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EAN : 9782364747265
244 pages
Editions Thierry Magnier (26/08/2015)
4.02/5   27 notes
Résumé :
Où l’on retrouve les femmes de la famille Bocoum. De retour à Villepinte après des vacances au Sénégal, Ernestine confronte ses rêves de cinéma à la réalité étriquée des castings. Dado, elle, met à l’épreuve ses principes de femme libre et indépendante en se découvrant amoureuse. Quant à Awa, en terminale, elle réfléchit à son avenir. Lors d’une visite chez la gynécologue, elle apprend qu’elle est excisée – elle n’a jamais entendu ce mot auparavant – et découvre cet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Outre le titre que j'adore et que je trouve très drôle, j'ai eu un coup de coeur pour ce roman pour ados emprunté à la médiathèque.
J'ai envie de dire qu'il y a deux héroïnes dans cette histoires, deux soeurs. La cadette rêve de devenir actrice et se trouve en butte aux préjugés discriminatoires liés à sa couleur de peau et son milieu social d'origine alors que l'aînée, qui a refusé de partir en vacances en famille au Sénégal pour refuser un mariage arrangé qui lui déplaît, découvre qu'elle a été excisée étant toute petite…
Ce sont deux regards sur leur famille que posent ces adolescentes avec un peu de mystère et d'enquête pour tâcher d'éclaircir des pratiques traditionnelles face auxquelles les femmes (la mère, la grand-mère, la tante) commencent à prendre des décisions personnelles et à exercer leur libre arbitre.
On apprend beaucoup de choses autant concrètes que psychologiques sur ces mutilations mais c'est aussi une très belle histoire familiale sur comment concilier sa culture d'origine et sa vie en France (en banlieue parisienne). le personnage d'Awa la révoltée, la militante et sa reconstruction, en quête d'une identité propre, et le personnage d'Ernestine t de son meilleur ami Jacob sont extra. Je vais essayer de trouver le premier roman dans lequel elles apparaissent.
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Je n'avais pas lu le précédent roman sur la famille Bocum et, s'il y a sans doute des choses qui m'ont échappé, cela ne m'a pas gênée dans cette lecture. Les personnages sont en effet réintroduits succinctement mais suffisamment clairement pour que l'on s'y retrouve tout de suite. ;)
Après un mariage forcé qui a finalement capoté, Awa se découvre une douleur à l'entrejambe. Une consultation au Planning familial va lui apprendre ce qui lui donne tant de souffrance : on lui a coupé une partie de son sexe. C'est une révélation pour elle, tant dans la découverte de son propre corps, presque taboue jusqu'alors, mais aussi sur les pratiques ancestrales qui touchent les filles africaines. Son dégoût et sa révolte sont immédiats, la colère contre sa mère, contre sa famille qui lui a caché ce qu'ils lui ont fait. Mais, surtout, c'est la peur que cela arrive à sa plus jeune soeur, Amayel, qui vient d'avoir un an.
Très bien écrit, le roman évoque avec justesse et précision les mutilations génitales féminines. Il est intéressant d'avoir les deux points de vue : celui des médecins et celui des femmes africaines pour qui il est important d'être excisée afin de s'intégrer correctement à la société. On comprend ainsi le poids des traditions et comme il semble difficile de s'en défaire. J'ai trouvé le sujet très bien traité, tout comme les sentiments d'Awa sur le sujet, combien il lui est difficile d'en parler avec les femmes de sa famille, tous les mauvais souvenirs que cela ravive.
Le roman ne s'attache pas qu'à l'excision, même si c'est le coeur du livre. Beaucoup d'autres sujets sont évoqués, notamment le racisme ou les préjugés, les clichés. Sur ceux-là, c'est la petite soeur d'Awa, Ernestine, qui est concernée. Une jeune fille pétillante et dynamique qui rêve de cinéma. Les passages qui la concernent sont souvent très drôles, pleins de situations délirantes qui font un peu retomber la pression du roman et qui nous permettent de rire entre des événements un peu plus durs. A ce niveau-là, le rythme est très bien dosé, et malgré le sujet grave dont il est question, on garde du roman une impression tout de même positive et énergisante.
La famille Bocoum est sans aucun doute une famille à laquelle on s'attache et qu'on aimerait retrouver régulièrement. Une famille forte et étonnante, entre tradition et modernité, entre pleurs et rires.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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C'est un roman très intéressant sur un sujet grave très bien abordé : Awa, jeune adolescente d'origine sénégalaise découvre lors d'une visite médicale qu'elle a été excisée.
Elle tente d'une part de parler de ce sujet difficile avec les membres féminins de sa famille mais se heurte à la douleur refoulée de sa tante, à la mise en mots impossible avec sa soeur et sa mère. Or, elle craint qu'Amayel, la plus jeune de la famille, soit à son tour victime de cette pratique et va tout faire pour l'empêcher.

Le thème est traité de façon pédagogique : on voit les conséquences médicales de l'excision, les risques, les traumatismes psychologiques et intimes mais aussi le poids des traditions africaines, la condescendance occidentale envers une culture autre.
Le thème du racisme et des préjugés est également traité (ah, la visite chez les parents de Marcel vaut son pesant d'or!) mais également celui du mariage forcé.

Cependant, même si j'ai appris beaucoup de choses et trouve extrêmement intelligente la démarche des auteures, je n'ai pu m'empêcher de trouver qu'il y avait trop d'éléments dans ce petit livre et qu'à vouloir tout mettre, le livre en devient trop démonstratif.
J'ajouterai en outre que paradoxalement, en dénonçant les stéréotypes du racisme et des idées reçues à grands traits, les auteures en campent aussi de fait : les parents Mérindol, dans leur pavillon de banlieue étriqué sont des caricatures de gens à l'esprit étroit; la grand-mère qui arrive d'Afrique en boubou avec son poisson séché représente aussi le stéréotype de la mama africaine. de même que Dado, la brillante chercheuse qui brandit sa culture scientifique pointue et son jargon quasiment incompréhensible pour montrer que non, elle n'est pas l'immigrée analphabète qu'on pourrait penser.

Bref, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et à voir vraiment ce livre comme une fiction.
C'est pour moi plutôt un docu-fiction, utilisable comme outil pédagogique et qui se lit plaisamment.

A partir de 14 ans
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On retrouve dans ce roman toutes les femmes de la lignée Bocoum. Awwa, la jeune fille découvre qu'elle est excisée. elle entreprend de se réparer en participant à des groupes de paroles et en envisageant la chirurgie réparatrice. Elle part en guerre contre les tabous qui dans sa culture touchent les femmes jusque dans leur chair. de sa tante Dado qui n'est plus tellement célibataire, jusq'à sa mère Aminata et surtout sa grand-mère Nawdé qui débarque à paris pour une mystérieuse opération que l'on élucide qu'à la fin, son action aura des effets libérateurs. Rien de dramatique grâce aussi à la pétulente Ernestine que rien n'arrête dans ses ambitions et dont l'assurance assure un vrai comique de situation.
Un roman très réussi et plein d'humanité sans ethnocentrisme, une réussite !
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Comment aborder des thèmes douloureux et difficiles : par la fiction !
Et ce roman en est une preuve éclatante : sans manichéisme et sans pathos, sur un ton juste.
Sans juger non plus, en expliquant le pourquoi
Et tout ça de manière fluide, sans lourdeur
Seul bémol : ces ados me semblent avoir une maturité un peu en décalage avec leur âge..
Quoi qu'il en soit, un très agréable moment de lecture
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Elle était assise sur une natte en plastique étendue devant la case de Nawdé, où la famille Bocoum avait pris ses quartiers le temps de ses vacances au Fouta. Un large toit de paille en recouvrait l’entrée, conçue comme une véranda en banco. C’était le seul coin d’ombre un peu tranquille. Il y avait bien l’épais manguier de la place principale, mais le risque de chute de fruits était élevé, et les garçons du village y jouaient au foot avec les jumeaux : leur cris empêchaient Ernestine de se concentrer. À Villepinte, elle pouvait au moins débrancher la Wii.
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L'idée de mon arrière-grand-tante, qui a survécu au camp de Dachau, c'est qu'il faut perpétuer les rituels pour faire échouer le plan des nazis. Ils voulaient nous exterminer, nous survivons. Ils voulaient un monde sans juifs, nous allons à la synagogue. Mes parents sont dans le même état d'esprit : ils ne croient en rien mais ils ne ratent pas une fête juive.
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Une opération, c'est une intervention sur le corps qui sert à faire du bien, à soigner. Une mutilation, c'est quand on abîme intentionnellement quelqu'un. On le blesse, on lui fait prendre des risques, parfois on le tue, et tout ça sans aucune raison médicale. Tu imagines ? Cent trente millions de filles à qui on a fait mal parce que c'étaient des filles. Par pure discrimination. (p.80-81)
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On te propose de jouer une adolescente déscolarisée, toxicomane, battue par ses parents, qui squatte dans les caves de sa cité. Elle sort avec un dealer maltraitant. Il pourrait la forcer à se prostituer pour compléter le tableau. Attends, je lis la fin du synopsis : En centre éducatif renforcé, Aïcha est sauvée par une rencontre : Dominique, qui entraîne le club d’athlétisme, décèle son incroyable potentiel et l’aide à tirer le meilleur d’elle-même. Tu sais ce que c’est qu’un stéréotype ?
(…)
On t’a refusé le rôle de l’orpheline irlandaise parce que tu es noire. On te propose celui d’Aïcha pour la même raison, et parce qu’en plus, tu es banlieusarde. Le doublé gagnant. L’immigrée analphabète, parquée dans une cité périphérique, battue et droguée, s’en sort par le sport grâce à un type bien français qui s’appelle Dominique. Tu veux vraiment donner prise à ces conneries ? (p.113)
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- Je ne crois pas en Dieu.
C’était lâché.
Le rabbin ne fit pas d’arrêt cardiaque. Il ne dégringola pas de son fauteuil relax, il ne s’étouffa pas avec le café de Jacob. Il continua d’écouter d’un air intéressé, comme il s’y était engagé.
- Quand je veux que quelque chose arrive, quand je le souhaite de toutes mes forces, je n’ai même pas le réflexe de m’adresser à l’Eternel. J’ai goûté aux rillettes et Il ne s’est pas manifesté. Pendant le temps de prière, au Talmud, j’avance mentalement la construction de mes maquettes d’avion. Je veux bien être juif mais je voudrais que ça reste quelque chose de relativement peu envahissant : une sorte de référence culturelle. Cette bar-mitsvah, je la fais pour emmerder les nazis, et pour ne pas m’exposer aux foudres de mon arrière-grand-mère Ruth. Je me demande si ce sont des motivations suffisantes. (p.89)
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