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3,82

sur 89 notes
J'ai lu ce livre, au premier abord déroutant, (mais j'aime les livres déroutants) en écoutant de la musique, tout comme le narrateur éprouve le besoin d'écouter de la musique quand il passe du temps avec son Elfe. J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour. J'ai eu l'impression de goûter moi aussi au « vin doré » (cf. p. 26) et de sentir à quel point « la vie était drôlement vivante » (cf. p. 27) malgré une histoire familiale plutôt glauque, malgré les Monstres qui rôdent.
Cette phrase, en guise de lumineuse litanie, « il ne faut pas emprisonner les Elfes » résonnera longtemps dans ma tête. L'amour ne doit pas être une cage dorée, mais une permanente féerie. Pourtant, que c'est difficile !
Que dire d'autre ? Merci beaucoup Laurent !
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Monstrueuse féérie est une nouvelle à la fois perturbante et originale. Laurent Pépin traite le thème de la folie de manière poétique et onirique, parfois teintée d'humour noir.

Psychologue clinicien, il connaît bien son sujet et je me suis retrouvée tout de suite immergée dans la « logique » d'une personne atteinte de maladie mentale, dans sa tête, ce qui est déroutant.

L'auteur aborde, selon moi, le sujet de la schizophrénie, des hallucinations qui tourmentent le malade, génèrent de l'angoisse et empêchent de savoir ce qui est réel ou ne l'est pas. Les hallucinations sont des elfes lorsqu'elles sont bienveillantes, mais elles peuvent parfois aussi être des monstres. Les patients, les « fous », sont des monuments, à travers le regard du narrateur.

Mais qu'est-ce qu'un fou? Qui est fou ? Cette plongée à la fois farfelue et émouvante dans l'irrationnel et le délire amène à s'interroger sur la normalité, l'anormalité, la différence, qu'est-ce qui est vraiment bizarre, qui définit ces normes et en profite pour exclure ceux qui ne rentrent pas dans les cases souhaitées et préétablies.

Il m'a semblé que Laurent Pépin savait faire preuve d'empathie grâce à la façon dont il m'a fait entrer dans la tête d'une personne atteinte de maladie mentale.

Sa nouvelle est très éloignée de mes lectures habituelles mais le côté onirique, sensible et poétique de ce texte étrange et inclassable m'a plu, ainsi que les références littéraires, à Boris Vian notamment. Cela m'a fait penser au « Journal d'un fou » et au « Nez » de Gogol, nouvelles assez délirantes, dans un genre cependant très différent car chaque texte est unique, ou à Aurélia, nouvelle poétique de Gérard de Nerval où l'onirisme, le rêve et la folie sont omniprésents. Merci à Laurent Pépin pour cette insolite expérience de lecture qu'est Monstrueuse féérie!
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Un roman inclassable, qui oscille entre réalité et folie... Mais la frontière est tellement tenue entre les deux.

Un roman dérangeant, qui nous plonge au coeur même de la folie, de ses errances .
J'avoue ne pas être très réceptive , en général, a ce type de roman, mais il est terriblement bien construit et touche du doigts tellement d'éléments de notre vie de tous les jours, de notre construction de l'enfance à l'âge adulte.
A tel point que l'on finit par se demander où est la normalité et qui l'établi.

Un roman qui nous fait voir la psychiatrie sous un aspect différent.

Au final j'ai apprécié ce roman, bien écrit, bien construit, dérangeant, différent et poétique.

Sans oublier la couverture absolument géniale qui représente parfaitement le contenu
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Les monstres et la folie.

La descente aux enfers d'un psy déjà bien atteint et ses monuments (ses patients). Marqué, hanté par une enfance, une vie, dans une famille dysfonctionnelle, non totalement barrée (terme médical adéquat), il rencontre sa muse, la femme, SA raison de vivre. Mais c'est une elfe et on n'enchaîne pas une elfe dans une simple relation et on ne l'utilise pas pour compenser ses névroses.

Il n'y avait rien d'autre dans le monde que les Elfes, les Monstres et les Monuments.
Comment dire. le festin nu ou la métamorphose ? (tout du moins dans mes souvenirs).
Une grosse envie de prendre une douche, de sortir dehors, de retrouver la lumière, d'embrasser ma femme et mes enfants, si normaux.

L'auteur, psychologue clinicien de son état, a du puiser dans un immense vivier professionnel pour construire son histoire, qu'on espère de tout coeur non autobiographique. Intriguant, dérangeant de bout en bout avec malgré tout quelques îlots de fraîcheur dans les histoires de ses monuments, finalement et paradoxalement, les plus normaux de cette histoire.
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Elle est peuplée de Monuments, de Monstres et d'une Elfe aussi fantasque que son thérapeute, celui qui raconte, et montre bien la difficulté de faire la part des choses, lorsque la folie le dispute à la poésie. La frontière est bien ténue, il suffit parfois juste d'un costume pour les distinguer.

Laurent Pépin possède bien son sujet et sait le parer d'une empathie précieuse tout en jouant jouer avec les mots qui cachent bien leur jeu.

On pense à Boris Vian, c'est certain, pour la créativité du langage et l'imagination au pouvoir.

C'est court mais suffisamment développé pour dire l'essentiel sans lasser.

L'histoire d'amour un peu folle alterne avec l'histoire familiale beaucoup noire celle-là, de celle qui aurait pu traîner dans son sillage la folie résiduelle des traumatismes de l'enfant abusée.

Merci beaucoup Laurent pour m'avoir proposé » la découverte de cet écrit lumineux.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Par quel mystère, malgré mon maigre plumage, ai-je été invitée par l'auteur au banquet littéraire des phénix des hôtes du bois de Babelio ?..je ne sais mais je l'en remercie vivement.
Dès la couverture, qui évoque irrésistiblement l'illustre collection jeunesse du non-moins illustre rat Geronimo STILTON, nous voilà plongés dans le grand bain.
La liste des adjectifs accolés à ces " mémoires schizophrènes " est déjà longue : dérangeant, atypique, inclassable mais aussi poétique, novateur, original, différent.
Alors, que sera le futur ? Tenons-nous un nouveau comte De LAUTREAMONT?
Je ne résiste pas à citer l'incipit des "Chants de Maldoror " qui pourrait être celui de Monstrueuses féeries :
"Plut au ciel que le lecteur, enhardi et momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison; car à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre; quelques-uns seuls savouveront ce fruit amer sans danger.
Par conséquent, âme timide, avant de pénétrer plus loin dans de pareilles landes inexplorées, dirige tes talons en arrière et non en avant."

Je n'ai pas été timide..J'ai lu. Je n'ai pas trouvé le fruit amer....plutôt brûlant!
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Lorsque Laurent Pépin, que je remercie, m'a proposé de lire son livre, il m'avait prévenue que son texte était atypique. Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à un tel ovni littéraire !

Nous plongeons directement au coeur de la folie. le personnage, qui pourrait se trouver dans le centre de Vol au-dessus d'un nid de coucou, est apparemment un psychiatre. du moins, c'est ce qu'il nous annonce au départ. Un médecin qui soigne la folie, qui tombe amoureux d'une Elfe ou du moins de quelqu'un qui se considère comme tel… pourquoi pas après tout, hein ? La frontière est tellement mince parfois entre la lucidité et la folie ! Bon, mais lorsque viennent s'ajouter les biographies des parents, on hallucine. le père a l'air d'être tout droit sorti, avec sa passion pour la taxidermie, du film L'empailleur. Quant à la mère, elle pourrait être la star du film La Mouche… Je ne parle même pas des références aux contes, notamment à celle par exemple d'Hansel et Grethel.

Bref, j'ai lu ce texte d'une traite, ne comprenant pas toujours tout, mais je dois avouer que j'ai plutôt aimé. C'est complètement barré mais en même temps, vous l'aurez compris, rempli de références.

Bien, bien, bien, quelqu'un aurait une aspirine ?

Lien : https://promenadesculturelle..
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Je t'en prie REVIENS ! J'ai beau crier elle n'est plus là. Alors je n'ai plus la force de me lever pour mes patients, ces Monuments dans lesquels me cacher, explorer et comprendre. Pourtant je m'oublie dans la folie des autres. Ou m'y retrouve ? Une thérapie miroir. Sans cette cicatrice qui me brûle parfois, j'aurais pu être heureux avec mon elfe, qui chasse mes pensées sombres et les monstres d'enfance. Mais « On fait de nos affects une urgence vitale pour subordonner le monde à nos malheurs et on n'écoute pas l'autre. » Et mon autre, éprise de liberté, s'effraye de ma peur de l'abandon et de ma dépendance. Ma peur rouvre une brèche en moi, je le sens, elle laisse entrer les Monstres du passé, que j'avais si difficilement cloisonnés. Surtout depuis… l'évènement.
Foutaises, je vais bien, je ne suis plus malade - à peine quelques complexes. Et ce foutu horcruxe de Damoclès. Ne plus y penser. « Pour m'enfuir de moi-même, je devais m'absenter dans des rêveries sans fin qui me permettaient de devenir un autre. » Pas trop, parce qu'elle le voit. Elle le sent et elle n'aime pas, mon Elfe magnifique. A elle je ne peux mentir. Je ne peux pas tout dire non-plus. Que faire ? J'ai besoin de ma muse, cachée dans la bouteille de vin. Toujours là pour moi, elle. Pas comme mon Elfe, qui n'est plus là. Mais je ne peux lui en vouloir. Tout ça c'est moi, c'est eux, là, dans ma tête, qui peuplent les vides laissés béants de ma plus tendre enfance par un père et une mère qui me traquaient ou m'ignoraient. Heureusement j'ai mes patients, comme mon père avait ses cloches. Autant de bouches voulant communiquer, émettre, vibrer, sonner, résonner… mais je n'entends pas, je ne comprends pas, je ne veux pas, c'est trop dur.


Je ne veux que mon Elfe mais je suis son monstre et je ne peux lutter contre ça. C'est trop pour un seul homme. Et je suis un homme, seul. « J'ai souvent la sensation confuse d'avoir vécu accroché à un îlot rocheux au milieu de l'océan, toute mon enfance. J'entre en contact avec des gens extraordinaires parce que les autres me semblent fades, flous, comme s'ils faisaient semblant d'exister. Mais quand je laisse quelqu'un accoster sur mon îlot rocheux, il prend une place démesurée. Et lui, il ne comprend pas. Sauf si c'est un monument. Ils comprennent ça, les monuments. » Ils me laissent me réfugier dans les dédales de leurs cerveaux malades. Je suis comme eux. Maudit cafard qui m'envahit, une colonie entière, dégoutants, repoussants ; comme moi ? J'ai eu des amis, pourtant, mais « ils ne comprenaient pas mon histoire avec les Monstres. Ils disaient que, puisque les Monstres étaient partis, c'était comme s'ils n'existaient plus et qu'il ne fallait pas y penser. Moi je leur répondais comme Dumbledore : « Ce n'est pas parce que c'est dans ta tête que ça n'existe pas. » ». Un déclencheur et l'engrenage s'enraye, le monde redevient effrayant, se peuple de Monstres ; pourtant « ça s'était arrêté toutes ces années, jusqu'à »…


« Il y a toutes sortes de choses dans ma tête. Des Monstres, des Elfes, des Monuments. Mais en vrai, il y a du vide, un vide effroyable qui détruit tout ce que j'aime. » J'aimerais juste trouver la voie neuf trois quart. « Alors je secouai la tête comme une boule à neige pour ranimer le monde. » « La décompensation poétique, c'est comme ça qu'ils chassent les Monstres, les Monuments. Je travaille beaucoup avec eux pour qu'ils m'apprennent… ». « Il ne faut pas forcément dire la vérité mais il faut apprendre à l'aimer. Pour pouvoir la transformer en autre chose. C'est un travail de longue haleine ». Vous comprenez ? J'espère que oui, parce que si je suis devant vous aujourd'hui, c'est pour que vous m'aidiez. Tenez, voici le compte-rendu de ma psy qui vous explique tout. Ma NOUVELLE psy. L'autre était nulle, elle ne comprenait pas la poésie.



————————— COMPTE-RENDU PSYCHIATRIQUE ——————————


Le Sujet présente des phases de quasi-lucidité durant lesquelles il m'explique : Votre mission chers confrères, si vous l'acceptez, est de poursuivre avec le Sujet, en mon absence, ce minutieux travail de reconstitution vers sa vérité maquillée. Pour le comprendre, apprenez à voir le monde avec d'autres yeux, acceptez que la folie n'est pas qu'incohérences mais au contraire une construction poétique destinée à pouvoir survivre et communiquer en se protégeant, un moyen de rendre ce monde moins fou qu'il en a l'air ! Même si le Sujet a un côté un peu sombre, il n'est pas triste ni déprimant ; lire en lui est même ludique comme une chasse au trésor ou un puzzle dont nous devons trouver les pièces cachées (les références à des symboles ou des lectures) et les recoller pour en faire une image à interpréter de manière cohérente. Merci, chers confrères volontaires, de prendre ma suite dans cette chasse aux pensées cachées, l'exploration de cette antre mystérieuse qu'est le cerveau du Sujet ! Hâte de lire vos rapports !


_____________________ Dr Onee


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J'avais accepté quelques jours auparavant la généreuse invitation de Laurent Pépin qui proposait de m'adresser son livre, Monstrueuse féerie, une novella de cent deux pages, qu'il définissait comme atypique, « une littérature aux frontières du surréalisme et de la psychiatrie. »
J'adore les frontières, elles n'ont d'intérêt pour moi d'exister que pour être franchies. J'aime la dissidence des mots.
J'aime passer d'un versant à l'autre, celui de l'ombre à la lumière ; ici mon désir a été exaucé.
Je savais bien que lire ce texte, aussi court et fulgurant soit-il, serait dangereux pour mon état psychique déjà si fragile depuis quelques mois d'enfermement. J'ai eu pourtant la curiosité d'accepter cette invitation et j'en remercie l'auteur.
Il s'agit selon l'auteur "d'un conte fantastique pour adultes teinté de pataphysique, de psychanalyse, de poésie et d'humour noir."
Dans ce texte inspiré qui navigue selon moi entre deux univers, celui de Boris Vian et celui de Franz Kafka, j'y ai vu une variation à peine déjantée sur la différence...
Le narrateur est un psychologue qui travaille dans un hôpital psychiatrique auprès de patients qu'il appelle les Monuments, quel magnifique mot ! Oui, un Monument, c'est grand, ça en impose... Il parle alors de monstres et de folie comme on parle d'un rideau qui s'ouvre brusquement sur un territoire empli de soleils, de gens sans nom, de blessures et d'interstices où faire entrer cette lumière brûlante qui nous happe. Durant les premières pages j'ai tenu cette histoire à distance en me posant cette question : mais de quel monde parle-t-il ? de quelle folie ? Quel est ce monde futuriste étrange et impossible dont l'auteur nous parle ?
Peut-être que moi aussi il m'arrive de traverser une décompensation poétique comme les Monuments... N'est-ce pas ce qui peut nous sauver du désastre du monde... ?
Je venais à peine de terminer les dernières pages, emporté par le brasier des mots et leurs errances, un texte d'une beauté poétique violente et fragile, que quelque chose d'étrange semblait brusquement envahir l'atmosphère de la pièce. Des bruissements, des froissements, étaient-ce les mots qui déjà sortaient du livre ?
Et puis quand j'ai vu ces cafards qui m'approchaient par milliers, grimpaient sur mes jambes, cherchaient à pénétrer par mes orifices pour y pondre leurs oeufs, c'est là que j'ai compris que ce monde improbable était à portée de mains...
" Ne devient pas fou qui veut." J'avais deux solutions, soit boucher tous les accès de mon corps, ce que je trouvais un peu inconfortable vous l'avouerez, notamment... le nez, mais oui le nez ! À quoi pensiez-vous, chers poètes maudits ?! Soit justement plutôt opter pour la poésie....
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! »
À ces mots, les cafards disparurent comme par enchantement, mais déjà mes bras, mes mains, mon corps changeaient de physionomie, se déployaient comme happés par le flux des mots. J'avais l'impression que je ne pourrais plus franchir la porte de ma chambre. Heureusement, la fenêtre était suffisamment grande et je me suis alors envolé...
La poésie est-elle un rempart qui nous protège de la folie du monde ?
Ou plutôt, la folie n'est-elle pas ce rempart qui nous protègerait de la normalité du monde ?
À commencer par l'héritage désastreux de certains parents idiots comme ceux du récit... de l'enfance à l'âge adulte, quels gâchis tant de fois survenus... On devrait parfois interdire à certains parents d'avoir des enfants pour les rendre encore plus stupides qu'eux. Je me rends compte que c'est horrible ce que j'écris. Les fous ne sont pas ceux qu'on croit.
Parfois j'aimerais que la poésie entre par tous les orifices si nombreux que mon corps peut proposer et ponde ses mots, sa lumière, son cri, je me sentirais ainsi mieux protégé de la méchanceté du monde.
Moi aussi dans une autre vie j'ai aimé une Elfe comme le narrateur. Elle aussi craignait les Monstres qui peuplaient son univers.
L'un des Monstres était son père... Elle avait des ailes qui se brûlaient sans cesse lorsqu'elle tentait de les déployer contre les murs blancs et aseptisés qui l'entouraient...
Mais tout comme le narrateur je sais qu'il ne faut pas emprisonner les elfes.
Qui sont les Monstres ?
Tout comme le narrateur, je sais bien que le monde se divise en trois catégories : les Elfes, les Monstres et les Monuments. L'univers est ainsi fait.
Lorsque j'ai lu cette phrase sidérante du récit, c'est là que j'ai compris que ce n'était pas une fiction : « Et quand je caressais son corps, il m'arrivait d'amuser mes mains à essayer de découvrir où était localisé le récepteur Bluetooth. »
Une terreur souterraine m'est alors venue, une peur archaïque, quelque chose du monde d'avant et du monde d'après dont on rêvait pourtant...
Un sentiment océanique m'a alors envahi. J'ai eu envie de me noyer dans mes larmes, mais elles étaient trop nombreuses et m'auraient éloigné de mes proches dans ce fleuve indomptable.
Comment ne pas voir dans la relation de ce psychologue amoureux et de son elfe fugitive et révoltée quelque chose qui ressemble à l'amour d'Orphée pour Eurydice ? "Mais il ne faut pas emprisonner les Elfes..."
Le récit parle d'une traque comme nous le vivons tous les jours... Nous sommes traqués jour et nuit et le pire c'est notre consentement à cela, plus qu'une résignation...
Écouter, comprendre la différence...
En lisant cette novella, je ne sais pas vous, mais moi j'ai brusquement pensé à Antonin Artaud qui disait ceci :
« Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la réalité. »
" Ne devient pas fou qui veut."
Voilà, en attendant, en attendant je ne sais quelle fin, je vais laisser mes orifices ouverts, la poésie peut y entrer, elle est chez elle, elle peut y faire son chemin...
Grand merci à Laurent Pépin. Puisse son récit voyager loin !
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Monstrueuse féerie est un récit que j'ai bien aimé . C'est grave docteur ?

Ne serait-ce que la couverture du livre avec tous ces personnages, le désordre qui en découle, un peu comme celui dans nos têtes parfois ou toujours pour certains.

Quant à l'histoire, ce petit garçon que l'attitude de ses parents effraient, sommes-nous des monstres au yeux de notre progéniture ?

Entre une maman qui ne veut que des enfants, c'est une histoire étrange et amusante avec la confusion qui s'installe avec l'expression : perdre les eaux qui va l'affoler car il comprend : perdre les os. le langage peut créer des traumatismes ou des peurs si nous n'expliquons pas aux plus jeunes et encore faut-il penser à tout.

Et un père frustré qui compense en mangeant et en rendant les autres obèses. Il est impuissant, absent et finira par partir.

Puis vient l'âge adulte, l'émerveillement, le grand amour, c'est une elfe, elle est parfaite mais à force de lui confier nos états d'âme, elle s'envole.

Et là tout seul, il faut faire face combattre ses monstres ou vivre avec , arrêter d'écouter ses voix ou celles des autres, devenir un être-monde qui se supporte, qui se réalise avec son propre kit. Être soi-même.

Laurent Pépin nous offre un court récit loufoque, tendre, poétique, mais aussi nous montre à quel point un petit rien peut devenir une montagne chez certains, les monstres, les obsessions, les phobies ne sont pas bien loin. Une leçon de vie et d'espoir avec une bien jolie fin après cette traversée du désert. Trouver la sagesse dans la folie peut-être est-ce le secret ?

Tout ceci n'est que ma perception de cette histoire, quelle sera la vôtre ?

Merci à Laurent Pépin pour ce SP avec ses belles citations et la réflexion qu'il nous impose.
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