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EAN : 9782843378867
250 pages
Anne Carrière (09/02/2018)
4.19/5   89 notes
Résumé :
Hamed Boutaleb naît à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Orphelin à l’âge de treize ans, il part vivre chez son oncle et sa tante à Saint-Cloud, commune huppée de l’Ouest parisien. Pour la première fois, une existence sans adversité s’offre à lui.

Hamed s’épanouit avec une passion : le football. Il brille dans le club de la ville. François, l’un de ses coéquipiers, devient son grand ami.

À seize ans, le jeune homme tombe amoureux de Léa, qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Je referme le premier roman de Guillaume Para.

J'ai le coeur qui bat. Très fort. Très vite.

Je lis beaucoup. Et parfois je tombe sur une histoire qui me transporte, qui m'emporte très loin et me laisse échoué au rebord de ma vie.

Ce fut le cas avec cette lecture.

Hamed, né à Sevran, va rencontrer Léa, jeune fille des très beaux quartiers parisiens.

Hamed, le mec de banlieue et Léa, la bourgeoise …

Hamed et Léa. Des cicatrices sur le corps et des bleus à l'âme.

Des blessures indélébiles qui vont les pousser l'un vers l'autre.

Il ne faut rien raconter de cette histoire terriblement cinématographique.

Juste vous dire que vous allez être emporté dés la première page jusqu'à la fin. Vous ne vous arrêterez pas. Et peut-être aurez vous les yeux qui brûlent de temps en temps …

Vous en ressortirez dans un drôle d'état, je vous l'assure.

Guillaume Para en peu de pages va vous parler de toutes ces choses qui palpitent, qui gravitent là devant nos yeux. Il va vous sortir du fauteuil et vous balancer dans des endroits inimaginables.

En peu de mots, il va vous parler d'amour. de notre drôle de société. de ces raccourcis que l'on prend pour ne pas se voir dans le miroir. de ces chemins qu'on ne traverse qu'à deux.

Lorsqu'on a su choisir.

Lorsqu'il a fallut choisir.

Et si demain, entre ta vie ou la mienne, il me fallait choisir …

Lisez et faites votre choix.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Quel beau livre mes aïeux !
J'en ai le coeur tout retourné. Tout mouillé d'émotions.

Être né quelque part, pour celui qui est né c'est toujours un hasard... Si bien chanté par Maxime le Forestier, nous sommes face à ce constat dans Ta vie ou la mienne. Nous ne naissons pas tous égaux.

Hamed et Léa vont nous prouver combien de la couleur de peau ou de la vie de château, une vie se trace ou se traîne comme un long fardeau. Une traînée de malheurs collée aux semelles.
Ces deux-là n'auraient pas du se rencontrer, encore moins s'aimer. Pourtant on ne musèle pas un coeur. Il parle, il crie, il encourage la raison, celle qui dit non, celle qui dresse un mur entre ces deux vies diamétralement opposées.
Si ce n'est qu'il y a dans toute pauvreté une richesse insoupçonnée et dans toute richesse une plaie béante.

Hamed n'aura de cesse de protéger sa belle Léa, son grand amour au prix d'innombrables sacrifices.

Un roman qui m'a au fur et à mesure entraînée au coeur même de l'émotion. J'aurai aimé plus de pages, pour voir encore davantage la grandiloquence de ces deux amants. Tout va très vite dans ce roman, les chapitres sont courts, les actions sont soudaines, les années défilent à vitesse folle. Un arrêt sur image j'aurai aimé pour que les larmes coulent. Puis arrivent les dernières pages et je suis par terre. À suivre la galère, la misère de ces innocents, recevoir l'accalmie, le sens véritable à tout ça, c'est trop pour moi. C'est comme le soleil qui revient après des mois d'orage et de grisaille, ça brûle, ça éblouit, à genoux on remercie pour cette résurrection tellement méritée. Mais le malheur il s'accroche comme une sangsue. Il n'y a pas d'abris pour ceux qui sont nés au mauvais endroit, au mauvais moment. La fatalité est nauséabonde. Envie de lui faire la peau.

Un très beau roman qui ne peut laisser de marbre, on ne naît pas tous égaux, non, et ce roman nous claque cette vérité au quatre coins de notre être.
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*****

Ta vie ou la mienne est l'histoire d'un homme. Un homme qui souhaité si fort sortir de sa cité, de sa condition, des clichés de Sevran... Un homme qui va toucher du doigt le paradis sur terre et qui par amour va tout perdre... Et vivre l'enfer...

Je viens de fermer les dernières pages de ce premier roman, les yeux remplis de larmes, les mains tremblantes et le coeur gros. Parce que ce livre est beau, parce que l'histoire est vibrante de lucidité, parce que les personnages sont tout autant remplis d'amour que de haine et parce que cet homme, Ahmed, celui qui côtoie l'enfer et le paradis est un homme brisé. Il est anéanti par la violence et par la rage, il n'est que vengeance et désillusion. Que reste-t-il en lui qui pourrait le sauver ? Qui pourrait lui faire relever la tête et contempler de nouveau l'horizon le regard fier et serein ?
Ce roman n'a rien a envier aux plus grands : chaque mot est à sa place, chaque phrase sonne juste, chaque page ne cherche pas à nous happer mais à nous émouvoir. Parce que l'auteur touche ce qu'il y a de plus humain en nous, ce qui nous fait nous lever le matin et croire encore que ce monde est beau. Parce que la haine ne saura jamais écraser l'amour et l'espoir...

Un immense merci aux 68 et à Guillaume Para pour ce cadeau, pour ce moment de grâce et ce petit supplément d'âme...
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L'orphelin et la bourgeoise

Hamed Boutaleb croise le regard de Léa, «gosse de riches». Ce qu'il y lit le pousse vers elle et l'entraîne vers un drame poignant.

Encore un – excellent – premier roman et un nouveau coup de coeur. L'avenir dira si 2018 a marqué l'éclosion d'une nouvelle génération d'auteurs et si Guillaume Para fait partie de l'un d'eux, mais pour l'heure savourons notre plaisir à suivre Hamed Boutaleb, le «héros» de cette sombre et poignante histoire.
Quand s'ouvre le roman, une jeune avocate insiste auprès de son collègue pour plaider une affaire très ordinaire, un braquage. On ne comprendra que bien plus tard pour quelle raison Léa entend à tous prix s'accaparrer ce dossier, car l'auteur change de registre pour nous raconter la vie d'Hamed dont la mère meurt à sa naissance et qui passe ses premières années aux côtés de son frère Faouzi, de sept ans son aîné, et son père alcoolique et violent. Il n'a que huit ans quand son grand frère est victime d'un règlement de compte entre trafiquants de drogue, il n'ena que treize quand son père est emporté par un cancer. L'orphelin est alors recueilli par son oncle Tarek et sa tante Asma. Avec leurs filles, ce couple peut être considéré comme la première «vraie» famille d'Hamed. Dans cet environnement, le garçon se sent à l'aise et peut progresser dans le seul domaine où il excelle: le football. Parmi ses admirateurs, il y a son coéquipier François qui est considéré comme le mouton noir – parce que «gosse de riches» – et qui se fait systématiquement frapper et humilier. Jusqu'au jour où Hamed prend sa défense et découvre «à travers ce garçon ce qu'il y avait de bon à avoir été préservé par la vie; Il se demandait aussi comment ce type, capable de redevenir un enfant lorsque certaines choses l'émerveillaient, avait pu résister, ne jamais baisser les yeux quand il se faisait tabasser par des plus costauds que lui.»
Invité par son nouvel ami, il va aussi faire la connaissance de son père Pierre, lui aussi amateur de football et qui entend l'aider à progresser dans ce sport qui «est la plus importante des choses sans importance» comme le dit le poète uruguyen Eduardo Galeano.
La prochaine grande rencontre dans la vie de l'adolescent s'appelle Léa, merveilleuse et mystérieuse, mais sans doute inaccessible: « Écoute. On ne va pas se mentir: ça ne sert à rien d'essayer, tous les deux. Toi aussi tu me plais, t'es la plus jolie fille de ce putain d'endroit, mais ça ne marchera pas. Tu sais pourquoi? Parce que les «jeunes de banlieue», leur vie pue, et tu t'en rendras compte bien assez tôt. Ça pue la merde dans nos cages d'escalier, nos parents puent la sueur quand ils rentrent du boulot, nos salons puent le désodorisant pour chiottes. Moi-mêrne, je pue la défaite. Tu crois qu'être pauvre, c'est quoi? Être pauvre, ça pue, et ça a un goût, celui du sang dans ma bouche quand mon père me tabassait. Je veux pas te faire pleurer, Léa, mais circule, y a rien à voir. Toi et moi, ça pue le malheur. » 
Si le miracle se produit quand même, que Léa et Hamed entendent construire une belle histoire d'amour au-delà des préjugés, c'est que la jeune fille a aussi sa part d'ombre. Elle est victime de viols répétés de son père.
Guillaune Para évite soigneusement tous les clichés sur la lutte des classes pas plus qu'il ne joue à outrance sur la corde sensible. Quand le roman rose vire au drame, on se retrouve avec deux êtres déchirés, emportés par le malheur sans pouvoir surnager.
La violence, qui est la pire des conseillères, finit par engloutir leurs espoirs. Hamed se retrouve en prison où il va faire une nouvelle rencontre décisive, Jean-Louis, son codétenu. La fin du roman est riche en rebondissements et permet à Guillaume Para d'offrir aux lecteurs un joli suspense, riche en émotions, en refermant la boucle ouverte avec le chapitre intitial. Un vrai sens de la construction, un style direct, sans fioritures et une volonté de gratter derrière les apparences pour révéler au mieux la psychologie des personnages font de ce premier roman une vraie réussite. Droit au but!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Découvert grâce à masse critique une histoire terriblement romanesque où le destin de 3 personnages vont se méler inexorablement pendant plus de 20 ans...
Jeunesse dorée contre jeunesse défavorisée, inceste, vie en prison, justice : Guillaume Para aborde quantités de thématiques différents au cours d'un récit qui n'évite pas les maladresses et les situations convenues mais qui arrive à émouvoir et à capter l'attention des lecteurs grâce à des personnages attachants et un vrai sens du récit.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Léa laissa vagabonder son esprit. Les propos de Bertrand l’ennuyaient. Elle observait distraitement le désordre sur le bureau de son collègue, lorsque son regard s’arrêta sur l’un des dossiers. Elle lut fébrilement le nom inscrit au feutre noir. Elle vacilla, se dirigea vers la sortie, se retint à la poignée de la porte et, après une pause, se retourna. 
– C’est quoi cette affaire?
– Braquage. Le mec est récidiviste.
– Je veux la plaider.
– Tu n’as pas déjà deux cas en cours? 
Si, mais je veux plaider celui-là. S’il te plaît. 
Bertrand la regarda. Il sentit sa détermination. 
– Bien. Si tu y tiens, je te le laisse volontiers. 
Une fois dans son bureau, Léa regarda par la fenêtre. Il pleuvait sur la place de Furstenberg. Les feuilles des grands arbres ruisselaient. Une pluie chaude de juin. 
À 22 heures, elle prit son sac. Le ciel s’était apaisé. Rue Jacob, où était garée sa voiture, des grappes de gens dînaient en terrasse dans la moiteur parisienne. Elle aurait aimé boire un verre mais décida de rentrer. Les quais de Paris défilèrent derrière les vitres de son Audi noire, puis Boulogne et Saint-Cloud. Arrivée à destination, elle resta quelques minutes encore dans sa voiture. Ne plus penser à rien avant la grande déferlante qu’elle prendrait, de face, pleine gueule. 
Tout le monde dormait dans la maison. Elle entra dans la chambre du petit Louis, l’embrassa sur le front, puis alla s’allonger auprès de François et réfléchit quelques instants avant de s’endormir. 
Il était revenu. 
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Sais-tu ce que veut dire « berbère » ?
–Non, p’pa.
–Ça signifie « homme libre », et tu veux savoir ce qu’est un homme libre, pour moi ? C’est celui qui n’a pas de colère en lui. La colère rend prisonnier, c’est la pire des cages.
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Ecoute, on ne va pas se mentir : ça ne sert à rien d’essayer tous les deux. Toi aussi tu me plais, t’es la plus jolie fille de ce putain d’endroit, mais ça ne marchera pas. Tu sais pourquoi ? Parce que les jeunes de banlieue, leur vie pue, et tu t’en rendras compte bien assez tôt. Ça pue la merde dans nos cages d’escalier, nos parents puent la sueur quand ils rentrent du boulot, nos salons puent le désodorisant pour chiottes. Moi-même, je pue la défaite. Tu crois qu’être pauvre, c’est quoi? Etre pauvre, ça pue, et ça a un goût, celui du sang dans ma bouche quand mon père me tabassait. Je veux pas te faire pleurer Léa, mais circule, y a rien à voir. Toi et moi, ça pue le malheur.
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La violence n’est jamais une solution. C’est comme un virus. Si tu l’attrapes, tu n’en guéris pas, et il se répand…
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-Il faut que je te parle gamin, dit-il d'un ton solennel."Le football est la chose la plus importante des choses sans importance". C'est Eduardo Galeano, un poète uruguayen qui a dit ça.
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