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Critique de jeranjou


Pas vraiment Peace & Love 1974

Désirant découvrir « 1980 » de David Peace , je me suis retrouvé en médiathèque avec les quatre ouvrages devant moi de 1974 à 1983, en passant par 77 et donc 80. Mince alors ! Après une courte réflexion, j'embarque dans mes valises le premier de la série du « Red Riding Quartet » de David Peace pour faire sens. Et puis, objectivement, 1974 reste une année à ne pas manquer… pour moi !

Direction Leeds en Grande-Bretagne peu avant Noel…

A Morley, une petite fille, Clare Kemplay, disparait à la sortie de l'école sans laisser de trace. Nouveau reporter criminel à l'Evening Post, Edward Dunford suit cette affaire pour son journal avec fébrilité sachant qu'il vient de perdre son père et qu'il va assister à son incinération dans la journée. L'excitation d'une vie professionnelle, qui démarre tout juste sans crier gare, se télescope littéralement avec le drame familial que vit sa mère et lui-même au même moment.
En fouillant quelque peu, Edward Dunford, correspondant pour les affaires criminelles dans le Nord, comme David Peace le répète deux fois par page, retrouve la trace de deux autres disparitions de jeunes filles Jeanette et Susan disparues respectivement en 1969 et 1972 dans la région.

A partir de ces éléments, Dunford va mettre le doigt sur des histoires et des documents qu'il n'aurait pas dû déterrer. Empêtré jusqu'au cou, comment va-t-il pouvoir se sortir de ces affaires sordides ? A vous de le découvrir…

Dès la première page du roman, l'auteur vous assomme avec son style très personnel et plutôt déconcertant. Dunford reste le narrateur du livre mais celui-ci interpelle, tantôt le lecteur à la première personne, tantôt à la troisième. En outre, il raconte son histoire sans utiliser de verbes dans des phrases plutôt courtes et utilise énormément de répétitions qui vous rentrent dans le crane de gré ou de force. Sans oublier que le ressenti et les pensées de Dunford sont systématiquement retranscrites en italique dans un vocabulaire souvent des plus fleuris. Ames chastes s'abstenir !

Personnellement, ce roman anglais m'a procuré une double réaction à la fois attractive et répulsive plutôt troublante. Pour le côté négatif, j'ai trouvé ce style usant à la longue et pas forcément distillé à bon escient comme en sont capables Don Winslow ou Marc Behm, dans ce genre de style haché, brutal et grossier. Néanmoins, j'admets que le personnage de Dunford devient véritablement, sous la plume de Peace, une sorte de créature noire, alcoolique et sans limite dans le seul but de découvrir la vérité quoi qui lui en coute. Un vrai danger pour lui-même et par conséquent pour les autres !

Pour un premier essai, je n'ai pas été totalement subjugué par ce roman trop complexe à suivre de bout en bout contrairement à des Robin Cook ou Steg Larsson dans le même genre. Néanmoins, je pense qu'il faut creuser le cas David Peace avec 1977 et 1980 car cet auteur possède un talent indéniable. Et puis, avec la fin que propose l'auteur, j'ai plutôt envie de connaitre la destinée du héros jusqu'au boutiste Edward Dunford après cet épisode.

Pour terminer, un moyen mnémotechnique infaillible pour se rappeler de cette série et de son style :
74,
Un meurtre,
Une cuite sévère,
Peace un bon coup,
et attend trois ans avant le prochain meurtre…
77...
80...
83.
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