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Citations sur L'homme à la carabine (6)

Au bout de son fil accroché au veston, le monocle se balance comme un pendule. Bonnot a repris son arme:
"- Ecris! Ecris, nom de Dieu: "Nous brûlerons nos dernières cartouches sur les roussins et s'ils n'osent pas venir, nous saurons bien les trouver!" Voilà, signé: Jules Bonnot. Je veux lire ça dans la prochaine édition.
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- Je serais peut-être resté avec mes sardines, mais c'était plus possible, Edouard, Octave, Valet, Raymond, Jules, même.
Qu'est-ce qui les a conduits là, hein?
Ils sont pas venus au monde avec un flingue en pogne.
Je suis pas né homme à la carabine, moi. Le déterminisme, vous lui avez filé un sacré coup de pouce.
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- Aprés,ca se gate, évidemment... Mais,là, dans sa bulle et sa coquille ... Je me demande si ça reve , un oeuf ...
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Tu n'as pas vu la der des der, la terre gorgée de cadavres, enfouis, mutilés, déchiquetés, expédiés au casse-pipe. Les rues portant le nom de ceux qui les ont envoyés. Des gamins de ton âge vidés de leurs boyaux, appelant leur mère sous le feu du ciel. Et les plus vieux, une photo sur le cœur, leurs souvenirs en compote dans leur gibecière. Tu n'auras pas vu les fantômes, les gazés au souffle fuyant, semblable au tien. La même terreur vous tord, aux heures de l'asphyxie. Le même sang dans la bouche.
Tu ne verras pas les revenants, ceux qui donnent la chair de poule et la honte d'être en vie. Les moignons médaillés, les gueules cassées aux trous béants, les lèvres retroussées, recousues comme on peut parce qu'il faut bien le faire, tout de même, mais on ne sait même plus où poser le regard tant elles font mal, les chairs à vif. C'est du rouge, du tuméfié d'éternité, des faces d'écorchés au musée Dupuytren, des nez de cuir et des crânes rafistolés. De l'homme-machine, bricolé avec des bouts de ferraille, des crochets, des manivelles et des roulettes. Des plaques d'acier boulonnées dans la tête qui font hurler à la mort, pareils aux fous, pareils aux loups, quand le temps s'y met. Comme tu hurlais, enfant, sous les coups de battoir du sang à tes tempes.
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- Ils ont retrouvé la bagnole. Tout de même, on avait encore jamais vu ça. Le hold-up en auto, c'est de l'inédit. Je sais même pas si en Amérique ils y ont pensé. Pourtant, ils en ont des gangsters en Amérique. Et des autos aussi. Eh bien, le premier hold-up à moteur, il a eu lieu chez nous. A Paris. Rue Ordener. C'est historique... (p.82)
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Prenez le tram à l'Opéra, passé la porte des Lilas, il vous mènera jusqu'à Romainville. Après les fortifications, vous longerez les carrières de gypse. Les cratères et le blanc crayeux comme une Voie lactée évoquent un décor de Méliès mais vous n'êtes pas sur la Lune, vous arrivez place Carnot. Descendez, à présent. Vous êtes rue de Bagnolet. Suivez-la. C'est une rue tranquille, avec ses maisonnettes et de petits immeubles. Le n°16 jouxte les établissements Renaud, meubles neufs et d'occasion. On y voit un pavillon à étages, d'assez belle allure. Poussez la grille, entrez dans le jardin. Il ressemble à ceux qu'on dit de curé mais vous n'y rencontrerez nul ecclésiastique. Quoique strictement végétariens, ceux qui vivent ici en font leur ordinaire. (p.41)
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