacune a son propre parfum, son histoire, ses images, et ses fantasmes. Entre la réalité et l'onirisme, les mots se mélangent et s'emmêlent, je pense forcément à Murakami en version féminine, même si je n'aime pas comparer les auteurs entre eux.

« En même temps, toute la terre et le ciel » est une histoire zen. Elle y parle de la société contemporaine et de ses travers, de Fukushima catastrophe tout aussi traumatisante que Nagasaki, de la Colombie Britannique à la limite d'une déforestation intensive, de la seconde guerre mondiale et de ses kamikazes, du onze septembre, du mal-être des hommes et des petites culottes de Nao – bon, je crois que sur ce dernier point, mes fantasmes prennent l'avantage sur ma spiritualité.

Entre les pages de ce carnet intime, confession d'une adolescente et d'un bouddhisme à portée de mon esprit, aux évènements du quotidien se mêlent les préceptes de maître Dogen ; je ne peux que m'assoir en zazen, attendant sans l'attendre le fameux coup de kyosaku.

Et au fil de l'histoire, l'esprit se libère, les idées s'envolent, le corbeau croasse et les mots deviennent fous. Ils s'enchainent et se défilent comme les pensées de mon esprit ne s'accrochant ni à la cime des arbres ni au sommet des montagnes, tels des nuages flottant inlassablement dans l'atmosphère. Ils naviguent au-dessus des flots, ils volent au-dessus des monts, ils s'élèvent, les lettres se mélangent entre elles comme une partouze littéraire avant de s'évaporer dans le silence.

Où vont les mots lorsque je les lâche ? S'envolent-ils dans le ciel au grès des courants d'air. S'enracinent-ils dans la terre pour faire de nouvelles pousses de phrases qu'un esprit passant pourra cueillir à sa bonne volonté ? Se déverseront-ils dans le grand océan azuréen qui sépare la terre mais relie le ciel, ou dans l'urinoir que les carreaux de faïence reflètent de son éclatante blancheur ? Est-ce pour cette raison que je suis avare de mes mots… Mais mon silence, où s'échappe-t-il ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ruth a quitté sa trépidante vie new-yorkaise pour suivre son mari au Canada sur une île de Colombie britannique. Bien sûr elle aime son mari et sa nouvelle vie mais éprouve tout de même une certaine nostalgie et connait une panne d'inspiration dans son travail d'écrivain. Un jour, lors d'une de ses promenades le long de la plage, elle trouve un étrange paquet rejeté par la mer, sans doute un de ses rebuts provenant du Japon comme il y en a souvent depuis le tsunami. Au milieu d'objets hétéroclites, Ruth découvre le journal intime de Nao, une adolescente japonaise qui couche ses réflexions dans un carnet, installée dans un maid café tokyoïte. Très vite, Ruth est emportée par le récit de cette jeune fille hors du commun qui raconte ses jeunes années en Californie, le difficile retour au Japon, le harcèlement dont elle est victime au lycée, la déprime de son père, son grand-oncle kamikaze, son arrière grand-mère nonne bouddhiste, sa vie de l'autre côté de l'océan. Par delà la distance et le temps, un lien très fort se tisse entre l'auteure américaine et l'adolescente japonaise.


Foisonnant et audacieux, le dernier roman de Ruth OZEKI est un saut en chute libre dans la société nipponne, entre traditions ancestrales et modernité. Inclassable, mêlant rêve et réalité avec bonheur, il est complexe sans être compliqué et fait la preuve que l'auto-fiction, si elle est bien maîtrisée, peut être autre chose qu'une étude attentive de son nombril. Ruth OZEKI, portée par sa double culture, américano-japonaise, crée un monde parallèle où tout est possible : croiser un kamikaze de la deuxième guerre mondiale, une nonne centenaire qui pratique le zazen, un homme qui se met à l'origami pour éloigner son désespoir, et -pourquoi pas ?- changer la fin de l'histoire et sauver l'adolescente et sa famille. Il faut lire ce roman, apprendre à connaitre l'attachante Nao et se laisser emporter dans ce voyage onirique. Une lecture surprenante mais magique, à ne pas rater !
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Voici un roman qui m'a particulièrement plu. Premièrement pour l'onirisme qui se dégage du bouquin, mais également pour le style particulier où deux mondes à deux endroits différents se mélangent pour n'en former qu'un à travers le prise confidentiel d'un journal intime d'une jeune fille. Une jeune fille qui, victime de harcèlement, écrit son histoire et celle de sa famille dans son journal. Un journal intime servant de lien métaphysique entre les protagonistes. Jamais Proust n'aura autant retrouvé son temps que dans cet ouvrage poétique où les deux personnages liés par un phénomène quantique se croisent et se décroisent sur une ligne du temps qui se distord à coup sûr.

On y ressent une forte influence du style Murakami et plus particulièrement de Kafka sur le rivage. Il y a cette même poésie, ce lyrisme et une douce mélancolie qui flotte et qui rendent la lecture agréable. Peut-être est-ce dû à l'histoire de Nao, victime de harcèlement qui ajoute cette touche mélancolique ou bien cette envie de sauver et de découvrir le sort réservé à Nao qui font que Ruth brasse toute la terre et tout le ciel ?

L'ambiance et l'effet humidité de la lecture (il y a assez bien de relation avec l'eau dans la narration) ont fait que ce livre m'a emporté comme une vague du naufrage. Aussi, il faut reconnaître que l'on a une impression d'avoir échoué soi-même dans tout cela. Passager du bateau qui sombrera. Autant de sens au livre qui s'échoue sur la plage, que pour Ruth qui reste dans le doute avec cette sensation d'avoir perdu à l'avance dans pas mal de choses. Là, encore le temps se distord. Le livre amène à quelques réflexions et pensées sur nos choix et l'influence de ceux-ci sur notre existence. On sent beaucoup d'interrogation de la part de l'auteure au niveau de l'écologie avec les références sur le tsunami, mais on y sent également un vécu personnel à travers le personnage intéressant de Jiko qui vit dans un temple bouddhiste retiré dans les montagnes, comme le fut Ruth Ozeki. Le réel se mélange à l'irréel et c'est beau.

C'est un livre que je conseille à ceux qui ont lu Kafka sur le rivage et qu'ils l'ont apprécié. Ceux-ci devraient peut-être trouver celui-ci intéressant. C'est un des livres que j'emporterais sur une idée déserte. Autre point intéressant est le grand soin du traducteur à annoter le vocabulaire lexical spécifique du Japon, ainsi que l'appendice qui accompagne la fin du livre. Ce qui donne un aspect éducatif et instructif intéressant supplémentaire.
Lien : https://uneodeurdevieuxlivre..
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Ecrit par une romancière mi-américaine, mi-japonaise, devenue nonne boudhiste, ce livre, qui fait penser à l'univers de Murakami, par son oscillement entre réalité et imaginaire,m'a captivée.

Deux personnages nous sont présentés, en parallèle.Tout d'abord Nao, une adolescente japonaise, dont la famille est revenue désargentée ( et mal considérée) au Japon, après avoir vécu dans l'opulence aux Etats-Unis.Elle raconte dans un journal son quotidien difficile à Tokyo.Son père, qui ne supporte pas sa déchéance tente plusieurs fois de se suicider.Les relations de Nao avec sa mère sont tendues.Et surtout, elle subit un harcèlement moral dans son école.Heureusement, elle trouve du réconfort auprès de sa grand-mère, nonne boudhiste.

J'ai beaucoup aimé les confidences écrites de Nao, son humour, son désarroi, ses souffrances, sa quête d'identité.C'est un personnage très émouvant.

L'autre personnage est une romancière , prénommée Ruth, comme l'auteur.Elle vit sur une île, au Canada.Elle est en panne d'inspiration.Quel lien, me direz-vous, avec Nao ? Eh bien, elle va découvrir sur la plage un sac en plastique, contenant , entre autres, le journal de Nao .Sans doute un rejet du tsunami de 2011.Elle n'aura cesse de la retrouver...

Le livre est riche, à tous points de vue: non seulement il présente des destins intéressants, surtout celui de Nao, mais il offre de multiples réflexions ( et questionnements)sur des sujets importants comme l'écologie, le temps ( la physique quantique notamment), la méditation, le harcèlement.

Voilà un roman passionnant, étrange, fourmillant d'émotions et de pensées.
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J'ai aimé ce roman qui aborde la sagesse zen d'un point de vue inattendu, avec une analyse spécifique du rapport de l'individu au temps. On y trouve d'autres thèmes rarement explorés en littérature tels la question de savoir pour qui l'auteur écrit et plus généralement le rapport entre l'auteur et le lecteur, l'ambiguïté de ce rapport, comment on peut être à la fois auteur et lecteur et se nourrir des écrits d'autrui, quel rôle joue la langue maternelle dans la construction de l'individu …. Sont abordés aussi certains concepts scientifiques reliés à l'informatique mais surtout à la mécanique quantique et là, je suis moins sûre qu'ils aient leur place ici. Il ne m'apparaît pas pertinent d'appliquer les concepts d'intrication et de superposition d'états à la vie quotidienne; sans parler de la théorie d'Everett qui n'a pas été retenue par l'Histoire et me paraît plutôt soutenir une certaine science-fiction. Je doute, en outre, que les références et les appendices qui tentent d'éclaircir ces notions en fassent une bonne vulgarisation. Il n'empêche que je comprends les intentions de l'auteur qui, par ce biais, nous fait toucher du doigt l'incertitude de toute chose ainsi que la subjectivité de l'observation. Il y a d'autres choses aussi: l'intimidation, l'abus, les rapports difficiles entre les parents et leur enfant adolescent pour ne citer que quelques-uns des thèmes abordés qui le sont toujours avec un réalisme frappant même si on s'écarte quelquefois de la rationalité pour entrer dans des moments où la magie est de mise.
Mais ce qui m'a plu justement, c'est que c'est un roman et que je l'ai lu « comme un roman » que j'avais hâte de retrouver, de le finir pour que se dénoue enfin l'intrigue digne à certains égards d'un roman policier.
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Un sac en plastique rejeté sur une plage : a priori un de ces déchets qui encombrent nos océans. Pourtant, en décidant d'y jeter un oeil, Ruth ouvre la porte d'un univers insoupçonné : celui de Nao, une jeune lycéenne japonaise qui confie à l'océan son désenchantement.

C'est par ce tour de passe-passe, matérialisé par quelques objets hétéroclites comme un bento Hello Kitty, une montre ancienne ou une édition d'A la recherche du temps perdu, que Ruth Ozeki nous entraîne alternativement de l'existence de Ruth, sur son île de Colombie britannique, au quotidien de Nao, une adolescente lucide et désespérée. Des récits entrecroisés passionnants !

Se jouant du temps, de l'espace ou encore des langues, l'auteur jongle avec ces vies que tout oppose à première vue : décor, réalité, époque, ... Après une enfance passée aux Etats Unis, Nao se sent déracinée au coeur de Tokyo. Elle est harcelée par ses camarades et perd pied peu à peu. Ses parents ne lui apportent qu'un maigre soutien : son père étant aussi perdu qu'elle et sa mère aveuglée par trop de réalisme. le réconfort lui viendra de ses ancêtres, ceux dont elle n'espérait plus rien. Dont elle ignorait jusqu'à l'existence. A l'opposé, menant une vie plutôt bohème, Ruth cherche l'inspiration sur son île; le temps y semble une réalité dépassée et les soucis sont tout autres.

Dans cette fresque chorale, deux personnages se démarquent prennent tour à tour la parole : Nao est une jeune fille déboussolée. Son enfance en Californie l'a éloignée de son pays natal; elle parvient difficilement à y trouver ses marques. Elle cache à ses parents les problèmes qu'elle rencontre au collègue et confie à son journal son mal-être et ses pensées. En mal de repères, elle trouve auprès son arrière-grand-mère Jiko qu'elle connaît à peine une grande écoute et un soutien inattendu. Les jours qu'elle passe en sa compagnie au temple ont la saveur de la plénitude et de la légèreté : ils lui permettent de mettre des mots sur sa colère, de se fixer sur ses valeurs. C'est également lors de ce séjour qu'elle découvre également Haruki 1, son grand-oncle kamikaze. Une figure qui lui servira de modèle, tout comme Jiko, qu'elle contacte via sms en cas de doute. A son corps défendant, Nao est un personnage fort et plein de ressources.

Désoeuvrée sur son île, Ruth trouve dans ce journal à la mer et dans la quête qu'elle entreprend, une nouvelle raison de vivre et d'agir. Elle a choisi de fuir le monde en compagnie de son mari Oliver, passionné d'écologie et de sa mère malade d'Alzheimer. Aujourd'hui, sa mère est décédée et elle tourne en rond, coincée sur son prochain roman... Ce sac rejeté par les flots lui offre un dérivatif bienvenu, elle veille jalousement sur son contenu et est contrariée de le voir au centre de l'attention des habitants de l'île. Indécise et nostalgique, elle y trouve une raison de s'interroger, autre que le retour de l'électricité ou les aventures du chat familial. Elle aimerait faire de Nao le personnage d'un de ses romans, détenant alors la toute-puissance sur sa destinée.

Au-delà de ces personnages attachants et improbables pour certains, Ruth Ozeki confronte également deux visions du monde. D'un côté, ce Japon multi-facettes où modernité et traditions cohabitent mais où réalité et légendes s'affrontent également cruellement. A l'autre bout de l'océan, sur l'île de Ruth, la vie semble rythmée par ces déchets trouvés sur la plage; l'horizon est réduit dans cette communauté où tout se sait, où chacun se sent impliqué au coeur de la vie des autres.

Quant au style, il varie au gré des personnages qui prennent la parole, s'adapte tout au long du roman, lui conférant fraîcheur et vivacité. L'ensemble est un savant mélange de styles et d'époques : par-delà les récits de Nao et Ruth, interviennent d'autres destinées, d'autres lieux qui tour à tour s'imbriquent avec succès dans cet édifice délicat. A l'image du Free Store, le magasin favori de Masako, la mère de Ruth ou de cette bibliothèque un peu magique, cachée au coeur de la déchetterie, montée d'ouvrages uniquement de récupération : une pépite qui semble se laisser désirer et promet de petits instants de bonheur.


Mêlant les genres et ne reculant pas devant les sujets sensibles, Ruth Ozeki avance patiemment et élabore un ouvrage minutieux A deux niveaux, voire plus, l'intrigue est habilement construite, par petites touches, au fil du journal de Nao : la pression de ses pairs, le désespoir de son père, le tsunami, élément factuel survenu entre la rédaction du journal de Nao et la découvert de Ruth, ... autant de facteurs qui ont pu mettre la jeune fille en danger et faire de son sauvetage par Ruth une chimère. Fantastique, Histoire, spiritualité, actualité douloureuse, témoignage, magie,... l'histoire croisée de Nao et de Ruth, telle un patchwork confortable et harmonieux, se tisse peu à peu et aboutit à un récit passionnant, émouvant qui laisse le lecteur charmé et étourdi une fois la dernière page tournée.

Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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Ruth est une romancière en mal d'inspiration, elle vit sur son île reculée de la baie désolation, en dehors du temps, avec son ami Oliver et leur chat Schrödinger rebaptisé Pesto. Sur la plage, dans un sac en plastique elle découvre le journal d'une lycéenne, une vieille montre-bracelet et des lettres jaunies. Depuis le tsunami de 2011 on trouve des tas de bricoles sur les plages. Ruth se demande si elle doit se saisir de ce vieux livre rouge, quoi qu'il en soit sa curiosité a été piquée au vif et elle commence la lecture du journal intime de cette jeune fille qui se prénomme Nao, qui vit à Tokyo et qui livre des instants de sa vie avant de disparaître. Nao est une jeune fille de 16 ans qui a vécu petite fille en Californie puis a dû rejoindre le Japon avec ses parents. A partir de là, rien ne va plus, son père cherche par tous les moyens la meilleure façon de se suicider, sa mère est toujours absente à cause de son travail et Nao subit des agressions physiques et verbales de la part des jeunes du collège. Elle fait la rencontre de sa grand-mère qui est une nonne bouddhiste de 104 ans avec qui elle partage sa sagesse. Cette grand'mère Jiko a perdu son fils bien aimé à la guerre. Haruki I a été enrolé comme kamikaze et est mort au combat. C'est afin de retrouver une paix intérieure que Jiko se rapproche de la méditation zen. L'oncle de Nao mort au combat a lui aussi laissé des écrits en français, étant philosophe et poète . Haruki I est une sorte d'incarnation du passé, c'est un esprit qui vagabonde autour de Nao. Ces esprits cohabitent avec les êtres-temps divisés entre le passé, le présent et le futur.
Ruth pourra-t-elle changer le cours du temps. Pourra-t-elle l'infléchir, le modifier pour un nouveau futur. Pourra-t-elle unir le ciel et la terre avec ces âmes qui ont pour mission sur terre de diffuser la lumière, de l'incarner.
Il faut se laisser porter par cet univers parallèle et se laisser envahir par un univers d'images, de sensations, de symboles et de métaphores avec la fusion des êtres par delà l'espace-temps.
Roman lu en avril 2016, que je vais relire pour me remettre en mémoire les différents détails qui font de ce livre un petit bijou.
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Le hasard fait parfois ( très) bien les choses.. Ayant lu fortuitement ce roman, je ne peux que vous le recommandez. C'est un livre passionnant comme je les aime avec une très belle histoire où une américaine découvre la vie d'une jeune japonaise grâce à un journal intime échouant sur une plage.. Mais surtout l'auteur aborde de multiples thèmes : les traditions japonaises, le traumatisme de la 2GM, le suicide. la puissance de la littérature et des mots..et tout cela avec une réelle poésie et une pointe de fantastique.
Un roman passionnant et enrichissant !
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Je suis tombée sous le charme de cette écriture et de ce roman si poétique, alors que je craignais un peu de m'y plonger, la vague m'a emportée bien loin, soutenue par le corbeau et me voici au Canada sur l'ile des morts ou bien au japon, à Tokyo ou dans le monastère avec Jiko, sur ce petit coin de terre qui sera ravagée par le tsunami.

Comment rester insensible face à ce roman, face au temps, qui va et qui vient comme la marée, des kamikazes de la seconde guerre mondiale au génie de l'informatique dépressif fou d'origami, je suis passée par tellement d'état différents lors de cette lecture: amusant, triste, stressant de lenteur, inquiétude, calme… tout un panel d'émotions qui en font un livre incroyable, si beau, si fort, en constante recherche, du temps qui passe, qui fuit, qui arrive, comme une vague et qu'on ne peut frapper, comme la vague…

Qui est Nao? Qui est Ruth? Comment? Pourquoi? On n'a pas toutes les réponses j'avoue, ce qui me chiffonne un peu. A vrai dire j'imaginais une fin et voilà, j'ai pas eu toutes les réponses donc… petit bémol pour moi mais ça ne gâche pas ma lecture croyez moi.

Si vous êtes sensible au roman poétique, au lyrisme et à la vague, mettez vous en posture de zazen comptez jusqu'aà 10, faites le vide et laissez vous entrainer dans les tourments de Nao et dans la recherche de Ruth.

A titre indicatif, le jour où j'aurais un nouveau chat, je l'appellerai bien Pesto….
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Il fait partie de ces livres indescriptibles, tant par la beauté du texte que par l'histoire.
C'est une bouteille à la mer, une confidence.
On s'attache énormément aux personnages et on apprend par la même occasion sur une autre culture.
Un véritable bijou de littérature, comme j'aimerais en lire plus souvent.
J'aime, j'adore!!!!
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