Une encyclique sur l'environnement était un passage obligé pour l'Eglise catholique qui n'avait jamais vraiment pris position sur ce sujet avant 2015. L'importance de ce texte réside déjà dans ce premier motif.
Au-delà de cette remarque, je trouve que Laudato Si est un mélange de constats sans originalité mais aussi de considérations tout à fait intéressantes. Il faut faire le tri.
Je laisserai de côté les premiers pour insister davantage sur les secondes. Ainsi, le point essentiel me parait résider dans le chapitre intitulé « La conversion écologique ». L'encyclique dit : « Il ne s'agit pas de parler tant d'idées, mais surtout de motivations qui naissent de la spiritualité pour alimenter la passion de la préservation du monde ». C'est là, selon moi, l'apport principal de l'Eglise au débat sur l'environnement. Au-delà d'une approche utilitariste de l'écologie (assurer notre propre survie), il existe une ressource spirituelle dans laquelle puiser pour agir résolument.
Cette conversion à laquelle l'encyclique appelle chaque croyant vaut aussi pour l'Eglise elle-même. On soulignera à ce sujet le plaidoyer équilibriste auquel le texte se livre en nous proposant une relecture de la Bible et de ce que celle-ci dit du récit de la création.
La Bible ne donnerait pas lieu à un « anthropocentrisme qui se désintéresserait des autres créatures » mais poserait une responsabilité de l'homme dans la préservation de la nature. Cela va mieux en le disant…