AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 89 notes
5
31 avis
4
18 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'orphelin et la bourgeoise

Hamed Boutaleb croise le regard de Léa, «gosse de riches». Ce qu'il y lit le pousse vers elle et l'entraîne vers un drame poignant.

Encore un – excellent – premier roman et un nouveau coup de coeur. L'avenir dira si 2018 a marqué l'éclosion d'une nouvelle génération d'auteurs et si Guillaume Para fait partie de l'un d'eux, mais pour l'heure savourons notre plaisir à suivre Hamed Boutaleb, le «héros» de cette sombre et poignante histoire.
Quand s'ouvre le roman, une jeune avocate insiste auprès de son collègue pour plaider une affaire très ordinaire, un braquage. On ne comprendra que bien plus tard pour quelle raison Léa entend à tous prix s'accaparrer ce dossier, car l'auteur change de registre pour nous raconter la vie d'Hamed dont la mère meurt à sa naissance et qui passe ses premières années aux côtés de son frère Faouzi, de sept ans son aîné, et son père alcoolique et violent. Il n'a que huit ans quand son grand frère est victime d'un règlement de compte entre trafiquants de drogue, il n'ena que treize quand son père est emporté par un cancer. L'orphelin est alors recueilli par son oncle Tarek et sa tante Asma. Avec leurs filles, ce couple peut être considéré comme la première «vraie» famille d'Hamed. Dans cet environnement, le garçon se sent à l'aise et peut progresser dans le seul domaine où il excelle: le football. Parmi ses admirateurs, il y a son coéquipier François qui est considéré comme le mouton noir – parce que «gosse de riches» – et qui se fait systématiquement frapper et humilier. Jusqu'au jour où Hamed prend sa défense et découvre «à travers ce garçon ce qu'il y avait de bon à avoir été préservé par la vie; Il se demandait aussi comment ce type, capable de redevenir un enfant lorsque certaines choses l'émerveillaient, avait pu résister, ne jamais baisser les yeux quand il se faisait tabasser par des plus costauds que lui.»
Invité par son nouvel ami, il va aussi faire la connaissance de son père Pierre, lui aussi amateur de football et qui entend l'aider à progresser dans ce sport qui «est la plus importante des choses sans importance» comme le dit le poète uruguyen Eduardo Galeano.
La prochaine grande rencontre dans la vie de l'adolescent s'appelle Léa, merveilleuse et mystérieuse, mais sans doute inaccessible: « Écoute. On ne va pas se mentir: ça ne sert à rien d'essayer, tous les deux. Toi aussi tu me plais, t'es la plus jolie fille de ce putain d'endroit, mais ça ne marchera pas. Tu sais pourquoi? Parce que les «jeunes de banlieue», leur vie pue, et tu t'en rendras compte bien assez tôt. Ça pue la merde dans nos cages d'escalier, nos parents puent la sueur quand ils rentrent du boulot, nos salons puent le désodorisant pour chiottes. Moi-mêrne, je pue la défaite. Tu crois qu'être pauvre, c'est quoi? Être pauvre, ça pue, et ça a un goût, celui du sang dans ma bouche quand mon père me tabassait. Je veux pas te faire pleurer, Léa, mais circule, y a rien à voir. Toi et moi, ça pue le malheur. » 
Si le miracle se produit quand même, que Léa et Hamed entendent construire une belle histoire d'amour au-delà des préjugés, c'est que la jeune fille a aussi sa part d'ombre. Elle est victime de viols répétés de son père.
Guillaune Para évite soigneusement tous les clichés sur la lutte des classes pas plus qu'il ne joue à outrance sur la corde sensible. Quand le roman rose vire au drame, on se retrouve avec deux êtres déchirés, emportés par le malheur sans pouvoir surnager.
La violence, qui est la pire des conseillères, finit par engloutir leurs espoirs. Hamed se retrouve en prison où il va faire une nouvelle rencontre décisive, Jean-Louis, son codétenu. La fin du roman est riche en rebondissements et permet à Guillaume Para d'offrir aux lecteurs un joli suspense, riche en émotions, en refermant la boucle ouverte avec le chapitre intitial. Un vrai sens de la construction, un style direct, sans fioritures et une volonté de gratter derrière les apparences pour révéler au mieux la psychologie des personnages font de ce premier roman une vraie réussite. Droit au but!

Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          340
Trois personnages, trois univers, trois milieux sociaux.
Ahmed tout d'abord, gamin des cités dont la mère est morte en couches, le frère victime d'une balle perdue et le père violent. Son seul bonheur, il le trouve dans le football.
François ensuite, fils unique d'un ancien joueur de foot, parents aimants, banlieue paisible, garçon équilibré et attachant.
Et Léa enfin, l'élément féminin, milieu cossu, grande bourgeoisie, a priori, la mieux partie des trois.
Guillaume Para tresse les destins de ses trois personnages, la rencontre, les possibles, les virages à prendre, les sorties de route.
C'est fait avec maestria et lucidité, ça se lit un peu en apnée parce qu'on veut savoir comment tout cela va se terminer, ça pique un peu (beaucoup) les yeux.
Un premier roman, une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          320
Peut-on échapper à sa condition ? Infléchir la trajectoire d'une vie ? Croire au bonheur quand aucune fée bien intentionnée ne s'est penchée sur son berceau ? Ces questions sous-tendent le premier roman de Guillaume Para, journaliste politique qui choisit la fiction pour explorer quelques thématiques de société au travers de deux mondes qui se côtoient sans trop se mêler. Il nous livre un roman à l'intrigue tendue, au ton âpre, râpeux comme les obstacles auxquels se heurte son héros, illuminé par de rares moments traversés par des éclairs de bonheur. Et par une intense histoire d'amour.

Hamed et Léa n'étaient pas faits pour se rencontrer. Lui, né à Sevran avait pour seule perspective la cité et ses violences qui ont déjà eu raison de la vie de son frère ainé. Recueilli à treize ans par son oncle et sa tante après le décès de son père, il débarque à Saint-Cloud, l'une des communes les plus huppées des Hauts de Seine. C'est ici que vit Léa, à l'abri de l'enceinte du Parc de Montretout, sorte de ghetto de riches. Famille ultra catholique, père reconverti dans la communication politique après avoir lui-même fréquenté les cabinets ministériels, bref, de l'argent et du réseau. Léa et Hamed se rencontrent au lycée, grâce à François le meilleur ami d'Hamed secrètement amoureux de la jeune fille. Hamed ne vit que pour le football, sport dans lequel il excelle, encouragé par le père de François, un ancien joueur professionnel. Léa traîne une tristesse silencieuse qui intrigue les deux jeunes hommes. L'attirance entre Léa et Hamed est aussi puissante qu'inattendue. Un amour total qui semble les conduire droit vers le bonheur. Sauf que le destin en a décidé autrement... Lorsque le drame survient, Hamed est brutalement arraché à sa carrière prometteuse et aux bras de Léa. Direction Fleury-Mérogis. Retour à la case violence, cent fois pire que celle à laquelle il a échappé à Sevran...

Dans ce roman, la violence qui sous-tend les rapports entre les différents protagonistes est une sorte de fil rouge qui se faufile un peu partout. La loi des caïds de la cité de Sevran, la loi du plus fort qui régit le quotidien des prisonniers mais également celle des cours de récréation, des terrains de football et celle, plus sournoise qui sévit à l'abri des murs capitonnés des maisons bourgeoises. Sur ce chemin marqué par la violence, Hamed avance, trébuche, tombe, se relève, avance toujours, lesté de tout son passé dont il tente de s'alléger. Des rencontres capitales, des figures bienveillantes... mais sera-ce suffisant pour compenser cette charge qui semble se rappeler à lui dès qu'il entrevoit le bonheur ?

J'ai dévoré ce roman d'une traite, y compris les passages très passionnés sur le football, moi qui ne suis pas du tout fan de ce sport. Mais l'auteur dit très bien le pouvoir de la passion qui s'exprime dans la pratique d'un sport, et qui agit comme un baume sur les blessures de l'âme. le regard posé sur la société contemporaine est malheureusement très lucide, on dirait bien qu'il n'y a plus trop de place pour les contes de fée. Mais il y a de la place pour les romanciers qui tentent d'y croire encore.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          210
Lu d'un souffle, du premier au dernier mot.
Et pourtant, je redoutais un peu l'omniprésence du foot.
Eh bien aucun ennui : la passion du jeune garçon, son don inné, son désir d' apprendre la technique , se partageaient avec plaisir.
Roman sur fond social des banlieues défavorisées où règnent les caïds et les trafics de drogues.
Hamed Boutaleb a le privilège de quitter la sienne à onze ans et d'aller vivre chez sa tante et son oncle. Mais avant cela, il y a eu la mort de sa mère à sa naissance, la mort par balles de son frère aîné et la violence de son père, devenu alcoolique.
Il connaît enfin une vie normale. Même si, plus tard, il croira qu'on " ne fuit pas ce que l'on est", et que "on n'échappe pas à ses racines".
C'est le roman de l'amitié, de la générosité, de l'amour qui s'annonçait impossible entre lui et une fille de la grande bourgeoisie.
c'est aussi malheureusement le roman de la face opposée : la violence dans la prison : celle des caïds et celle des matons, passive ou active.
A Fleury, "On se fait à tout quand il s'agit de survivre."
C'est la désintégration de soi, l'impossible guérison.
"Hamed ressortait de là l'âme et la la figure balafrées".

C'est un excellent roman, bien conduit, avec des personnages solides et une remarquable maîtrise.
C'est poignant, déchirant, révoltant.
J'en suis ressortie bouleversée.
Commenter  J’apprécie          150
J'ai lu ce roman comme on prend un direct à l'estomac. Souffle coupé, entrailles en vrac, torsion du corps et de l'esprit pour tenter d'échapper aux images incarnées dans les mots.

L'histoire nous fait passer, avec Hamed, de l'ombre d'une cité de la Seine-Saint-Denis, régie par la violence sociale et familiale, à la lumière d'un quartier de Saint-Cloud et d'une famille aimante avant de nous plonger dans les ténèbres infernales de l'univers carcéral de Fleury-Mérogis. C'est là qu'échoue toute humanité. C'est derrière ces murs, ces grilles et ces portes blindées que se défait la notion de civilisation et que naissent ou grandissent les barbares. Les stigmates que garde le corps deviennent le sceau d'une appartenance définitive, inéluctable. A la délinquance, à la violence, à un quartier, à une catégorie sociale.

A sa sortie, Hamed ne tente même pas de renouer avec sa vie "d'avant". La prison l'a transformé en fauve ? Fauve en liberté il sera. le temps d'épuiser sa colère et sa haine. le temps que se rallume une étincelle d'espérance grâce à ses amis, à Léa, son amour, à son fils, Louis. Mais sort-on jamais de prison ?

L'écriture abrupte de Guillaume Para se frotte à la fiction jusqu'à la consumer. Elle donne à l'intrigue, parfois excessivement romanesque, une profondeur saisissante, sans jouer de procédés ostentatoires. A partir d'un scénario presque simpliste tant il semble accumuler les clichés (un jeune homme pauvre et une jeune fille riche s'aiment. Par amour, le jeune homme commet un crime et il est emprisonné. Il subit de plein fouet les épouvantes physiques et morales de la réclusion. Parviendra-t-il à se reconstruire ? Les deux amants sauront-ils surmonter les obstacles pour se retrouver ?), l'auteur construit une sorte de tragédie contemporaine où la détermination sociale joue le rôle de la fatalité. Certes, l'intrigue s'alambique de multiples rebondissements. Certes, les personnages s'apparentent à des stéréotypes et frôlent le manichéisme. Certes, l'invraisemblance pointe parfois le bout de son nez. Certes, les puristes trouveront moult arguments pour nourrir leur critique.

N'empêche ! Malgré ses imperfections (jusqu'à son titre de roman-photo) ce roman captive et cogne fort. Suffisamment pour imprégner ma mémoire et faire jaillir l'émotion. Suffisamment pour susciter des questions et y trouver matière à réflexion.
Commenter  J’apprécie          132
Le foot n'est pas mon truc ! Alors lire une histoire qui relate un univers lié à ce sport m'effrayait un peu. Quelle surprise ! S'il est bien question de ballon, ce n'est que dans un esprit d'évasion et de survie : le moyen d'échapper à une fatalité. Et, même si ce sport déplaît, les quelques scènes qui s'y rapportent sont décrites avec tant de passion qu'on prend plaisir à les lire.

Mais au-delà du foot, c'est surtout la richesse de l'écrit qui interpelle. Il s'agit d'un récit poignant qui sublime l'amour et l'amitié dans un monde glauque et menaçant ; quelques lueurs d'espoir qui se dessinent dans le destin tragique du jeune Hamed, petit beur de banlieue orphelin.

Guillaume Para signe un premier roman passionnant dans lequel il restitue brillamment l'ambivalence du jeune garçon tiraillé entre son appartenance à la cité, la violence qu'il refuse, son intégrité et l'opportunité d'une autre vie. L'immersion dans l'univers carcéral est redoutable et d'un réalisme effrayant exposant le broyage des esprits et la violence d'un engrenage dont on échappe difficilement. Peut-on s'en sortir ?

Un récit intense et bouleversant.


Lien : http://aufildeslivresblogetc..
Commenter  J’apprécie          110
Ta vie ou la mienne est le premier roman du journaliste Guillaume Para, édité chez Anne Carrière. Il s'agit d'un roman urbain où se mêlent cités et beaux quartiers, football et univers carcéral. Mais c'est en même temps un roman sur l'amour et l'amitié, sans aucune condition.

Après une enfance passée à Sevran en Seine-Saint-Denis, Hamed part vivre chez son oncle et sa tante à Saint Cloud. Plus tard, il va rencontrer François et son père qui l'aideront à aller au bout de ses rêves de footballeur passionné. Il fera aussi rencontre de Léa pour laquelle un jour sa vie va basculer.

Dès les premières pages, l'auteur nous met dans l'ambiance de la cité et des quartiers sensibles mais sans jamais tomber dans la caricature. Il nous décrit un univers où chacun doit se faire sa place, surtout dans ce lycée d'où viennent des adolescents de tous milieux confondus. L'évolution d'Hamed est très intéressante : de jeune orphelin venant des cités, il se méfie d'abord énormément de son nouvel environnement et des personnes qui le composent jusqu'au jour où il accorde son amitié à François, une amitié, vraie, sincère, pour la vie. L'apparition de Léa, jeune catholique d'origine aisée, dans leur existence n'enfreindra jamais leur amitié, mais de cette rencontre surviendra un drame qui changera le cours de leur vie à tous les trois puisqu'Hamed sera incarcéré pour tentative de meurtre sur le père de Léa.

Si jusque là, l'histoire se lisait très bien, à partir de l'incarcération d'Hamed, ma lecture est devenue addictive. Hamed devient quelqu'un d'autre, Léa se réfugie auprès de François, cet ami toujours présent même si discret. La tension monte, la violence et le silence s'empare d'Hamed. La prison transforme l'individu qui y est confronté, les personnalités se révèlent ou se métamorphosent pour la survie. On comprend alors le cercle infernal dans lequel est enfermé l'individu qui a séjourné en prison, un cercle dont il est difficile de sortir même après la sortie.

Dans ce livre, les personnages sont attachants, ce sont des personnages bruts, sans fard comme dans la vraie vie, avec leurs pulsions, leurs émotions, leurs colères, leurs petits bonheurs, leurs différences, leurs passions. L'intrigue est prenante, le rythme est rapide, les chapitres sont courts. J'ai été tenue en haleine durant ma lecture, je ne m'attendais pas à certaines révélations, j'ai eu quelques surprises ! Mais c'est en refermant le livre que le titre a pris tout son sens pour moi. L'histoire d'Hamed, François et Léa amène à une réflexion profonde sur la vie et ses obstacles et surtout sur les choix qu'on peut tous être amenés à faire par amour ou par amitié. Qu'aurais-je fait à leur place ? Qui doit-on protéger ? Soi-même ? L'autre ?

Ta vie ou la mienne est un roman à côté duquel je serais sans doute passée si l'auteur, Guillaume Para, ne m'avait pas contactée directement pour me l'envoyer. Je l'en remercie pour sa confiance (j'accorde une mention spéciale aux passages qui parlent de football, j'ai toujours aimé ce sport, j'étais dans mon élément !)

En bref, un auteur à découvrir, un premier roman très touchant dont on tourne les pages sans s'en rendre compte ! Un roman sur la vie et ses choix, parfois difficiles, parfois vitaux, parfois évidents ou de raison et parfois juste passionnels.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
Commenter  J’apprécie          100
Etre né quelque part , comme le dit la chanson de Maxime Leforestier , "est-ce que les gens naissent égaux en droits à l'endroit où ils naissent" , une façon elliptique de résumer ce roman .
Hamed , né à Sevran , aime Léa , une jeune fille des beaux quartiers . Dès le début , on sait que cette histoire est biaisée , qu'il n'y a pas d'issue favorable . Pourtant , Hamed n'est pas un délinquant , mais , par amour , il va s'accuser d'un crime qu'il n'a pas commis et se retrouve entre les murs de la prison , avec tous les problèmes que cela engendre et toutes les désillusions qui les accompagnent .
C'est une histoire bien écrite , une histoire qui m'a ému , il y a quelque chose de cinématographique dans les retournements de situation . Quelque chose de shakespearien à la Roméo et Juliette , une noire tragédie .
Ce roman pose des questions existentielles : peut-on échapper à sa condition , à sa couleur de peau , peut-on échapper aux préjugés ?
J'ai tendance à me répéter , mais cette histoire m'a profondément touché et je recommande vivement sa lecture à tous .
Commenter  J’apprécie          80
Hamed grandit à Sevran avec pour horizon la cité, la violence et les trafics qui vont avec. Sa mère est morte, son père le malmène et son grand frère se perd sur les mauvais chemins.
Au décès de son père, sa vie prend un nouveau tournant. Recueilli par son oncle et sa tante, il débarque à Saint-Cloud, commune huppée et s'éloigne de ce milieu dangereux.
Là il trouve un cadre, de l'amour, un meilleur ami, François, et une passion, le foot.
Tout sourit enfin à ce minot, entouré de cette nouvelle famille et de l'affection de son ami.
Au lycée, il croise Léa. Elle vient de la haute bourgeoisie, un autre monde.
Ils n'étaient pas fait pour se rencontrer. Lui le gosse de Sevran, elle, la fille qui vit à l'abri dans un ghetto pour riches avec une mère ultra catholique et un père qui travaille dans la communication.
Malgré leurs origines si différentes, Hamed et Léa vont s'aimer d'un amour total sous le regard bienveillant de la famille et des amis.
Il excelle dans le foot et une belle carrière s'ouvre à lui quand il est engagé au centre de formation de l'AJ Auxerre.
Un avenir radieux semble donc se dessiner pour nos deux tourtereaux….. Mais un événement vient mettre à terre ce bonheur naissant et leur destin bascule.
Direction la case prison, retour à la case violence.
Tout se brise.
Que restera-t-il de cet amour ?
Au-delà des drames de la vie, comment Hamed, Léa et François parviendront-ils à se sauver ?

Guillaume Para, nous offre une histoire d'amour bouleversante sur fond de fracture sociale et une intense histoire d'amitié.
Malgré quelques clichés, l'écriture directe et sans fioritures fait mouche et je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes.
Un premier roman très émouvant. On tourne les pages sans s'en rendre compte, on s'attache aux personnages et on se dit qu'il va falloir suivre cet auteur.
Commenter  J’apprécie          80
Hamed Boutaleb vient du 93. Sevran-Bodottes pour qui s'y est perdu un soir, c'est quand même bien la zone. Orphelin à treize ans, il déménage chez son oncle et sa tante, à Saint-Cloud, il arrive dans un autre monde à quelques encablures pourtant de son point de départ, dans cette région parisienne si disparate et qui vous marque à jamais, suivant l'endroit où l'on naît…

L'enfance et l'adolescence se passent, Hamed est doué, très doué pour le foot, c'est aussi un gamin qui aime les autres. Lorsqu'il défend François, le petit blanc souffre-douleur des gamins du collège, une indéfectible amitié s'instaure entre les deux garçons, amitié qui ne les quittera plus jamais. Un jour, François lui présente Léa, la belle, l'inaccessible dont il est secrètement amoureux. Cette fille si différente, arrivée des quartiers huppés de Saint-Cloud, et qu'Hamed aime en secret, amour déjà partagé par Léa.

Le père de François, ancien footballeur, donne des leçons à Hamed, leçon de sport, de foot, leçons de vie, et son coaching lui permet de rentrer dans l'équipe des jeunes footballeurs d'Auxerre.

Jusqu'au jour où Léa lui annonce qu'elle est enceinte, jusqu'au jour où Hamed veut la demander en mariage, jusqu'au soir fatal où leur vie bascule… Jusqu'au jour où, ta vie ou la mienne

Ensuite, ce sera la prison, Fleury-Mérogis et sa violence, les coups et les humiliations, les trafics en tout genre, la duplicité des matons, les gangs du dehors qui se reforment pour le malheur des plus faibles. Seul le soutien de Jean-Louis, son compagnon de cellule, permet à Hamed de garder la tête hors de l'eau, mais quatre longues années feront de lui un tout autre homme. A sa sortie, la vie d'avant, l'amour, la sérénité, ne sont plus faits pour lui. Comment alors peut-il imaginer retrouver Léa, l'amitié, la famille, comme redevenir l'homme qu'il a toujours été au fond de lui.

Un roman découvert grâce aux 68 premières fois. Vous le commencez et vous ne pouvez pas le refermer avant d'avoir tourné la dernière page, l'oeil parfois un peu humide. Un beau roman qui parle d'amour, d'amitié et d'hommes fiers et libres. Mais qui parle également de la violence des prisons, violence qui vous marque à jamais et vous fait devenir autre. de la difficulté à vivre ou à sortir de sa banlieue maudite, celle qui vous marque au fer rouge, comme une empreinte inavouable, et vous empêche de vivre bien, de vivre mieux, cette vie à laquelle vous avez pourtant droit. Car peut-on renier ses origines, et en est-on responsable toute sa vie ? Faut-il se sentir coupable même lorsqu'on a payé sa dette à la société, et le malheur doit-il se coller à vous comme une tique ?

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/08/22/ta-vie-ou-la-mienne-guillaume-para/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5274 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..