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Citations sur Small Change, tome 2 : Surpasser ses peurs (9)

Faron glissa en moi si lentement que j’eus l’impression qu’on me déchirait en deux. Je me tortillai et me débattis parce que sa présence était écrasante, la pression intense, mais j’avais aussi le sentiment qu’enfin, enfin ! chaque contact se fondait dans la plénitude inévitable qui envahissait tout mon corps. Quand il fut complètement en moi, mes muscles eurent un spasme puis se détendirent, et j’ouvris des yeux ronds à son intention.

— Parfait, murmura-t-il, les cils papillonnant. Il se pencha et huma mes cheveux, puis la peau de mon cou. Il lécha délicatement mes lèvres, comme s’il voulait savoir si elles avaient une saveur différente de ma langue. Il me goûtait avec tous les sens.

Il tint mes hanches immobiles alors qu’il entamait son va-et-vient, de sorte que tout ce que je ressentis fut cette friction, cette sensation d’être enfin entier. Nous observâmes tous deux mon sexe osciller entre nous à chaque poussée : vermeil, gonflé et ruisselant.
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Ma mère appela vers vingt heures et je ne répondis pas. Depuis que j’avais déménagé, elle me passait un coup de fil tous les soirs pour vérifier que tout allait bien. J’avais trente-six ans et ma mère me téléphonait parce qu’elle pensait que je ne pouvais me gérer seul. Pathétique. Je jetai mon téléphone sur la table basse et me couchai.

Quand je me réveillai le lendemain, il était midi et je jurai en titubant jusque dans la cuisine pour prendre mes médicaments. Je n’avais pas entendu l’alarme qui m’indiquait l’heure pour les prendre et, en regardant mon téléphone, je vis que j’avais aussi manqué trois appels de Christopher.
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Habituellement, je n’aimais pas le contact, la sensation était désagréable et ça me faisait prendre conscience d’un corps que je préférais oublier. Mais quand Faron me touchait, c’était incroyable.

Maintenant, mon instinct me dictait de m’éloigner de lui parce que j’avais déjà l’impression de lui appartenir et j’espérais désespérément que ses mains se posent sur bien plus que mes cheveux. Je voulais qu’il m’attire contre son torse et me garde là, contre lui. Je n’allai pas plus loin que ça dans le fantasme, en partie parce que, ces jours-ci, mes fantasmes semblaient culminer à l’altitude d’une esplanade victorienne, et aussi parce que Faron se mit à tresser mes cheveux.

Il lissa et tressa, tenant fermement mes cheveux, mais ne tirant jamais. Chaque terminaison nerveuse dans mon cuir chevelu s’illuminait comme un sapin de Noël, et quand il tendit sa paume pour attraper l’élastique, je rêvai d’un soudain coup de tonnerre qui le ferait sursauter et laisser tomber la tresse pour qu’il doive recommencer.

Faron passa une main le long de la tresse puis s’éloigna. Je passai des doigts tremblants dans mes cheveux et constatai qu’il m’avait fait une tresse épaisse qui partait du sommet de ma tête.

— Merci, dis-je, et il sourit en inclinant la tête.

— Super, dit Ginger, brisant la tension. Vous feriez mieux d’y aller, maintenant. Souhaitez un joyeux anniversaire à Ann de ma part et passez le bonjour à Ron.

Christopher l’embrassa et salua tout le monde. Je sentis les yeux de Faron peser sur moi alors que je suivais Christopher hors de la boutique.
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— Je peux t’embrasser ?

Sa voix était si douce, qu’un instant, je crus l’avoir imaginée. Mais quand je hochai la tête, il serra ma main et prit ma joue en coupe. Puis il se pencha et m’embrassa. Sa bouche était pulpeuse et mon cœur battit la chamade dès le premier contact. Sa proximité, la pression de ses lèvres, étaient tellement intimes que ça me donnait le tournis. Il caressa ma pommette de son pouce et s’éloigna lentement, ses cils épais à moitié baissés sur ses beaux yeux gris-brun.

Je me sentais ivre du goût de sa bouche. C’était la seule explication que j’avais pour expliquer ce que je lui avouai :

— J’ai beaucoup pensé à toi, depuis notre rencontre à l’expo d’art de Ginger. Beaucoup.

Les yeux de Faron s’écarquillèrent.

— Je sais que ça n’a duré que quelques minutes. Mais j’ai… bordel, peu importe.

Je secouai la tête et essayai de m’éloigner, mortifié, mais il ne lâcha pas prise.

— Je suis honoré, déclara-t-il.
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Ma première professeure de piano, Mme Merchant, avait été celle qui avait découvert mon potentiel. Pourtant, son approbation se limitait à un signe de tête, après quoi elle poursuivait et disséquait tous les endroits où je m’étais trompé. Mais j’avais fini par apprécier ces hochements de tête plus que l’approbation inconditionnelle de ma mère ou les sourires faciles de mon père, parce qu’ils avaient un sens profond. Ils indiquaient que j’avais bien fait. Ils ne m’étaient accordés que lorsque je les avais mérités. Et quand on obtenait quelque chose au mérite, on n’était pas obligé de rendre la pareille.
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_Tu as besoin de plus, mon amour ?

_ S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît.

_ Tu aurais pu te toucher à tout moment. Tu aurais pu me toucher. Mais tu ne l'as pas fait. Pourquoi ?

J'étais confus, et si désespérément à la frontière entre l'excitation et la douleur qu'il me fallut une minute pour réaliser que ce qu'il avait dit était la vérité.

_ Je voulais... je voulais avoir tout ce que tu me donnais, répondis-je.

Il déposa un baiser sur l'intérieur de ma cuisse.

_ Pourquoi ?

Je pleurais à chaudes larmes désormais, le plaisir mêlé à la peur de ne jamais pouvoir jouir. De rester coincé ici pour toujours.

_ Pourquoi, bébé ? Dis-moi.

_ Parce que je voulais être ce que tu attendais de moi, dis-je d'une voix chargée d'émotion, et j'entendis le souffle de Faron se couper.

_ Tu l'as été. Tu l'es. Tu es parfait.
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_ Vous voulez entendre un truc délirant ? demande Daniel, les yeux écarquillés.

Ginger et moi acquiesçâmes.

_ Il peut construire des escaliers. Des escaliers. Bon, d'accord, évidemment qu'il y a des gens qui en construisent. Mais Rex peut le faire. Chez nous. Genre, hé, tu veux un escalier qui va du sol au plafond ? Y a qu'à demander !

_ Ah bah, voilà, maintenant évidemment j'en veux un, grommela Ginger. Il construit des escaliers pour où ?

_ Je ne sais pas, peut être nulle part, mais le fait est qu'il peut le faire ! Est-ce que... je suis le seul à penser que c'est incroyable ?

_ Et bien, Jude restaure un piano, alors bon.
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Je regardai son message pendant longtemps. Elle s’énervait souvent contre moi parce qu’elle disait que je pensais qu’être dépressif signifiait que je ne méritais pas d’avoir ce qu’avaient les gens qui ne l’étaient pas. Le monde n’est pas conçu pour les personnes qui ont des problèmes de santé mentale, disait-elle. On nous apprenait qu’on était inadaptés ou détraqués parce qu’on était différents, mais cela ne voulait pas dire que c’était vrai.

Quand elle disait cela, je la croyais. J’y croyais pour tout le monde, sauf moi.
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Mes sentiments pour Faron ne ressemblaient à rien de tout cela. D’une certaine manière, ils étaient enfantins. Une joie étrangement simple bourdonnait dans mon abdomen chaque fois que je savais que j’allais le voir. Quand j’étais dans ses bras, j’avais l’impression que le monde entier disparaissait. Et pourtant, il était la première personne à me faire penser que le monde était peut-être un concept sur lequel je pourrais accepter de m’ouvrir.

Mais combien de temps serait-il intéressé par quelqu’un qui avait fui sa vie ? Qui avait tourné le dos à l’unique talent qu’il possédait ? J’avais donc acheté deux billets pour le Philadelphia Orchestra, en partie parce que je voulais y emmener Faron en guise de remerciement pour le piano, et aussi parce que j’étais incapable de rester éloigné de ma vocation plus longtemps.
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