PRENDRE LE TEMPS
Prendre le temps un jour
de construire lentement
une barque de sable
Sur la grève s’attarder
Rassembler sous nos pas
les éclats dispersés
Lutter contre la vague
jusqu’à l’effritement
S’en aller vers le large
emportant grain à grain
ce qui fut de nos heures
la clarté incertaine
À l’envers de nos corps
est-ce l’immensité
du vide et de l’absence
qu’il faudra conjurer
De ces parfums d’eau vive
de ces éclats ces rires
de ces voix envolées
que nous restera-t-il
Quel souffle recueillir
Comment trouver encore
l’empreinte de nos mains
la chaleur de nos gestes
l’harmonie de nos pas
Accepte que se déposent
bleu de source dans le creux
de la roche claire
la mauve et le chardon unis
pour recréer le ciel
La pierre se fait chair
accrochant la lumière
Dans la paille des herbes
recueille enfin le jour
Vers quelle terre australe à la croisée de nos
mémoires et de nos désirs s’orienter ?
Emprunter à nouveau ce chemin après tant
d’années sans attente dans l’abandon de la
découverte Espace où nos corps s’impatientent