AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 30 notes
5
2 avis
4
10 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voici mon retour de lecture sur Monsieur le maire de Pascal Grégoire.
Quand il est élu maire du village qui l'a vu naître, dans les Ardennes, Paul jubile : il va consacrer sa vie aux autres.
À son troisième mandat, le « terrain » et un drame personnel l'ont usé. Sa vie bascule. Il est reconnu coupable d'un meurtre et condamné à vingt ans de prison ferme.
Comment a-t-il pu en arriver là ?
Paul se souvient..
Monsieur le maire est une critique plutôt pertinente du monde politique à la française.
Nous suivons Paul Morand, maire d'une petite ville des Ardennes. Nous découvrons comment il en est venu à exercer cette fonction, les difficultés rencontrées, les rivalités..
Jusqu'au moment où il commet l'impensable.. l'irréparable.. un meurtre dont il est retenu coupable..
Monsieur le maire est un roman que j'ai lu presque d'une traite.
J'ai aimé découvrir le portrait de cet homme qui exerce la fonction de maire.
L'auteur montre bien les difficultés d'un tel poste, comment cela est de plus en plus compliqué au fur et à mesure que les années passent.
Je dois néanmoins vous avouer que je n'ai pas réellement accroché avec le personnage de Paul. Il ne m'a pas plu plus que ça. Ce qui n'est pas gênant en soi, mais j'aurais aimé ressentir un peu plus d'empathie à son égard.
J'ai bien aimé, sans plus et je ne suis pas certaine d'en garder un grand souvenir.
Ma note : 3.5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          270
Une petite ville, un Maire et un journaliste. Entre rapport de force et constat d'impuissance, c'est l'histoire de nombreux Maires de France qui se (dé)battent au quotidien pour que leur ville ne meure pas.
Je le conseille d'autant plus si l'on s'intéresse aux arcanes du pouvoir.
Commenter  J’apprécie          10
Comment Paul Morand a pu être reconnu coupable d'un meurtre ?
Comment ce maire d'une petite ville des Ardennes depuis 15 ans se retrouve condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d'un journaliste ?
Lui qui après ses études à Sciences-Po Paris a préféré revenir dans son village natal au lieu de faire de la Politique dans les hautes sphères parisiennes. Lui qui voulait faire de la politique autrement, faire de la politique de terrain au plus près de ses concitoyens, comment a-t-il pu en arriver à commettre cet acte barbare ?
Dans le fourgon de police qui l'emmène en prison, Paul se souvient, Paul se remémore ces 15 dernières années.
A quelques jours du premier tour des élections municipales, Pascal Grégoire nous entraîne dans le quotidien d'un maire. Avec une écriture fluide, sans fioritures, autant tendre que pleine de noirceur, il dresse le portrait (avec quelques simplicités dans le fonctionnement d'une mairie mais sans rien gêner à l'histoire au contraire même lui donnant une humanité plus grande) de ces hommes et femmes qui ont décidé de consacrer leur vie à la gestion de leur commune en essayant au mieux de contenter le quotidien de ses habitants quand problème humains, financiers mais surtout politiques s'accumulent au jour le jour.
Mais c'est surtout le portrait d'un homme d'aujourd'hui, un homme qui essaye, un homme qui a envie, un homme qui veut faire bouger les choses mais entre impuissance et humanisme, un homme qui doit penser aux autres sans s'oublier.
Un livre que je trouve intéressant, qui donne à réfléchir sur cette fonction souvent décriée, souvent mal comprise mais tellement essentielle.
Commenter  J’apprécie          30
Le maire, le journaliste et la vérité

Pour son second roman, Pascal Grégoire a choisi de se plonger dans le quotidien d'un maire d'une petite ville qui se retrouve devant une Cour d'assises. Un procès qui est aussi un cri d'alarme.

L'histoire de Paul Morand, maire d'une petite ville des Ardennes, est à la fois un hommage à tous ces édiles qui se donnent corps et âme pour leur commune et un cri de détresse face à l'immensité de la tâche en comparaison de moyens souvent dérisoires. Pascal Grégoire, par la magie de l'écriture, en fait un suspense qui ne peut laisser le lecteur indifférent. le récit débute avec le réquisitoire du procureur devant la Cour d'assises de Charleville-Mézières le 28 septembre 2016. En une phrase tout est dit, ou presque: «Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du tribunal, nous sommes ici aujourd'hui pour juger un homme, Paul Morand, maire de Lomieu, exerçant son troisième mandat, pour le meurtre de Jacques Gentil, journaliste à L'Ardennais républicain.» Et si le procureur entend juger l'acte et non l'homme, c'est bien la vie de ce maire qui est au coeur de ce roman auquel l'actualité – le rôle des maires dans la crise du coronavirus davantage que les élections municipales – donne encore davantage d'acuité.
Paul Morand a choisi de s'intéresser à la chose publique, a intégré Sciences-Po à Paris mais, plutôt que de poursuivre une carrière de haut-fonctionnaire en intégrant l'ENA, a choisi de s'engager sur un terrain qu'il connaît bien, celui de ses Ardennes natales. Pour un salaire de 454 € par mois, il est «plombier du quotidien» et «médecin des âmes». Comme le souligne son avocat «être maire aujourd'hui représente une charge très lourde. Faire plus avec moins d'argent, être aux avant-postes, appliquer des lois décidées à Paris, être confronté aux drames humains, à la misère aussi. Combien de maires aujourd'hui démissionnent? Combien sont harassés, premiers de cordée d'une société qui va mal, au bord de l'explosion?»
Au fil des ans, la chose s'est compliquée, la crise économique s'accompagnant de restrictions budgétaires là ou au contraire, il aura fallu davantage de crédits pour maintenir les services publics et pour une solidarité active. le point de bascule se situe peut-être le jour où, sans doute contre l'avis d'une bonne partie de la population, il a voulu accueillir des réfugiés, bouleversé par cette photo d'Aylan, cette petit Syrien de trois ans mort sur une plage de Turquie. La trentaine d'immigrés qui débarquent lui valent de solides inimitiés, à commencer par celle du journaliste local qui le surnomme «le Merkel des Ardennes».
Ce dernier va s'en donner à coeur-joie dans la surenchère et ne va pas rater une occasion pour dénigrer le maire, devenu son punching-ball. Une partie de football entre l'équipe du village et celle des réfugiés va dégénérer et s'en sera fini.
Dans sa cellule, devant le tribunal et dans le fourgon qui le ramène en prison, Paul a le temps de se remémorer sa vie et son action, mais aussi de faire la somme de ses désillusions. Il ne sera qu'à moitié surpris quand le jugement sera prononcé…
Ce qui fait tout l'intérêt du roman, c'est que Pascal Grégoire évite soigneusement l'écueil du manichéisme. Ni blanc, ni noir, c'est bien le roman du gris qu'il nous offre, de ces zones un peu floues où un mensonge pieux vaut mieux qu'un renoncement. Ce faisant, il montre avec éclat toute la fragilité d'un système et nous laisse réfléchir à ce que pourrait devenir une France dans laquelle les édiles renonceraient les uns après les autres à leur mission.

Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          420
Merci à #NetGalley France et aux éditions Le Cherche Midi pour l'envoi de ce second roman de Pascal Grégoire, intitulé Monsieur le Maire.
La quatrième de couverture présente ce livre comme une critique du monde politique à la française, une illustration réaliste de l'histoire publique et individuelle, à la fois si ordinaire et essentielle de ces citoyennes et citoyens qui vouent leur vie à leur commune, au cours de mandats électifs.
Ayant moi-même une courte expérience d'un mandat de première adjointe au maire dans un tout petit village (moins de 200 habitants), certes plus petit que celui dont il est question ici (1 352 habitants), ces questions et problématiques m'interpelaient forcément.

Tout commence dans un tribunal ; le maire d'un village des Ardennes est jugé pour un homicide, condamné à de la prison ferme… Au cours de son transfert en fourgon cellulaire vers la prison, il se remémore son parcours et le tragique concours de circonstances qui l'ont entraîné jusque-là.
Lorsqu'il était revenu dans le village qui l'a vu naître et qu'il en était devenu maire, Paul Morand était rempli d'idéal et de bonne volonté, prêt à se donner sans compter auprès de ses administrés. Quinze ans et deux réélections plus tard, il est devenu un homme usé, désillusionné, fragilisé, épuisé physiquement et moralement par les difficultés multiples de ses mandats et un drame personnel.

Paul Grégoire s'est penché sur le quotidien des élus locaux, à la fois dans les infimes détails et anecdotes mais aussi en reprenant des exemples de sujets plus médiatisées comme le mariage pour tous, l'accueil des migrants ou des faits divers, tel ce commerçant qui abat un cambrioleur arabe… Certaines péripéties autour de marchés, de travaux, de voirie, etc… m'ont fait penser à des situations que j'ai moi-même connues.

J'ai été particulièrement sensible au côté tragique et fataliste de ce roman, touchée par cet homme toujours aux premières loges, « dindon de la farce républicaine », dont la colère et le ressentiment enfoui venait de si loin. Même si le récit commence par la fin, avec sa condamnation, il y a dans ses souvenirs une réelle montée en puissance servie avec talent par l'auteur.
Les personnages sont finement travaillés, avec un large spectre de nuances et de paradoxes… Seul le journaliste, catalyseur principal de la triste fin, car cause, moteur et conséquence de l'enchainement fatal, symbolise peut-être trop le méchant, le mauvais, une somme exponentielle de jalousie et de rancune…

Pascal Grégoire a dédié son livre à tous les maires de France, en hommage à leur dévouement face aux difficultés grandissantes de leurs tâches, en réaction aussi devant les nombreuses démissions.
Un roman humain, dérangeant, utile…

https://www.facebook.com/piratedespal/
https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
#Monsieurlemaire #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          100
Malgré un destin tout tracé après ses études à Sciences Po-Paris, Paul a choisi de revenir dans son village des Ardennes pour se présenter aux élections municipales. 15 ans après sa première élection, sa vie vire au cauchemar : il est accusé du meurtre d'un journaliste , qui lui vouait une haine féroce depuis toujours.
Ce roman est réaliste et plaisant à lire. L'auteur semble bien connaître toute l'ingratitude du rôle de maire, les responsabilités, les comptes à rendre, les pièges dans lesquels on peut tomber... On éprouve beaucoup de compassion pour cet élu sincère et dévoué, dont la vie personnelle apporte aussi son lot de soucis. L'histoire singulière d'un homme ordinaire, avec une pointe de suspense, puisqu'on ne sait pas, jusqu'à la fin du roman, quelles ont été les circonstances exactes de la mort du journaliste.
Commenter  J’apprécie          00
En cette période d'élections municipales, le livre de Pascal GrégoireMonsieur le maire” est complètement d'actualité.
Le protagoniste, Paul, est maire d'un petit village des Ardennes. Un élu de terrain, proche de ses concitoyens, loin des ors de la République et des technocrates de la capitale. Une carrière que notre maire aurait pourtant pu embrasser lui qui a fait Sciences-Po mais notre idéaliste a préféré l'action publique de proximité, sa campagne et cette France délaissée. Un combat politique qui fait aussi écho à la France des Gilets Jaunes, cette France des campagnes et des périphéries.

La vie de maire n'est pas de tout repos et le premier édile aura eu le droit à tous les sujets d'actualité de ces dernières années : les migrants, le mariage pour tous,...et même un “meurtre” commis par le boulanger ! Mais le plus dur reste les situations très conflictuelles avec la presse locale et un certain journaliste sans oublier quelques difficultés dans sa vie personnelle. En vérité, même si tout n'est pas toujours rose, j'ose espérer que dans les petites communes la vie politique n'est pas aussi agitée mais toutes ces aventures nourrissent la trame de l'auteur et l'engrenage du protagoniste.

Malgré ce portrait qui ne devrait pas susciter les vocations (qui sont déjà en berne), on peut voir ce livre comme un hommage à l'engagement de proximité, à ces hommes et femmes qui s'engagent pour leurs concitoyens et qui restent “à portée d'engueulade de ses administrés” selon la formule consacrée.
Commenter  J’apprécie          00
Un bref roman sur la condition du "'métier" de maire d'une petite commune dans la France rurale.
Dès le début du roman, le maire est condamné à la prison à la suite d'un procès d'assise. le maire-narrateur nous décrit ensuite son passé dans ses fonctions communales, un peu comme une justification de ses actions ; il se présente comme intègre, honnête ; mais au fur et à mesure de cette relation autobiographique, il dévoile progressivement ses procédés pour se faire élire, ses filouteries pour continuer à gérer sa commune tout en satisfaisant ses mandants ; il perd peu à peu cette innocence dont il se targuait au départ, jusqu'au drame final.
Un roman d'une écriture très fluide sur l'ambivalence, sur l'utopie de l'innocence dans la vie quotidienne, cette innocence dont nous bassinent tant les réseaux "sociaux" aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          10
Voilà un personnage principal de roman rarement rencontré : le maire d'une petite commune rurale des Ardennes. C'est donc avec une grande curiosité que je me suis plongée dans "Monsieur le maire".
Le roman débute avec la condamnation à vingt ans de réclusion de Paul, ce fameux maire, pour le meurtre d'un journaliste qui n'hésitait pas à le démolir lui et son action dans des articles au vitriol dans le journal local.
Par flash-back, Paul revient sur les quinze dernières années de sa vie, marquée par la blessure de ne pouvoir avoir d'enfants avec sa femme Mathilde, l'amour qui s'étiole et sur ses trois mandats de maire.
Alors que ses brillantes études le prédestinaient à une carrière politique nationale, il revient dans son village par idéalisme, foi en la politique dans son acception la plus noble, volonté d'aider ses concitoyens au plus près de leurs problèmes. On se demande ce qui a pu conduire cet homme volontaire, plein d'énergie à ce qu'il est devenu : amer, aigri, épuisé, au bord de la rupture familiale par surinvestissement dans sa fonction d'édile. On assiste aux renoncements, aux échecs, à la terrible ingratitude des administrés qui oublient bien vite le bien qu'on leur a fait pour ne se focaliser que sur le mauvais, aux petits arrangements avec la loi pour faire avancer les choses.
Ce roman est plus percutant qu'un article de journal ou un reportage sur le mal-être de ses "petits" maires, les énormes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, l'indifférence des services de l'état, le sentiment d'être seul face à une tâche gigantesque.
C'est un très bel hommage à ces maires de petites communes, dont un nombre croissant a décidé de jeter l'éponge pour les prochaines élections, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, ni même leur argent pour rendre la vie des habitants la plus agréable possible. Les problématiques actuelles sont abordées avec justesse : désertification des villages, racisme, chômage, manque de moyens financiers.
Un roman bienvenu sur un sacerdoce bien méconnu.
Commenter  J’apprécie          00
Une bonne découverte que ce livre que l'on aurait pourrait faire passer pour une docu-fiction tellement cela est vrai, paraît vraisemblable et qui démontre le quotidien compliqué des maires de petites villes qui l'esprit républicain collé à la peau, souhaitent avant tout oeuvrer pour le bien de tous. La fonction de maire est honorable mais semée d'embûches et de souffrance, tellement les responsabilités sont lourdes et contraignantes par la loi. Au travers de ce récit imaginaire et peut-être pas si extrême, c'est le coeur du bât qui blesse dans une politique toujours voulue rentable par les politiques. J'ai aimé.
Commenter  J’apprécie          70



Autres livres de Grégoire Pascal (1) Voir plus

Lecteurs (41) Voir plus




{* *}