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Citations sur Le Docteur Jivago (201)

L'homme moderne n'a pas besoin de ça. lorsque les énigmes de l'univers s'emparent de son esprit, il se plonge dans la physique, et non dans les hexamètrse d'Hésiode. Mais il ne s'agit pas seulement de la vétusté de ces formes, de leur anachronisme. L'essentiel n'est pas que ces esprits du feu et de l'eau embrouillent ce que la science a lumineusement débrouillé. L'essentiel, c'est que ce genre va à l'encontre de tout l'esprit de l'art moderne, de son essence, de ses motifs.
Ces cosmogonies étaient naturelles sur la terre de jadis, que l'homme peuplait encore si peu qu'il ne masquait par la nature. Des mammouths erraient encore à la surface, et le souvenir des dinosaures et des dragons était encore tout frais. La nature sautait aux yeux de l'homme avec une évidence si grande, et à sa gorge avec tant de férocité et de manière si palpable, que peut-être tout l'univers était-il encore pour de bon rempli de dieux. Ce sont là les toutes premières pages de la chronique de l'humanité qui ne faisait que commencer.
C'est Rome, et le surpeuplement, qui ont sonné le glas de cet univers. Rome était un marché aux puces de dieux empruntés et de peuples conquis, une bousculade à deux étages, sur la terre et dans le ciel, un cloaque serré d'un triple noeud, comme une occlusion intestinale. Des Daces, des Gétules, des Schythes, des Sarmates, des Hyperboréens, de lourdes roues sans rayons, des yeux bouffis de graisse, la bestialité, les doubles mentons, les poissons qu'on nourrissait de la chair des esclaves cultivés, les empereurs analphabètes. Il y avait plus de gens sur terre que jamais il n'y en eut depuis, ils s'écrasaient dans les couloirs du Colisée et ils souffraient.
Et c'est dans cet engorgement sans goût de marbre et d'or qu'il est venu, léger et vêtu de lumière, homme avec insistance, provincial avec intention, galiléen, et depuis cet instant les peuples et les dieux ont cessé d'exister et l'homme a commencé, l'homme menuisier, l'homme laboureur, l'homme pâtre au milieu de son troupeau de moutons au coucher du soleil, l'homme qui ne sonne pas fier du tout, l'homme diffusé avec reconnaissance par toutes les berceuses des mères et par tous les musées de peinture du monde.
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Seulement nous ne sommes pas des bachibouzouks ni des mécréants.
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Depuis l’enfance, Strelnikov aspirait à tout ce qui est grand et pur. Il voyait dans la vie un immense champ clos où les hommes luttaient pour arriver à la perfection en obéissant à des règles scrupuleuses.
Quand il comprit qu’il en était rien, l’idée ne lui vint pas qu’il avait tort de simplifier l’ordre du monde. Ravalant son humiliation, il se mit à caresser l’idée qu’il servirait d’arbitre entre la vie et les principes mauvais qui la souillaient; qu’il prendrait sa défense, qu’il la vengerait.
Sa déception l’avait rempli de rage. La révolution devait lui donner der armes.
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Cet univers de bassesse et de fraude, où une belle dame bien nourrie se permettait de toiser ainsi ces pauvres bêtes de travailleurs, et où la victime avinée de cet ordre de choses trouvait plaisir à bafouer ses semblables, cet univers, il ne l'avait jamais détesté comme en ce moment.
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La conscience est poison,un instrument d'auto-intoxication pour le sujet qui se l'applique a lui-même.La conscience est une lumière dirigée vers le dehors, la conscience éclaire la route au-devant de nous, pour nous éviter de broncher. La conscience, c'est un phare allumé a l'avant d'une locomotive. Dirigez-le vers l’intérieure, et ce sera la catastrophe.
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l’esprit grégaire est toujours le refuge de l'absence de dons.
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L’homme est né pour vivre et non pour se préparer à vivre.
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Il est toujours bon de voir quelqu'un tromper votre attente et différer de l'idée que vous vous faisiez de lui. L'appartenance à un type, c'est la mort de l'homme, sa condamnation. Si l'on ne peut le faire entrer dans aucune catégorie, s'il n'est pas représentatif, il possède déjà la moitié de ce qu'on est en droit d'exiger de lui : il s'est affranchi de lui même, il détient une parcelle d'immortalité.
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Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que les creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi. Voici comment je vais te présenter. Je vais porter tes traits sur le papier comme, après une terrible tempête qui a secoué la mer jusque dans son tréfonds, s’inscrivent sur le sable les traces de la vague la plus puissante et qui déferle plus loin. La mer rejette en ligne festonnée une pierre ponce, un bouchon, des algues, tout ce qu’elle a pu soulever de plus léger, d’impondérable. C’est la frontière du plus haut des ressacs qui s’étire à l’infini le long du rivage. C’est ainsi que t’ont jetée vers moi les tempêtes de la vie, ô ma fierté. Et c’est ainsi que je te représenterai.
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Ils allaient , ils allaient toujours, et lorsque cessa le chant funèbre , on croyait
entendre, continuant sur leur lancée, chanter les jambes, les chevaux et le souffle du vent,
Les passants s'écartaient pour laisser passer le cortège, comptaient les couronnes, se signaient. Les curieux se joignaient à la procession, demandaient : " Qui enterre-t-on? " On leur répondait : " Jivago. --- Ah! bon.
Il fallait le dire. ---Mais non, pas lui. ---- Elle----Ça revient au même. Dieu ait son âme. c'est un bel enterrement . "
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