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Citations sur Le labyrinthe de la solitude, suivi de 'Critique de l.. (23)

Ce système américain ne veut considérer que la partie positive de la réalité. Dès l’enfance, les hommes et les femmes sont soumis à un inexorable processus d’adaptation ; certains principes, enfermés dans des formules brèves, sont repris sans trêve par la presse, la radio, les églises, les écoles et ces êtres débonnaires et sinistres que sont les mères et les épouses américaines. Prisonniers dans ces schémas, comme la plante dans son pot qui l’étouffe, l’homme et la femme ne sauraient se développer et mûrir. De semblables conditions doivent fatalement provoquer les révoltes individuelles les plus violentes. La spontanéité se venge de mille façons, subtiles ou terribles. Le masque bienveillant et poli, désert aussi, qu’on substitue à la mobilité dramatique du visage humain, et le sourire qui le fige presque douloureusement, montrent jusqu’à quel point l’intimité peut être dévastée par l’aride victoire des principes sur les instincts. Le sadisme sous-jacent, qu’on trouve dans presque toutes les formes de relations de la société américaine, n’est peut-être finalement qu’une manière d’échapper à la pétrification qu’impose la morale de la pureté ascétique. De même, les religions nouvelles, les sectes, ou l’ivresse qui libère et ouvre les portes de « la vie ». On est surpris par la signification presque physiologique et destructive de ce mot. Vivre veut dire : se dépasser, rompre les normes, aller jusqu’au bout (de quoi ?), « trouver de nouvelles sensations ». Faire l’amour est une « expérience » (et par là même, unilatérale et frustrée).
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Le Mexicain ne veut être ni indien, ni espagnol. Il ne veut pas non plus descendre d'eux. Il les nie... Il est fils du néant. C'est en lui-même qu'il commence.
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Pour l'habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu'on ne prononce jamais parce qu'il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c'est un de ses amusements favoris, et son amour le plus fidèle. Certes, dans cette attitude, il y a peut-être autant de crainte que dans l'attitude des autres hommes : mais au moins, le Mexicain ne se cache pas d'elle, ni ne l'a cache ; il la contemple face à face avec impatience, dédain ou ironie : "S'ils doivent me tuer demain, qu'ils y aillent pour de bon."
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Notre indifférence devant la mort est l’autre versant de notre indifférence devant la vie. Nous tuons parce que la vie, la nôtre et celle d’autrui, n’a pas de valeur. Et qu’il en soit ainsi est naturel : vie et mort sont inséparables, et chaque fois que la première perd sa signification, la seconde perd sa transcendance.
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Tous, tant que nous sommes, nous avons, à un certain moment, découvert notre existence comme quelque chose de singulier, d’intransférable, de précieux. Presque toujours, cette révélation se situe dans l’adolescence. La découverte de nous-mêmes, c’est tout à coup de nous savoir seuls ; entre le monde et nous s’élève soudain une barrière impalpable et transparente : celle de notre conscience.
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Entre naître et mourir coule notre vie. Expulsés du sein maternel, nous avons devant nous un saut angoissant, véritable saut de la mort, qui prendra fin qu'avec notre chute dans la mort. Mourir serait donc revenir là-bas, à la vie d'avant la vie? Serait-ce vivre à nouveau cette vie prénatale dans laquelle repos et mouvement , jour et nuit, temps et éternité cessent d'être contradictoires? Mourir serait donc cesser de devenir, être définitivement? La mort est peut-être la vie véritable? Et naître mourir, et mourir naître? Nous n'en savons rien. Et bien que nous n'en sachions rien, tout notre être aspire à échapper à ces contradictions qui nous déchirent.
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Dans le silence et la solitude, on n'entend plus que l'essentiel.
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[…] la Fête est une négation de la société en tant qu’ensemble organique de formes et de principes différenciés, bien qu’elle la renforce, en tant que source d’énergie et de création. Elle est une véritable recréation, contrairement à ce qui se passe avec les vacances modernes, qui n’entraînent ni rites ni cérémonies, et sont individuelles et stériles comme le monde qui les a inventées.
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L’amour est une tentative de pénétrer dans un autre être, mais qui ne peut se réaliser qu’à condition que l’abandon soit réciproque. Cet abandon de soi-même est toujours difficile ; rares sont ceux qui parviennent à coïncider dans l’abandon et, plus rare encore, ceux-là qui savent dépasser cet état possessif et jouir de l’amour en ce qu’il est réellement : une découverte ininterrompue, une immersion dans les eaux de la réalité et une recréation constante. Nous concevons l’amour comme une conquête et comme une lutte.
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L'homme est nostalgie et quête de communion. C'est pourquoi, lorsqu'il se sent lui-même, il se sent comme absence de l'autre, comme solitude.
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