l'autre naine, là, dit Awa en désignant à nouveau Ernestine, elle a été conçue gratos. Elle n'est pas là pour payer les dettes de voyage, comme moi, ou pour devenir l'intellectuelle qui envoie de l'argent à tous le village, comme toi. Elle, elle peut continuer ses rêves de pin-up peinarde. Elle n'a pas un job de naissance.
- Alors ? C'est fini, ces histoires de bac ?
(...)
- Grâce à Dieu. Cette maison va redevenir normale. Tu vas me faire le plaisir de ranger tous les livres que tu as laissés traîner partout. Il y en a un, là, je ne veux plus voir sa tête barbue.
- C 'est Victor Hugo.
- Qu'il quitte mon salon. Et toi tu vas m'aider à faire des pastels. (...)
(p 143)
** pastels : petits beignets farcis du Sénégal.
- C'a a toujours été convenu comme ça. Bassirou a prêté l'argent du voyage juste avant la naissance; il a dit que si c'était une fille dans mon ventre, elle s'appellerait Awa, il a dit que'il fallait qu'on l'emmène, qu'elle naisse en France pour avoir la nationalité. Et plus tard, quand elle serait mariée à son fils, ils pourraient vivre un temps au village et ensuite faire les papiers à l’ambassade, revenir en France, travailler, et s'occuper de la famille.
- C'était organisé votre affaire, dis-moi. T'avais même pas une échographie que ton fœtus servait déjà de filière d'immigration.
Je voulais te remercier. Tu m’as supportée, tu m’as soutenue, tu m’as défendue. Tu es comme un gros coussin qui rend ma vie plus moelleuse.
- Je suis bien d’accord avec toi, Khalidou. Le foutanké , n’a qu’une parole ; mais si nous sommes au milieu des crapauds accroupis, ne demandons pas une chaise.
Awa a 16 ans age tres difficile et elle passe son bac de français avec une amie Agathe. Mais un jour son pere lui annonce une mauvaise surprise .Son père lui apprend qu'elle doit se marier au Sénégal pour honorer une promesse faite il y a longtemps. Les personne de sa famille (femmes) vont alors tout faire pour échouer ce mariage.
Un roman qui ma pas tres plus en tant que garçon je pense qu'il doit etre plus intéressant pour les filles.
(flavian.borgetto)
Je je conseille ce livre car je le trouve très intéressant et réaliste.
Ce qu'on a d'affection pour son parent dépasse ce qu'on a pour lui d'utilité.
[Le grand-père d'Agathe] avait manifesté beaucoup d'enthousiasme à l'idée de partager avec l'amie africaine [sénégalaise] de sa petite-fille ses souvenirs de safari au Kenya et envisageait déjà de lui présenter un couple martiniquais installé sur l'île [d'Oléron].
– Je ne veux pas, dit Awa de la voix neutre et lente qui émerge quand on contrôle ses pleurs, je ne veux pas avoir trente-quatre ans, comme toi, et être une vieille fille desséchée qui fait honte à sa famille.
Dado accusa le coup.
– Tu as seize ans, je te signale : tu as toute la vie devant toi. Et moi, je suis peut-être une vieille fille, mais je suis libre, et ça n’a pas de prix.
– Elle sent la naphtaline, ta liberté. Regarde-toi, avec tes champignons, bientôt tu les emmèneras en voyage et tu colleras leur photo sur tes albums de vacances…