Avant que j'oublie

Prix France Inter 2020, avec encore cette année une écriture originale. Bon choix encore.
Drôle d'enterrement que celui de son père, homme qui, a priori, a pourri la vie de son entourage mais homme d'humour. Sa fille lui ressemble, elle m'a bien fait rire, déroutant pour un enterrement. Difficile de "parler à son père" quand son enfance est partagée entre amour et déception, mais l'écrivaine y arrive avec un brin de fantaisie réussie et attachante.

Ce roman est le récit d'un deuil et pas n'importe lequel, celui d'un père, alcoolique, autrefois violent, négligeant, sale, handicapé, ex informaticien. Or voilà que cette disparition bouleverse le héros ou l'héroïne, au moins celui ou celle qui raconte, il me semble que les pistes sont parfois brouillées. Le deuil se prolonge jusqu'à la fin du roman où l'on assiste à la réconciliation avec le frère qui, lui, avait pris ce décès avec détachement.
Or dans ce livre, l'essentiel semble se trouver entre les lignes, dans une zone de l'implicite suggéré.
Premier roman de cette écrivaine, c'est à n'en point douter un roman largement autobiographique. J'ai personnellement eu quelques difficultés à m'y intéresser.
Lien : http://www.lirelire.net/2019..

1er roman et pour un 1er roman c'est plutôt pas mal. Une farandole de sentiments, très bien décrits, devant le deuil d'un père. Tout le monde a un jour ou l'autre été confronté à la mort d'un proche. On peut donc s'identifier assez facilement. L'autrice (l'auteure, je ne sais jamais bien ce qu'il faut utiliser !) retranscrit très bien les sensations, les pensées du "juste avant"  du"pendant" et du "juste après". Les choses qu'elle pensait du vivant de son père  et les découvertes faites après la mort - cette situation était très touchante (notamment la lecture d'une lettre retrouvée.)
Toutefois, malgré que ce soit un court roman  (137 p) j'y ai senti quelques longueurs qui m'ont dérangées au point de lire un peu rapidement certains passages notamment lors du rangements des objets dans la maison  du père décédé (environ 15-20p).

Et puis j'ai eu le plaisir de rencontrer et écouter Anne Pauly lors d'un festival de ma région. C'était très interessant, elle est abordable et touchante. J'ai un peu re-découvert son livre. C'est toujours un bonus de rencontrer l'auteur d'un livre que l'on a lu.

Elle a reçu ce jour le prix des lecteurs de ce festival, elle concourrait parmi 5 écrivains. Très bon moment.

Nus avons tous une façon différente de faire face à la mort d'un proche . Anne Pauly a eu besoin d'écrire ce moment et les jours qui ont suivi. C'est son vécu et ça se respecte . Pour ma part , je n'ai pas ressenti d'émotion à cette lecture sauf pour les 20 dernières pages qui lui ont permis de mieux comprendre ce père

Un texte sur le deuil très touchant, émouvant, intime.
A la lecture d'une lettre, l'héroïne parvient à dépasser la violence de ce père défunt, et se laisser surprendre par cet autre qu'il fut jadis…
J'aurais sans doute été plus concernée par le sujet à d'autres moments de me vie,
pourtant j'ai aimé cette approche du parent en demi-mesure,
cet entre-deux, ce sentiment partagé entre rancoeur et douceur comme une acceptation, un apaisement.
L'auteure a bien du talent pour évoquer si finement les émotions multiples de la douleur de la perte et du souvenir… bravo !

Anne vient de perdre son père et a travers les jours d'hôpitaux, l'enterrement et la maison à vider, elle revient sur sa vie et leur vie de famille.
Un père alcoolique et violent, qui battait sa femme mais Anne est persuadée qu'il se cachait une autre personnalité derrière ce monstre d'égoïsme.
Avec le deuil elle semble justement l'avoir trouvé.
Mais surtout on a l'impression qu'Anne avait désespérément besoin d'être aimé de son père malgré tout ce qu'il a pu faire.
Parlant de ses parents elle écrit : " Ils s'étaient beaucoup fait de mal mais dans l'ensemble, ils étaient restés d'accord sur l'essentiel. Ils nous avaient aimé, poussé, et compte tenu des circonstances, on pouvait dire qu'ils avaient fait de leur mieux".
Et bien dire d'un père alcoolique et violent avec sa femme doublé d'un égoïste qui ne s'intéressait qu'à lui ce genre de chose est intriguant.
Pour suivre avec : "Contre toute attente, le monstre était humain, vulnérable, attachant."
On a l'impression qu'Anne a un besoin absolu de réhabiliter son père alors que franchement, peut-il vraiment l'être ?
Un roman catharsis qui agit comme une thérapie.

Anne Pauly a fait un beau travail de deuil en écrivant sur son père décédé de maladie quelques années plus tôt. Par ce roman , certainement autobiographique, elle exorcise sa peine, ses regrets, ses souvenirs et nous livre un livre pleins d'émotions qui touchera tout le monde par sa simplicité de dire les choses quand on a perdu un être proche.

Je suis très partagée sur ce livre. L'auteure fait face à la mort de son père, alcoolique, en fauteuil roulant. le portrait fait est très vivant, mais pas de style (très "parlé"), j'avoue qu'il me manque trop d'éléments pour être convaincue. En effet, ce père battait la mère qui est morte on ne sait quand. Pas de mot d'affection pour cette femme, elle est totalement inexistante. On ne sait pas du tout ses rapports avec sa fille qui s'est par contre éloignée du père et qui va retrouver plein de souvenirs de leur vie et de la vie privée de l'homme qui vont lui faire surgir une tendresse que j'ai du mal à comprendre. Oui, il était a priori gentil avec ses enfants, elle apprendra qu'il en était même fier, mais... mince alors, il était alcoolique et battait sa mère ! Alors bon, même si le grand père faisait pareil, est ce une excuse à notre époque ? du coup, j'ai eu du mal à suivre l'auteur dans son cheminement, et a perturbé considérablement l'empathie que j'aurais pu ressentir.

L'histoire est celle du deuil et du chemin qu'il faut parcourir pour accepter ... les souvenirs, les angoisses, le chagrin, l'absence ...
Pour lire ce livre, il faut avoir suffisamment de détachement sur le sujet, n'être ni plongé dans un deuil, ni en être récemment sorti car les mots sont justes, tellement justes.
Des mots justes pour parler du deuil mais aussi de ce que l'on découvre d'un être qu'on croyait connaître ...
Dommage que le style de l'écriture manque d'aération.
Peut-être un effet voulu pour alourdir l'atmosphère

Ce récit autobiographique d'une jeune femme à la découverte de la part secrète d'un père alcoolique et violent pour qui elle nourrit néanmoins une tendre affection ne m'a pas séduit. L'écriture est enlevée. L'autrice utilise l'humour et un style plutôt joyeux pour évoquer et son deuil et la face noire de ce père à l'encontre de qui son frère éprouve tant de colère. le sujet de la violence familiale, thème éminemment important et cause sociale contemporaine est un bon sujet. Mais je ne suis pas fan de tous ces récits de famille qui fleurissent ces dernières années. Bref! cela m'a ennuyée.