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Critique de Blok


Blok
11 février 2024
Je me méfie de la tendance actuelle, qui ressort d'ailleurs plutôt de la mode, à étendre exagérément le champ d'action de la philosophie au nom de la prétention de cette discipline à enseigner comment mener une "vie bonne". Et l'on voit se multiplier dans les médias les philosophes donneurs de conseils qui se bornent finalement à concurrencer les coachs en "développement personnel" avec la même inefficacité pratique, tout se résumant souvent au conseil de se soulever soi-même en se prenant par le peau du cou.
Charles Pépin appartient à cette mouvance avec un succès certain puisqu'il a publié une douzaine de livres dans ce domaine.
Son principal et sans doute seul mérite est de se livrer à un exposé clair et complet de l'état actuel des neuro-sciences en ce qui concerne la mémoire, et de mettre en lumière son importance en tant que base de la conscience de soi.

Malheureusement les conclusions qu'il en tire et les conseils qu'il donne pour améliorer sa vie en modifiant l'interprétation et le sens de ses souvenirs ne sont guère différents une fois encore de ceux que l'on trouve dans les manuels de développement personnel même s'il les critiques et prétend s'en démarquer.
Il en est de même de l'usage qu'il fait d'une collection hétéroclite d'ouvrages littéraires où l'on trouve aussi bien La Recherche que les productions de Didier Eribon, membre, avec Édouard Louis et Lagasnerie du trio infernal de la nouvelle sociologie française. Et quelle que soit mon admiration pour Proust que je tiens pour un sommet absolu de la littérature, je n'aurais pas l'idée d'y chercher les leçons de vie, que je n'y ai jamais entrevues, d'autant que son talent ne lui a guère permis de mener une vie heureuse
Mais franchement, le mêler à un Eribon, ou, ce qui ne vaut guère mieux, à un le Tellier, auteur de canulars conceptuels amusants à lire si on les prend pour ce qu'ils sont (lui-même d'ailleurs n'y voit pas autre chose).....
Pour donner du livre un sentiment plus personnel, je dirai que si j'ai lu avec intérêt les développements consacrés à la mémoire, le peu de consistance du reste m'a assez vite lassé, au point qu'après avoir quelque temps poursuivi ma lecture en diagonale, je l'ai finalement abandonné.
PS. Dans la revue de presse Google de mon smartphone, je lis à l'heure la chronique que Charles Pépin a consacré sur France Inter à la mort "source de joie de vivre". Si !
Il y soutient que si nous étions immortels,. nous ne connaitrions pas ce sentiment, La beauté de la vie réside dans le fait de la perdre...
Et allez donc ! Viva la muerte, comme disait le général franquiste Milan Astray!
De tels propos sont monstrueux. Un croyant peut certes considérer la mort comme un simple passage, mais sans lui donner un caractère positif.
Et Monsieur Pépin est athée.
La philosophie ou l'art de dire n'importe quoi,
J'ai encore été trop bon dans ma critique et je révise la note à la baisse
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