Submersion

Submersion – Bruno Patino (Français, 1965) – 2023 – Grasset --
Je n'ai vraiment pas aimé. --
Cette critique sera très particulière !! -- Car 1)Je vais vous restituer l'intégralité du résumé (Non pas que ça me botte mais vous devez voir ça ! ) 2)Je donnerais mon point de vue… Car après tout, c'est même pas un roman, juste une prise de position. --
D'habitude je ne dis rien, ou je me dis il a un bon fond, c'est pas ça qui compte. Mais quel physique ! On dirait un croisement abominable entre mon Père & Harry Potter à Onze ans …
« « Nous avons perdu la nuit. Les écrans sont arrivés, et avec eux la connexion permanente. Voici venu le temps de l'aube perpétuelle. de la lueur bleutée qui jamais ne s'éteint, du rayonnement qui jamais ne s'apaise. Éveillés, hagards, hébétés, nous sommes irrémédiablement attirés par leur lumière. Finies les insomnies, place à l'a-somnie et aux veilleurs sentinelles, à ceux pour qui la nuit n'est plus qu'une séquence hypnotique entre mauvais sommeil et connexion décevante. Je suis l'un d'entre eux. »
Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. le poisson rouge n'est plus englouti dans le déluge de signes, textes, images, sons.
Nous habitons le réseau dans l'illusion de la toute-puissance. Nous pensons avoir accès à un choix illimité : musique, films, séries télévisées, livres, actualités et rencontres. Mais le calcul est notre maître ; la fatigue, l'abandon, la fuite et la perte du collectif notre quotidien. L'attente a disparu, et avec elle le manque, et avec lui le désir et le rêve. Nous voici submergés, privés de liberté, réduits à nos données : une vie numérique.
Tout a-t-il été écrit ? Une apocalypse programmée par les créateurs – scénaristes, chercheurs et entrepreneurs ? Si la fin des temps est le produit de notre imaginaire, peut-être pouvons-nous encore en changer le cours.
Un essai brillant et personnel, placé à point nommé dans le torrent numérique. Une Société du spectacle où se dessine une issue. »
Déjà je ne trouve pas qu'on ait perdu la nuit ?! … Notre technologie n'est pas allée jusqu'à bouleverser les astres…
Selon Patino nous sommes tous des zombies éveillés nuit et jour devant nos ordinateurs…
Et il est « l'un d'entre eux » ? « L'un d'entre nous ? » déjà oh chacun à son rapport unique avec l'internet. Et puis je ne crois pas qu'on ait grand-chose en commun. Constat, accablant, appréhender, apprivoiser, époques, moeurs … J'écouterais plutôt un Michel Serres ou encore mieux un ado de 20 ans, au coeur du sujet ; )…
« Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. » Euh … Oui bonjour vous voulez du marbre ou du granit pour la statue des adorateurs de Bruno Patino ? « Prophétique » !! Comme vous y allez …
Il parait que seule la fatigue nous empêche de surfer indéfiniment … Mes amis… Les alcolos du web …
Et en plus on nous parle de fatalisme, on frôle le complot ! …
Ce Livre c'est comme un homme de 60 ans qui apprend à jouer à la poupée à sa petite fille. --
J'ai été dur mais il le fallait:/…
Phoenix
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Lu en 2h, le sujet est intéressant mais manque d'être traité en profondeur. La multiplicité de l'offre de contenus vidéos/streaming qui musèle le choix. C'est intéressant mais on enfonce des portes ouvertes. Ça aurait mérité plus de documentations factuelles et sociologiques. Disons que c'est une bonne synthèse des 3 ou 4 idées qu'il faut avoir sur le sujet.

Dans cet essai qui vient clore sa trilogie sur le numérique (Civilisation du poisson rouge en 2019 vendu à plus de 100 000 exemplaires, et Tempête dans le bocal en 2022), le président du groupe Arte livre en 130 pages une réflexion dense, référencée sur les risques que représente l'offre exponentielle de contenus proposés par les plateformes et les réseaux sociaux dans la société numérique qui est la nôtre en 2023.

Usant d'un vocabulaire volontiers lyrique (surtout dans l'introduction et la conclusion), Bruno Patino multiplie les phrases percutantes et les métaphores pour nous alerter sur les méfaits du choix infini à l'ère du numérique sur l'individu et ses perspectives. Parlant de mutation anthropologique majeure, le directeur d'Arte s'appuie comme à son habitude sur de nombreuses études et rapports européens pour étayer ses inquiétudes quant aux effets de la submersion sur nos comportements (paralysie et fatigue, culpabilité face au choix, délégation, caricature, et réduction des êtres à une somme de calculs). Plus novateur, il aborde le lourd sujet de l'impact de l'arrivée de l'IA Generative sur la croissance exponentielle des contenus et la mise en fiction du monde.

Si l'ouvrage n'est pas particulièrement innovant quant aux grandes inquiétudes suscitées par le numérique, le recours à des exercices de style très parlants, les références multiples à des auteurs de SF et des penseurs du numérique pointus (Shoshana Zuboff, James Bridle) rendent cet ouvrage plus novateur que de nombreux essais sur le sujet.

Enfin, la conclusion de l'ouvrage révèle une note d'optimisme de l'auteur : en tant que président de la chaîne publique Arte, il appelle logiquement à réaffirmer l'importance des tiers de confiance institutionnels et nous enjoint à “naviguer” dans l'océan numérique avec philosophie, pour un internet plus utile et plus collaboratif.

Au fond, Bruno Patino explique et détaille ce que disait de manière plus brute l'acteur Fabrice Luchini dans une interview, à savoir, selon lui, que la plus grande catastrophe après la guerre, c'est le portable. Et cet immense comédien pointait du doigt le danger de nous abreuver uniquement et quotidiennement de clash, de colères et donc avec le risque de devenir de plus en plus binaire. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis avec une société extrêmement polarisée. Bruno Patino nous dit par exemple que la nuit a disparu. C'est vrai qu'elle avait déjà commencé à disparaître avec l'invention de la bougie, puis encore plus de l'électricité et de manière plus irrémédiable, avec l'invention de l'iPhone qui, je le rappelle aux distraits, n'existe que depuis 2007 seulement. Alors la nuit s'en est allée, écrit-il, et nous sommes tous devenus en quelque sorte des rois fainéants. Nous avons une infinité de choix, de contenus à lire, à regarder et à écouter. Nous pouvons donc tout choisir. Mais nous sommes fatigués à la simple idée de devoir le faire. Nous sommes comme des rois avec trop de divertissements, nous sommes accablés, même nos corps se sont modifiés, écrit encore Bruno Patino.

"Submersion" de Bruno Patino est une oeuvre captivante et profondément perspicace qui explore les complexités et les défis de notre ère numérique. Patino, avec un regard pénétrant, sonde les abysses de la submersion numérique, une réalité où l'information incessante et la technologie façonnent radicalement notre existence.

Le livre est structuré autour de chapitres thématiques tels que "Ruminations", "Prophétie", "Hallucinations", "Cheval de Troie" et "Fictions"​

​. Chacun de ces titres suggère une plongée dans des aspects critiques de notre relation avec la technologie et les médias numériques. Patino ne se contente pas de décrire ces phénomènes; il les analyse avec une acuité qui force le lecteur à s'interroger sur sa propre interaction avec le monde numérique.

Ce qui rend "Submersion" particulièrement remarquable, c'est sa capacité à combiner une critique sociale et culturelle éclairée avec un style narratif engageant. Patino parvient à maintenir l'équilibre entre une analyse approfondie et un récit accessible, rendant le livre à la fois instructif et agréable à lire.

Toutefois, "Submersion" n'est pas sans son pessimisme. Patino dépeint un tableau souvent sombre de notre époque numérique, soulignant les dangers d'une immersion excessive dans le virtuel et les risques pour notre santé mentale et notre société. Cependant, ce pessimisme est tempéré par des moments de perspicacité et d'encouragement, suggérant des voies possibles pour une coexistence plus harmonieuse avec la technologie.

En somme, "Submersion" est une lecture essentielle pour quiconque s'intéresse aux impacts profonds de la technologie sur la société moderne. C'est un livre qui incite à la réflexion, offrant des perspectives critiques sur un monde de plus en plus connecté et numérisé. Bruno Patino a réussi à créer une oeuvre qui non seulement décrit les défis de notre temps, mais qui invite également à une introspection nécessaire et urgente.

J'étais très emballée par ce livre suite à une interview de l'auteur.
L'introduction m'a également tout de suite beaucoup intéressée avec la complexité des choix et les expériences qui ont été faites.
La suite du livre est plutôt pompeux avec des successions de métaphores et d'envolées lyriques qui sont certes satisfaisantes pour les lecteurs aguerries avec des références qui satisfont les égos mais je trouve que cela dessert le propos en le rendant inaccessible à beaucoup et submerge le message dans les mots sans par ailleurs traiter le sujet en profondeur.

Submersion de bruno patino aux éditions Grasset
“Nous passons en moyenne 100 jours d'une vie à savoir ce que nous allons regarder”, nous avons de plus en plus de choix concernant la musique, les films, les séries, les actualités et pourtant nous arrivons de moins en moins à prendre de décisions. Bruno Patino nous explique dans ce court essai que dans l'illusion de cette toute puissance que représente le numérique, notre humanité, notre personnalité, sont en train de s'effacer. Un ouvrage intelligent qui donne envie de couper son portable et de profiter de l'instant présent !

"La science fiction d'aujourd'hui est la science de demain" prophétisait Isaac Asimov. Bruno Patino corrige. IL nous dit en quelque sorte que la science-fiction d'hier est déjà le monde d'aujourd'hui.

Dans un essai bref, avec les limites que l'exercice emporte, il décrit un monde, le nôtre, qui nous voit et que nous voyons, mais trop c'est-à-dire plus, submergés par le numérique, les écrans, les news, le buzz, les algorithmes, l'AI - 1% d'essentiel, 99% de futile (et de dangereux).

Qu'apprenons-nous ? Que choisissons-nous ? D'où nous parle-t-on ? D'où parlons-nous ? Les questions sont saisissantes, vertigineuses, les réponses de Patino intéressantes : inscrites dans un champ plus resserré, elles auraient pu l'être davantage encore.