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4,07

sur 76 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Parce qu'il n'est sous la coupe ni de la politique ni de l'économie de finance, François peut dire les choses sans complaisance et dans un esprit d'analyse aiguisé, et étayé non seulement par les travaux des cardinaux mais par sa propre connaissance du sujet.

Le sujet, quel est-il ? L'environnement et sa dégradation spectaculaire sous les actions cumulées des hommes qui ont fait de l'argent leur idole, se détournant du sens profond d'une vie humaine qu'insufflent les religions, à commencer par le christianisme.

La quête vers toujours plus de profit entraîne la détérioration, dramatique dans certaines zones terrestres ou aquatiques, de l'environnement ; dégâts souvent irréversibles entraînant à leur tour, dans une réaction en chaîne implacable dont tout un chacun peut se rendre compte à son niveau ou par les médias, des problèmes sociaux et des misères humaines toujours plus grandes ; aussi grandes que sont l'indifférence et l'aveuglement d'un grand nombre des habitants de notre planète, et particulièrement de ceux ayant la chance de vivre au nord du globe.

La misère et le désespoir, le pape François les a plus que jamais côtoyés lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires ; et depuis qu'il dirige l'Eglise catholique, il oriente son pontificat vers la charité et la miséricorde, vers le respect que l'homme se doit à lui-même, aux autres et "à la demeure commune". Sa parole est puissante et bienfaisante ; c'est ce qu'il faut face à un thème aussi dramatique qui nécessite du courage, à commencer par celui de voir la réalité en face.

J'invite celles et ceux qui pourraient s'étonner de voir un pape "se mêler" de la question environnementale à se renseigner sur les actions d'aide et de secours de l'Eglise à travers le monde, et notamment dans les pays défavorisés ; ils comprendront combien la préservation des environnements de vie qui ont pour but de nourrir, d'abriter, d'employer et de réjouir les hommes, est au coeur de la mission chrétienne et des réalités de terrain.

Cette encyclique est une très juste analyse de la situation, franche et directe, très bien construite et argumentée. Elle est accessible à tous car François s'exprime de façon simple et pratique. Comme toutes les encycliques, c'est un appel destiné à résonner dans le coeur des hommes bons, de ceux qui, au-delà même d'une appartenance à telle ou telle spiritualité, se révoltent contre les abus au nom du profit et contre les inégalités engendrées par une économie mondialisée qui encourage l'esclavage et foule aux pieds l'écologie la plus élémentaire.


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Publiée en mai 2015, l'encyclique Laudato si a la particularité d'être la première à avoir été écrite en italien et non d'abord en latin. C'est dire le souhait du Pape François de rejoindre le plus grand nombre de personnes, bien au-delà des croyants.
Réflexion brûlante d'actualité sur la notion de bien commun, mais aussi la responsabilité des riches vis à vis des pauvres, la justice, la dette, le développement durable, Laudato si est un vibrant plaidoyer pour la sauvegarde de la maison commune qu'est notre terre. L'homme y est placé au centre, l'écologie véritable ne pouvant être réfléchie sans attention permanente à la dignité de chaque personne sur terre.

"Lautato si" fait référence au poème de Saint François d'Assise dans lequel la terre est appelée notre soeur et notre mère.

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Voici l'encyclique du Pape François qui aborde le thème de l'écologie.
Le vocabulaire est assez simple, mais le Pape est un homme apparemment très intelligent... dur de le suivre. Peu de mots, mais bien choisis, et à chaque phrase il faut se concentrer pour ne perdre aucun concept et se pas se perdre tout en comprenant tous les profonds messages.
Je suis contente de l'avoir lu pour avoir un retour sur ce que pense l'Eglise de l'écologie.
J'en retiens une ouverture à tous, et pas qu'aux croyants, où chacun pourra trouver des pistes pour vivre harmonieusement avec la Création (ne pas gaspiller, faire attention à l'autre, tenter de ne pas être dans le consumérisme...)
Mais au final j'ai eu l'impression de ne pas peser assez pour que le texte me parle réellement. le Pape s'adresse plutôt aux grands de ce monde, les états, les entreprises économiques, scientifiques, agricoles...
Des pistes intéressantes pour qui voudra bien les entendre et avoir le courage de les appliquer.
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En ouvrant son texte sur Saint François d'Assise, le Pape s'inscrit dans une tradition catholique faite d'amour pour l'intégralité du vivant. Sans être antispéciste ni remettre en cause le principe selon lequel l'homme est le fleuron de la Création divine, François rappelle que par sa position privilégiée, ledit homme a la responsabilité de protéger les autres créatures : sa domination n'est pas absolue, mais relative.

François cite la Bible, d'autres papes, des évêques et des responsables d'autres religions. Son discours est certes religieux, mais il est surtout catholique au sens premier du terme, c'est-à-dire universel. Oubliez qu'il s'agit du chef de l'Église romaine et pensez en termes éthiques et moraux. Si vous retirez les mots associés à la foi, vous obtenez un texte parfaitement compréhensible par tous, sans considération de religion. Encore faut-il être ouvert à ce discours apaisé, mais qui enjoint à agir et réagir. Bien moins virulent que Greta Thunberg (dont je partage les positions et le ton), François développe une pensée claire fondée sur des arguments évidents sans être d'autorité.

Il propose un dialogue entre la religion, la science et le bon sens autour d'un même sujet afin de créer une écologie intégrale, humaine, sociale et économique, fondée notamment sur une éducation environnementale généralisée et une aspiration à la sobriété heureuse. le Pape soumet des propositions qui coulent de source et qui ne devraient pas faire débat.
Lutter contre la culture du déchet, Protéger les migrants climatiques, les pauvres et tous les exclus, Développer les énergies renouvelables, Assurer l'accès à l'eau en évitant la privatisation des réserves, Préserver la biodiversité, Encourager les états à agir sans tout céder au capitalisme local et international, Ne pas se réfugier derrière les promesses technologiques.
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Comme il l'a dit précédemment, cette encyclique s'adresse à tous : croyants et non croyants. A l'instar de personnalités religieuses d'obédiences différentes, nous sommes invités à réfléchir à un sujet très grave : notre maison est en danger. Lors de l'une de ses allocutions, il nous a prévenu, Dieu pardonne toujours, l' homme parfois et la nature jamais.
Donc il nous demande de mettre nos différents de côté et de trouver des solutions.
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Loué sois-tu est une encyclique du Pape François. Non, ne partez pas! Il le dit lui-même, il s'adresse aux croyants et aux autres... donc à chacun. La problématique d'une véritable écologie du Monde passera par une écologie sociale, humaine, respectueuse de l'Homme comme étant un maillon de cette Terre et non son dompteur, maître absolu et seigneur ... ou l'écologie du Monde se fanera dans le magma des recherches d'utilisations abusives des ressources naturelles au seul profit de quelques uns!

Même si on sent que cette encyclique a été rédigée à plusieurs mains, même s'il y subsiste des redites qui en alourdissent, parfois, la lecture, le fait qu'un Pape prenne la peine de se positionner pour une écologie sociale, donne des pistes et propose des justifications à ses dires est, en soi, une belle avancée! L'idée maîtresse, me semble-t-il est que l'humain ne peut pas être oublié, le social, le vivre ensemble dans la dignité et que ce n'est ni l'économie de marché, le capitalisme et la surproduction de biens inutiles, ni la technocratie sublimée et instaurée en divinité toute puissante qui nous donneront les clés pour retrouver une place de responsable au sein de notre Monde, gestionnaire de la Terre à transmettre à nos enfants.

Si on se sent d'Eglise, il est important de prendre conscience que, par cette encyclique, le Pape institue, comme Magistère, ce qui doit être enseigné par l'Eglise en termes d'écologie sociale. Fini donc les compromissions abyssales avec une économie qui ne donne qu'aux riches!

Si on n'est pas d'Eglise, il est tout de même important de prendre conscience qu'un chef religieux, qu'un homme d'Etat, se propose de nous rappeler que nous sommes des humains et, qu'à ce seul titre, nous avons des droits mais aussi des devoirs vis-à-vis du Monde et des suivants.

Personnellement, je me réjouis de l'existence d'un tel Pape!
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Par curiosité, j'ai lu ce livre... le terme " sauvegarde de la maison commune" donne le ton de ce texte. Croyant ou non, chacun peut s'y retrouver. le pape François nous offre de prendre un vrai recul sur nos gestes du quotidien et relie tous les êtres humains entre eux. Agir ici contribue à soulager plus loin... nos actes pour préserver la planète ont un sens, ce peu à notre portée n'est pas vain.
Il n'y a pas de culpabilisation, juste un regard plein d'humanité. Les dégâts climatiques exposés si régulièrement dans l'actualité ne peuvent laisser indifférent...
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Le plus frappant en lisant cette encyclique, comme d'ailleurs tous les écrits du pape François, c'est que définitivement, la langue de bois ecclésiastique est abandonnée... et cela ne diminue en rien le message!
Comme l'encyclique Pacem in Terris de son prédécesseur Jean XXIII, ce texte est adressé à tous les hommes et femmes de bonne volonté et non seulement aux catholiques.
Voilà un texte lumineux, mais exigeant. On ne peut qu'applaudir à deux mains, mais quand à le vivre, à remettre en cause ses comportements courants, cela demande une réflexion et un retour sur soi qui ne s'achève pas à la lecture.
Cette encyclique a été saluée par les plus hautes autorités du monde politique et économique, mais l'ont-elles lue dans son intégralité ou seulement des passages choisis que les conseillers leur auront présenté? Ainsi par exemple, le pape dénonce la culture du déchet qui nous anime et dit que d'une certaine manière, le droit à l'avortement que certain revendique participe de cette culture.
Pour lui, tout est lié, l'expression revient à plusieurs reprise, car nos actes et nos comportement ont une influence sur notre maison commune, la terre.
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La crise écologique et sociale mondiale prend une telle ampleur que le pape François lui consacre une encyclique entière en 2015, alors que jusqu'à présent, elle n'avait été abordée par les différents papes qu'au milieu d'autres problèmes majeurs, généralement dans des discours ou des textes consacrés à la justice sociale en général.

La pensée écologique du pape est très proche de l'écologie intégrale, même si elle s'enracine sur notre relation au créateur et à cette création dont nous devrions être les gardiens vigilants, les administrateurs responsables, plutôt que les dominateurs égoïstes et malfaisants que nous sommes devenus..

Le texte est très lucide par rapport aux dérives du système politico-économique mais également de la techno-domination qu'il critique en profondeur.

"La technologie, liée aux secteurs financiers, qui prétend être l'unique solution aux problèmes, de fait, est ordinairement incapable de voir le mystère des multiples relations qui existent entre les choses, et par conséquent, résout parfois un problème en en créant un autre."

La lucidité de ce texte est également remarquable en ce qu'elle adresse le problème de façon systémique. Même si l'investissement de chacun est indispensable, il nous faut aussi repenser tous les rouages du système :

"Chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c'est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c'est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial."

Même s'il est très virulent par rapport au désordre créé par une humanité malade et superficielle, le texte propose des solutions (qui impliquent un changement radical de gouvernance du monde quand il dit que la légitimité de la propriété privée s'arrête face au bien commun) mais également des solutions pour chacun d'entre nous par une sobriété heureuse nourrie par une humilité consentie qui nous protège des ravages des égos dévastateurs.

"La paix intérieure des personnes tient, dans une large mesure, de la préservation de l'écologie et du bien commun, parce que, authentiquement vécue, elle se révèle dans un style de vie équilibré joint à une capacité d'admiration qui mène à la profondeur de la vie".

Jamais il ne dissocie l'écologie de la justice ou de la solidarité ni de l'attention aux plus pauvres.

Et ce qu'il nous propose est un don gratuit.

"Nous entrons dans une autre logique, celle du don gratuit que nous recevons et que nous communiquons."

Il rejoint en cela la pensée de bien des acteurs de l'éthique contemporaine, et comme eux il n'oublie pas notre dette envers les générations futures.

« La notion de bien commun inclut aussi les générations futures. Les crises économiques internationales ont montré de façon crue les effets nuisibles qu'entraîne la méconnaissance d'un destin commun, donc ceux qui viennent derrière nous ne peuvent pas être exclus. »

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Un texte superbe d'écologie, d'écologie sociale, d'amour du monde. Très simple, très franc, un cri d'appel au service des plus pauvres et de la terre, car l'un et l'autre sont liés, un cri qui avait fait un certain bruit à l'époque, mais qu'hélas quelques années après, il faut reconnaître qu'il a été une voix criant dans le désert et que peu l'ont entendu. Un cri auquel il faut revenir encore et encore et ne pas rester sourd à son appel.
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