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Critique de cmpf


cmpf
14 septembre 2016

J'ai retrouvé avec grand plaisir après plusieurs années de séparation, Nicolas le Floch, marquis de Ranreuil, commissaire au Châtelet.
Le cadavre anglais est sa septième enquête. Nous sommes en février 1777, au temps du carnaval. Louis XVI règne depuis trois ans, Sartine est ministre de la Marine, le Noir qui lui avait succédé, revient à la lieutenance de police, après l'intermède de Joseph d'Albert.

Un homme est retrouvé mort au pied de Fort l'Evêque, prison qui accueille les endettés et les comédiens. Une corde de draps témoigne qu'il a voulu s'échapper. Mais pourquoi risquer sa vie pour quitter une prison aussi bénigne où il était au régime de la pistole, recevant donc ses repas de l'extérieur ?
Ce qui paraît d'abord une affaire privée se révèle toucher aux secrets d'Etat et à la rivalité entre la France et l'Angleterre.
Par ailleurs, le commissaire est prié par la Reine, par l'entremise de madame Campan, de la sortir d'une de ses imprudences, qui l'ont mêlées aux escroqueries de madame Cahuet de Villers. Occasion aussi d'évoquer Madame Campan femme de chambre de Marie-Antoinette et Rose Bertin, sa modiste. Et pour parfaire le tout, un objet disparu de Sans-Souci réapparaît dans l'entourage de la Reine.


Ce que j'aime dans cette série, c'est l'immersion réussie dans le 18ème siècle. Tracé des rues et ambiance des tavernes, langue et expressions oubliées “prendre sur le temps” *, recettes de cuisine, plaintes du peuple, petits métiers, ainsi celui de Tirepot et son cri “ Chacun sait ce qu'il a à faire” **... Tout nous fait vivre cette deuxième partie de siècle que l'on ignore être la fin d'une époque. Toutefois de nombreuses réflexions sur la versatilité du peuple, le faisant passer de la bonhomie à la cruauté, laissent entendre que sa colère pourrait s'allumer.

Jean-François Parot avait déjà fait paraître chez Lattès avec Marion Godfroy “À la table de Nicolas le Floch”. Maintenant Pascale Arizmendi a publié aux Presses Universitaires de Perpignan “Nicolas le Flochle tableau de Paris de Jean-François Parot”, référence à l'ouvrage de Louis-Sébastien Mercier, que l'auteur a fréquenté (le livre, pas l'auteur évidemment), pendant ses études d'histoire. Pour en avoir lu des extraits, je le recommande à ceux que la série passionne.

Et si vous souhaitez cheminer avec ce commissaire du 18eme siècle, sachez qu'il faut lire ses enquêtes dans l'ordre, les personnages évoluent et des références sont faites à des événements antérieurs. le premier titre est L'énigme des Blancs-Manteaux. Vous connaîtrez aussi son ami et acolyte, l'inspecteur Bourdeau, personnage issu du peuple et gardant le cap entre sa fidélité sans faille au Roi et sa sensibilité aux misères du peuple et aux abus de certains “grands”. Misères et abus auxquels le Floch n'est pas insensible malgré sa qualité de marquis.

Des notes, pas trop nombreuses, un peu plus de 7 pages pour un roman de 400, attestent de l'historicité de certains faits ou propos et donnent le sens des termes et expressions oubliées.


*prévenir une action de l'adversaire.
** Tirepot, qui est aussi une mouche, promène dans les rues deux seaux soutenus par une barre portée sur les épaules, cachés par des "robes" de toile cirée. Faut-il s'expliquer davantage ?


Défi "Le siècle des Lumières"
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