Citations sur Histoire d'urgences (8)
En1982, la Sécu a commencé à creuser son trou-qui est devenu un gouffre, pour la plus grande joie de ceux qui ne pensent qu'à détruire notre système de santé-et le forfait journalier fut alors inventé, pour que les malades participent "aux frais d'hébergement et d'hôtellerie."....
...Et de plus des suppléments sont demandés aux malades lors de leur hospitalisation (chambres individuelles, consultations privées).
L'hôpital est un village. Il y a toutes les catégories sociales. Personnels soignants ou non, tous sont au service des malades et des collectivités hospitalières. Parmi eux, il y a les figures, les personnages, les grandes et petites gueules, les qui font peur, les qui sont gentils, les jamais là, les toujours présents... Des individus charismatiques aux personnalités parfois très fortes. Bien sûr, personne n'est d'accord sur la couleur des murs, mais ils ont toutes et tous un attachement profond à l'intérêt général de l'hôpital.
On attend. Les services sont tous débordés, et, douze heures après, il n'y a toujours pas de lit. Alors, la vieille dame meurt. Sans s'en apercevoir, restant dans un coma profond. Elle meurt avec le soutien d'un personnel hospitalier dévoué et humain, mais pas dans un lit, sur un brancard.
C'est le quotidien des urgences et du système hospitalier. Et on nous demande 850 millions d'économie sur trois ans... Il faudra bientôt prendre rendez-vous pour mourir.
Le soleil n’est pas encore levé. Je me retrouve aux urgences, à boire le café aigre avec équipe de nuit qui raconte les dernières douze heures, éclairés par ces néons qui nous donnent des visages jaune-gris. J’ai dans la tête des bribes de chansons, l’ambiance du concert de Bénabar… Mais la salle d’attente est pleine, le SAMU, les pompiers arrivent avec des malades. Fini les états d’âme, nous nous devons d’être disponibles et en forme
Paradoxe banal aux urgences que ces professionnels de santé que nous découvrons malades et qui, s’ils savent reconnaître, chez leurs malades, tous les symptômes et signes cliniques, font pratiquer tous les examens nécessaires et administrent les traitements adéquats, sont incapables d’appliquer leur savoir à eux-mêmes. C’est toujours très compliqué pour un médecin de s’avouer qu’il est malade. Comme si, pour nous, les diplômes et la blouse blanche servaient de gilet pare-balles contre les maladies.
Des heures entières au téléphone, à chercher un lit pour hospitaliser un malade. On attend, on parlemente, on fait de la diplomatie, d’hôpital en hôpital, service par service, à écouter Vivaldi en boucle. Cinq à six heures de Quatre Saisons au téléphone… Ça pourrait devenir une maladie professionnelle, non ?
L’hôpital doit rester un lieu humaniste et non sécuritaire, mais un lieu sécurisé, dans lequel la violence ne doit en aucun cas devenir banale.
L’hôpital est une communauté de moyens, de spécialités, de savoirs complémentaires mis en place pour le bien des malades, si toutefois on a des lits pour les accueillir… et non pas pour le bien des bilans budgétaires