AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais accepté quelques jours auparavant la généreuse invitation de Laurent Pépin qui proposait de m'adresser son livre, Monstrueuse féerie, une novella de cent deux pages, qu'il définissait comme atypique, « une littérature aux frontières du surréalisme et de la psychiatrie. »
J'adore les frontières, elles n'ont d'intérêt pour moi d'exister que pour être franchies. J'aime la dissidence des mots.
J'aime passer d'un versant à l'autre, celui de l'ombre à la lumière ; ici mon désir a été exaucé.
Je savais bien que lire ce texte, aussi court et fulgurant soit-il, serait dangereux pour mon état psychique déjà si fragile depuis quelques mois d'enfermement. J'ai eu pourtant la curiosité d'accepter cette invitation et j'en remercie l'auteur.
Il s'agit selon l'auteur "d'un conte fantastique pour adultes teinté de pataphysique, de psychanalyse, de poésie et d'humour noir."
Dans ce texte inspiré qui navigue selon moi entre deux univers, celui de Boris Vian et celui de Franz Kafka, j'y ai vu une variation à peine déjantée sur la différence...
Le narrateur est un psychologue qui travaille dans un hôpital psychiatrique auprès de patients qu'il appelle les Monuments, quel magnifique mot ! Oui, un Monument, c'est grand, ça en impose... Il parle alors de monstres et de folie comme on parle d'un rideau qui s'ouvre brusquement sur un territoire empli de soleils, de gens sans nom, de blessures et d'interstices où faire entrer cette lumière brûlante qui nous happe. Durant les premières pages j'ai tenu cette histoire à distance en me posant cette question : mais de quel monde parle-t-il ? de quelle folie ? Quel est ce monde futuriste étrange et impossible dont l'auteur nous parle ?
Peut-être que moi aussi il m'arrive de traverser une décompensation poétique comme les Monuments... N'est-ce pas ce qui peut nous sauver du désastre du monde... ?
Je venais à peine de terminer les dernières pages, emporté par le brasier des mots et leurs errances, un texte d'une beauté poétique violente et fragile, que quelque chose d'étrange semblait brusquement envahir l'atmosphère de la pièce. Des bruissements, des froissements, étaient-ce les mots qui déjà sortaient du livre ?
Et puis quand j'ai vu ces cafards qui m'approchaient par milliers, grimpaient sur mes jambes, cherchaient à pénétrer par mes orifices pour y pondre leurs oeufs, c'est là que j'ai compris que ce monde improbable était à portée de mains...
" Ne devient pas fou qui veut." J'avais deux solutions, soit boucher tous les accès de mon corps, ce que je trouvais un peu inconfortable vous l'avouerez, notamment... le nez, mais oui le nez ! À quoi pensiez-vous, chers poètes maudits ?! Soit justement plutôt opter pour la poésie....
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! »
À ces mots, les cafards disparurent comme par enchantement, mais déjà mes bras, mes mains, mon corps changeaient de physionomie, se déployaient comme happés par le flux des mots. J'avais l'impression que je ne pourrais plus franchir la porte de ma chambre. Heureusement, la fenêtre était suffisamment grande et je me suis alors envolé...
La poésie est-elle un rempart qui nous protège de la folie du monde ?
Ou plutôt, la folie n'est-elle pas ce rempart qui nous protègerait de la normalité du monde ?
À commencer par l'héritage désastreux de certains parents idiots comme ceux du récit... de l'enfance à l'âge adulte, quels gâchis tant de fois survenus... On devrait parfois interdire à certains parents d'avoir des enfants pour les rendre encore plus stupides qu'eux. Je me rends compte que c'est horrible ce que j'écris. Les fous ne sont pas ceux qu'on croit.
Parfois j'aimerais que la poésie entre par tous les orifices si nombreux que mon corps peut proposer et ponde ses mots, sa lumière, son cri, je me sentirais ainsi mieux protégé de la méchanceté du monde.
Moi aussi dans une autre vie j'ai aimé une Elfe comme le narrateur. Elle aussi craignait les Monstres qui peuplaient son univers.
L'un des Monstres était son père... Elle avait des ailes qui se brûlaient sans cesse lorsqu'elle tentait de les déployer contre les murs blancs et aseptisés qui l'entouraient...
Mais tout comme le narrateur je sais qu'il ne faut pas emprisonner les elfes.
Qui sont les Monstres ?
Tout comme le narrateur, je sais bien que le monde se divise en trois catégories : les Elfes, les Monstres et les Monuments. L'univers est ainsi fait.
Lorsque j'ai lu cette phrase sidérante du récit, c'est là que j'ai compris que ce n'était pas une fiction : « Et quand je caressais son corps, il m'arrivait d'amuser mes mains à essayer de découvrir où était localisé le récepteur Bluetooth. »
Une terreur souterraine m'est alors venue, une peur archaïque, quelque chose du monde d'avant et du monde d'après dont on rêvait pourtant...
Un sentiment océanique m'a alors envahi. J'ai eu envie de me noyer dans mes larmes, mais elles étaient trop nombreuses et m'auraient éloigné de mes proches dans ce fleuve indomptable.
Comment ne pas voir dans la relation de ce psychologue amoureux et de son elfe fugitive et révoltée quelque chose qui ressemble à l'amour d'Orphée pour Eurydice ? "Mais il ne faut pas emprisonner les Elfes..."
Le récit parle d'une traque comme nous le vivons tous les jours... Nous sommes traqués jour et nuit et le pire c'est notre consentement à cela, plus qu'une résignation...
Écouter, comprendre la différence...
En lisant cette novella, je ne sais pas vous, mais moi j'ai brusquement pensé à Antonin Artaud qui disait ceci :
« Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la réalité. »
" Ne devient pas fou qui veut."
Voilà, en attendant, en attendant je ne sais quelle fin, je vais laisser mes orifices ouverts, la poésie peut y entrer, elle est chez elle, elle peut y faire son chemin...
Grand merci à Laurent Pépin. Puisse son récit voyager loin !
Commenter  J’apprécie          550
Monstrueuse féerie est un récit que j'ai bien aimé . C'est grave docteur ?

Ne serait-ce que la couverture du livre avec tous ces personnages, le désordre qui en découle, un peu comme celui dans nos têtes parfois ou toujours pour certains.

Quant à l'histoire, ce petit garçon que l'attitude de ses parents effraient, sommes-nous des monstres au yeux de notre progéniture ?

Entre une maman qui ne veut que des enfants, c'est une histoire étrange et amusante avec la confusion qui s'installe avec l'expression : perdre les eaux qui va l'affoler car il comprend : perdre les os. le langage peut créer des traumatismes ou des peurs si nous n'expliquons pas aux plus jeunes et encore faut-il penser à tout.

Et un père frustré qui compense en mangeant et en rendant les autres obèses. Il est impuissant, absent et finira par partir.

Puis vient l'âge adulte, l'émerveillement, le grand amour, c'est une elfe, elle est parfaite mais à force de lui confier nos états d'âme, elle s'envole.

Et là tout seul, il faut faire face combattre ses monstres ou vivre avec , arrêter d'écouter ses voix ou celles des autres, devenir un être-monde qui se supporte, qui se réalise avec son propre kit. Être soi-même.

Laurent Pépin nous offre un court récit loufoque, tendre, poétique, mais aussi nous montre à quel point un petit rien peut devenir une montagne chez certains, les monstres, les obsessions, les phobies ne sont pas bien loin. Une leçon de vie et d'espoir avec une bien jolie fin après cette traversée du désert. Trouver la sagesse dans la folie peut-être est-ce le secret ?

Tout ceci n'est que ma perception de cette histoire, quelle sera la vôtre ?

Merci à Laurent Pépin pour ce SP avec ses belles citations et la réflexion qu'il nous impose.
Commenter  J’apprécie          5523
Monstrueuse Féerie, de Laurent Pépin, jeune auteur découvert sur Babelio, relate une histoire de psychiatrie originale et poétique... Un soignant perçoit des troubles dus à son enfance, son activité et une rencontre amoureuse : de là, il se déconnecte du réel... Intercalant les faits du passé et du présent, ce court récit, doté d'une couverture magnifique est à lire et à recommander : pour le plaisir !
Commenter  J’apprécie          501
Dans Monstrueuse Féérie, Laurent Pépin sait capter ce moment de l'enfance où l'on découvre à la fois :
- Que nos parents sont nos parents
- Comment ils s'y sont pris pour nous concevoir
- Pourquoi nous sommes considérés comme les empêcheurs de tourner en rond de leur réussite dans la vie
Trois traumatismes que chacun subit et dont il parvient tant bien que mal à se défaire sinon à les assimiler et à s'acharner à les reproduire vaille que vaille.
Ces trois traumatismes sont les raisons qui conduisent certains à se confier à des spécialistes censés les aider à "s'en sortir"
Voie étroite. Il n'y a que peu de façons de s'en sortir. Je vais faire comme papa et maman, en moins bien, en mieux, en totalement différent pour les faire bien rager.
Le narrateur, lui-même broyé par ces traumatismes, travaille dans un centre psychiatrique où l'on pratique "la réhabilitation", cette confrontation entre les normaux et les fous dans laquelle l'institution psychiatrique a crû trouver le remède à tous les maux.
Le récit alterne la relation du drame familial vécu par le narrateur et celle de son travail au centre. En italiques. Mère absente et père sévère comme dirait l'autre...
Monstres sous le lit qui vous empêchent d'aller pisser la nuit. Grognements animaux dans la chambre des parents. Frères et soeurs étrangements indifférents.
Au centre, l'histoire de Didier, de Pierrot et Pierrette sont comme autant de contrepoints au vide familial du narrateur.
Il se réfugie dans l'alcool... Côté amour il essaye en vain de retenir une Elfe qui n'aspire qu'à disparaitre pour vivre. Sexualité en berne, recherches vaines d'une communication hors le sexe, incompréhensions, divagations, séparation...
Retourner vers sa prétendue famille ? Pourquoi pas ?
Dans un style fébrile illustrant le questionnement du narrateur sur sa propre dérive et celle de ses patients, les monuments comme il les appelle, avec un vocabulaire fourni et fouillé, Laurent Pépin nous fait toucher du doigt la réalité et la fragilité du travail psychiatrique.
Quand la folie déclarée comme telle interroge notre normalité supposée et que celle-ci se montre incapable de répondre autrement que par de nouvelles questions.
Epoustouflant
Commenter  J’apprécie          366
On ne lit pas Monstrueuse féérie, on plonge dedans, comme dans une eau rutilante où fleurit l'amour d'un gentil narrateur pour son elfe et là très vite on s'embourbe. Une vase gluante de visions et de descriptions, de mots nous retient par les pieds au plus profond de notre inconscient. Les apparitions prolifèrent : celles de nos légendes et contes des temps passés, les phantasmes les plus inavouables et les souffrances psychiques se font chair, pas toujours fraîche et belle à contempler. On vous l'avait dit : la féérie sera monstrueuse. Mais les monstres ne sont-ils pas ce qui montre, se montre tel qu'il est, ce que l'on dévoilait dans une foire ou l'on évoque au détour d'un conte ?
Troisième lecture cette année à propos des liens que peuvent entretenir la folie et la littérature.
Raphaël Gaillard nous rappelle que folie et création ne sont pas consubstantiels mais que les artistes comme les gens atteints de maladie mentale remettent en cause le rapport apparemment anodin que nous entretenons avec le langage.
Shoshana Felman, elle nous rappelle que la littérature pour évoquer la folie, se fonde sur un "rythme imprévisible" une forme de répétition qui exprime l'échec de cette folie à s'exprimer entre un "trop-plein-de-sens et le trop-vide-de-sens".
Qu'en est-il de Laurent Pépin ? Celui-ci prend le pari de nous parler de la folie dans un récit subjectif, en la vivant, (du moins le narrateur la vit), en la souffrant même mentalement, laissant sa paranoïa s'exprimer et ce de la façon la plus poétique et la plus lyrique possible.
Dans son récit, les grands complexes, le refoulé, les terreurs et les pulsion inavouables prennent forme, la terrible forme de ce qui nous hante mais aussi la féérique logique des contes de notre enfance.
Laurent Pépin fait le pari de la tendresse, il nous réconcilie avec cette folie ou avec nos propres démons et comment on les traite.
Commenter  J’apprécie          331
Où je vous parle de brocolis...

Une histoire d'amour, de la psy-(chanalyse)(chologie)(chiatrie), de la poésie : bref, un condensé de ce que je déteste lire.
C'est comme les brocolis, c'est dégueulasse et pourtant j'en mange et c'est parfois très bon. Même que je me régale. Et que j'en redemande. Car tout n'est pas dans les ingrédients, la recette et le talent du cuisinier feront que le plat est digne de Flunch, ou d'un restaurant étoilé...

Monstrueuse Féérie, c'est des brocolis délicieux, cueillis juste à maturité, choisis avec passion. de petites fleurettes tendres et légèrement croquantes. Sublimés à la vapeur d'un bouillon d'une culture foisonnante. le cuistot a su capturé l'essence des ingrédients pour un faire plat unique, indéfinissable et dont les saveurs restent longtemps en bouche et en mémoire.

Lorsque je regarde des émissions culinaires avec de grands chefs étoilés, je les entends toujours dire qu'un plat est une histoire, et sans histoire, pas de bons plats. Ce qui m'a toujours fait bien marrer : des histoires pour péter plus haut que son cul ! Mais un jour devant cette assiette de brocolis, j'ai su que c'était vrai. J'ai su capter la malice du cuisinier, qui a exploité avec talents les combinaisons d'épices (noires) pour en révéler le parfait accord.

C'est la parfaite recette. Et c'est toujours un plaisir que de retourner dans ce troquet déguster ces brocolis. Ici, le chef a révisé sa recette initiale pour lui donner une subtile variation, tout aussi délicieuse. Il parait qu'il va concocter d'autres recettes, cette fois avec des épinards et une autre avec des choux de Bruxelles. Et vous savez quoi ? Je suis très impatient d'y goûter.
 
En conclusion, les brocolis, c'est délicieux, mangez-en !
Commenter  J’apprécie          201
Atypique, le mot est faible pour qualifier cette novella d'une centaine de pages, brève mais d'une intensité extraordinaire. Je n'ai jamais rien lu de tel: les yeux écarquillées je me suis aventurée dans cet OLNI totalement déconcertant ! Comme je m'y attendais un peu en abordant ce « conte psychiatrique », j'ai du faire preuve de concentration pour être un maximum réceptive à ce texte qui traite de la folie, présentée du point de vue d'un névrosé.
Le narrateur est psychologue en clinique psychiatrique mais souffre lui aussi de troubles psychologiques liés à son enfance au sein d'une famille vraisemblablement dysfonctionnelle, victime d'une maltraitance insidieuse. Surmonter ses traumatismes en aidant les autres est certainement plus altruiste qu'efficace, car le voilà à l'âge adulte pansant ses plaies en s'inventant une elfe pour compagne. Mais dès que cette elfe apaisante s'absente et le rend à son triste sort, notre psychologue retrouve un univers peuplé de Monstres et autres délires psychotiques poétiques terrifiants, il nous entraine alors dans un imaginaire effroyable et désopilant. L'extravagante couverture vaut d'ailleurs d'être vraiment admirée en détail, elle laisse présager un pêle-mêle de scènes ahurissantes, mais on est loin du compte : certains passages sont cauchemardesques et replonge le narrateur en enfance, avec une vision totalement déjantée de la réalité. On oscille en permanence entre l'imaginaire et le réel: s'il m'a été difficile au début de distinguer le quotidien du narrateur et ses rêves, je me suis laissée emportée par le texte, par la poésie qui émane de ces lignes.

Je me pose une question, que chacun peut se poser en lisant ce livre : l'auteur parle t-il de lui-même, est-il le narrateur de ce récit (Laurent Pépin est psychologue clinicien), a t-il réellement ce point de vue sur le monde qui l'entoure? Ou, en clinicien justement observe t-il ses patients pour retranscrire le plus justement possible leur univers au travers de ce texte ? L'auteur a en tout cas une sensibilité hors-norme qui m'a beaucoup touchée… parce qu'il fallait oser tout de même écrire ce texte, sur ce sujet, et le faire avec beaucoup d'humanité. Je remercie l'auteur de m'avoir contactée pour m'offrir cette lecture sombre, insaisissable et époustouflante… Je vous conseille cette lecture que vous ne trouverez nulle part ailleurs, vous aimerez ou pas… mais j'aimerais avoir votre avis !!


Lien : https://loeilnoir.wordpress...
Commenter  J’apprécie          180
Quel titre admirablement choisi, cet oxymore, pour ce court texte qui nous fait percevoir la folie de l'intérieur, comme si on y était, avec toutes ses facettes : de l'horrible et du merveilleux, du féérique et du monstrueux, de la poésie et des cauchemars, des hallucinations et du discernement, de la dérision et du désespoir.
Un texte terriblement beau et émouvant dans sa noirceur, une poignante histoire d'amour et de solitude, avec une farouche volonté de résilience, une ode aux personnes hors normes et tourmentées, qui m'a emportée, transportée.
Les phrases sont toutes très belles et poétiques (il suffit de voir la quantité de citations). Un petit bijou d'écriture.
Je remercie l'auteur de m'en avoir confié la lecture.
Commenter  J’apprécie          150
J'ai tout d'abord aimé ce petit livre grâce à son format inhabituel et sa couverture foisonnante de détails complètement délirants mais surtout pour son titre, car j'adore les oxymores.
Puis je l'ai lu…

C'est un texte plein de poésie, et plein de grains de folie. Mais la vraie folie hein ! Celle qui relève de la psychiatrie. C'est sans doute pour cela qu'il m'a provoqué des angoisses, car je suis une éponge dès qu'il est question de la folie et du mal-être. Je l'ai trop côtoyée avec un très très proche, et la perte de contact avec la réalité me terrifie.
Mais j'ai voulu quand-même le lire car l'auteur m'a semblé en osmose avec ses patients et je trouve ça magnifique. Sans doute est-ce parce que lui-même est sur un fil, funambule entre la normalité et la folie.

Ce texte étrange et poétique a fait remonter à ma mémoire une question que je me posais quand j'allais voir mon frère, interné en psychiatrie. Je me demandais parfois qui étaient les patients et qui étaient les soignants. Il arrive qu'on ne soit pas sûr de qui on a devant soi tant les psy et les infirmiers psy peuvent avoir des regards étranges. À trop côtoyer la démence, peut-être que l'esprit vacille.

L'écriture est sublime, remplie d'allégories qui m'ont fait trouver belle la folie. Pourtant…

On se demande au fil de cette lecture si ce sont les parents de l'auteur qui étaient névrosés et toxiques ou si c'est lui dans sont esprit vagabond et irrationnel qui les a vus ainsi, interprétant de façon biaisée leurs comportements étranges en des événements irréels et fantasmagoriques. Ou s'il raconte cette histoire pour captiver son Elfe… la femme qu'il aime.

Ce livre, c'est la folie vue de l'intérieur, c'est très éclairant, féerique et flippant.

Il m'a semblé avoir fait un voyage en Schizophrénie et je l'ai trouvé vraiment très beau, comme un conte de fées… mais pas au point de vouloir y aller alors que l'auteur m'a donné la sensation qu'il n'y a que là que tout a un sens, une raison d'être, une explication rationnelle. Pourtant c'est tout sauf rationnel.

"Elle n'est pas prête pour la poésie, ma psychiatre.
Mais je ne peux pas lui en vouloir.

Ne devient pas fou qui veut."

Lien : https://mechantdobby.over-bl..
Commenter  J’apprécie          150
Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Laurent Pépin pour l'envoi de son livre en service presse: « Monstrueuse féerie »format pdf protégé. Une plongée dans la folie avec cette novella étrange et originale. L'auteur nous emporte dans un monde fantastique mais réel en même temps avec une écriture teintée de poésie, habillée de métaphores et chaussée d'humour. Un roman court, percutant et improbable qui ne peut laisser indifférent et un personnage complexe, en souffrance permanente et habité par un esprit dérangé et torturé. Un récit bouleversant, certains passages sont extrêmement durs et tristes, une très étrange découverte !
Commenter  J’apprécie          120



Autres livres de Laurent Pépin (1) Voir plus

Lecteurs (131) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}