Le sablier d'or

Voilà ce que c'est, la vieillesse, songea t elle. Attendre. Attendre, toujours attendre.

Je croyais que nous avions vaincu l'inévitable, rétorqua t elle en le dévisageant. Je croyais que notre race avait maîtrisé tout ce qui nous préoccupe et que nous étions presque devenus superhumains. Elle sourit. Je croyais ne jamais vieillir.

Navré de vous décevoir. L'ostéoporose, tout comme la misère, sera toujours de ce monde.

Il avait souvent amené son petit-fils travailler avec lui. Un garçon avec des tâches de rousseur et une bouille toute ronde. Le genre de gamin qui passait son temps à grimper aux arbres et à tomber dans le fleuve.

Colm ne savait pas ce qu'il voulait faire, c'était bien là tout le problème. .... En prison il avait un rôle, et un but. Il avait un mode de vie. Il avait des rêves et des craintes. Mais, plus que tout, il avait du pouvoir. Dehors, qui serait il ?

"Si tu ne peux pas devenir philosophe dans les moments où tu contemples la vie et la mort, alors quand ?"

Lydia avait aperçu le sommet de sa tête et ses cheveux clairs, presque dorés dans la lumière de l'après-midi. Mais qui avaient perdu leur lustre maintenant que l'eau ruisselait sur son visage et sur ses vêtements. Dans l'ombre du jardin clos, ils paraissaient ternes et cendreux plutôt que blonds. Lorsque le jeune homme releva la tête, les traits déformés par la surprise et la panique, lorsqu'il s'écarta précipitamment dans un rai de soleil, elle vit combien ils resplendissaient de nouveau. Des cheveux fins, d'un blond pur, intense. Les cheveux de sa fille. Les cheveux de Grace.