AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Manifeste incertain, tome 7 (32)

Je pose la question à mon hôte :
"En dehors des armes, quels sont les produits industriels de qualité fabriqués par les Russes ?
- Les enfants."

Un pays dans un pays dans un pays, p. 82
Commenter  J’apprécie          40
Avant tout, il y a la silhouette d'une jeune femme sans grande beauté, mais non sans charme, qui refuse d'offrir son image, s'ingéniant à conduire son interlocuteur au-delà de l'apparence, là où elle peut enfin lui confier quelques miettes de son intériorité, c'est-à-dire de sa vérité. La poésie d'Emily est affaire de vérité. Au diable les belles paroles, au diable les joliesses du style: la vérité vaut bien le prix de
l' extrême solitude- du renoncement à l'insouciance.

( p.57)
Commenter  J’apprécie          30
Marina s’ennuie. Les mimosas en fleur, le massif des Maures alentour, toute cette somptueuse beauté l’accable. Elle n’a rien à lui donner en échange. Elle se contenterait d’un pauvre arbre devant la fenêtre, car elle aime avant tout la sobriété : « Des endroits simples, déserts, qui ne plaisent à personne. »
Commenter  J’apprécie          30
Un matin, Marina se rend à Prague pour assister à une conférence du doctrinaire de l’anthroposophie, Rudolf Steiner – qui, dans sa jeunesse, avait suivi les cours de philosophie d’Elisabeth Förster, la sœur de Nietzsche, antisémite notoire et future adepte d’Adolf Hitler. Marina remarque qu’il a le même visage que Baudelaire, « c’est-à-dire du Diable » ; elle ironise : « Pourquoi Steiner, s’il est extralucide, ne voit-il pas à quel point ses ouvrages sont ennuyeux ? »
Commenter  J’apprécie          30
A Paris, certains automobilistes interrogés affirment que les embouteillages représentent pour eux le meilleur moment de la journée : seuls dans leur voiture, sans conjoint, la musique à fond, dégustant chaque bouffée de leur cigarette, ils sont « libres ».
Commenter  J’apprécie          30
Peu importe à Emily d’écrire pour un public inexistant, sinon quelques correspondants – dans ses lettres, elle ajoute souvent un poème. De son vivant, elle publiera moins de dix poèmes […]. Moins de dix poèmes sur une totalité connue de mille sept cent quatre-vingt-neuf.
En réalité, elle n’écrit pour personne, pas même pour elle-même : elle s’adresse à l’Eternité, une Eternité qu’elle appelle, qu’elle pressent, et qui lui répond à travers les fleurs, les abeilles, ou simplement la nuit qui tombe.
Commenter  J’apprécie          30
Sans nouvelles de son mari, sans argent, Marina survit du mieux qu’elle peut. L’avenir lui semble absolument impénétrable. Un témoin se souviendra d’elle, « pieds nus, une robe déchirée dans laquelle elle devait certainement dormir ». Un jour, un cambrioleur s’introduit chez elle ; ému par sa misère, il lui propose un peu d’argent.
Marina croule sous les tâches ménagères : chercher du bois de chauffage ou n’importe quel combustible, éplucher les rares pommes de terre, cuisiner, laver la vaisselle, laver le linge, s’occuper des enfants. Parfois, à la lueur d’une lampe, tard dans la nuit, elle écrit quelques vers.
Commenter  J’apprécie          20
Mars 1913

[...]

Dans son carnet, Marina relève le mot de Sergueï [Efron, son mari] à propos du tango : "Une danse pareille n'est possible qu'à la veille d'une catastrophe mondiale"

Et les étoiles s'égouttaient dans un ciel émeraude, p. 151
Commenter  J’apprécie          20
Feodossia, 20 mai. – Ville portuaire aux allées amples, flanquée de belles demeures basses du XIXe siècle. Atmosphère caractéristique d’une petite ville de bord de mer, nonchalante, légèrement triste. Le ciel est tellement lourd qu’il faut renoncer à tout mouvement : l’azur est de ciment, les nuages blancs épars sont de briques. Au fond, ici comme à Koktebel, ce n’est pas désagréable de se laisser aller à l’inexistence.
Commenter  J’apprécie          10
[…] ils [les Russes] estiment la France, moins pour son présent versatile que pour son passé révolutionnaire, mais ils n’approuvent ni le dédain de ses gouvernants ni celui de ses médias. La France, ils l’ont visitée ; ils y ont des amis. Ils connaissent sa littérature, sa peinture, sa musique, bien mieux que les Français ne s’informent de la culture russe. Les Français ? Ils les trouvent renfermés sur eux-mêmes, se méfiant les uns des autres, vivant sur leur passé, du temps où leur langue était partout parlée.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (37) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'été est aussi dans les titres !

    L'été

    Albert Camus
    Philippe Djian
    Khaled Hosseini
    Yasmina Khadra

    12 questions
    157 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman graphique , littérature , cinema , chansonCréer un quiz sur ce livre

    {* *}