Dark Net

Les gens font tellement d'histoires à propos de ce qu'ils mangent. Bisphénol A, par-ci, OGM, par-là. Acides gras trans. Sucres simples. Colorants, additifs. Mais ils ne se soucient pas autant de ce qu'ils consomment en ligne.

Lorsque les gens sont sur leur lit de mort, ils ne disent pas : « j’aurais voulu travailler plus ». Ils ne repensent pas avec nostalgie à toutes les heures qu’ils ont passé à leur bureau. Ils se souviennent de leurs anniversaires, des moments où ils sont allés camper ou de leurs church suppers, du temps passé en famille, avec leurs amis.

Lorsqu’on devient parent, sa conscience de soi est comme altérée. Parce que l’enfant, c’est soi, une extension de soi, comme une troisième main, une rate supplémentaire.

Ce n'est pas propre au christianisme. De même, l'enfer n'est pas limité au christianisme. Pratiquement toutes les religions ont une itération de la même chose qui véhicule et renforce le pouvoir. Pour le bien. Et pour le mal.

Un site noir. Également connu sous le nom de chapelle de l'aube ou de chapelle de la nuit. Un lieu de vénération. Ou se rassemble l'impiété. Et d’où-avec un certain encouragement-elle répand son sang dans le monde.

Toutes les mères expliquent à leurs enfants qui ont peur du noir qu’une pièce reste la même, que la lumière soit allumée ou éteinte. La seule chose qui change, c’est la capacité de voir. Mais ces mères mentent. Tout le monde sait que des mauvaises choses arrivent dans les ténèbres.

Le bien ne ressemble pas toujours à ce que l’on s’imagine. Parfois, il dit des gros mots, porte un blouson de cuir et des bottes de moto, et fume comme un pompier. Parfois il lui arrive en plus de dealer un peu à droite à gauche. Parfois, il tue.

Internet a des trappes et des clôtures invisibles. Internet a des passages secrets, des chemins secrets et des codes secrets, des langages secrets. Internet a des coffres, et des caves, et des greniers remplis de ténèbres qu’aucune lumière ne peut percer. Vous pouvez voyager dans le temps, vous pouvez voyager à travers les murs.

Internet, c’est sa maison. Certains disent que c’est un monde imaginaire parce que ce n’est pas quelque chose que l’on peut sentir, ou goûter, ou laisser filer entre ses doigts comme du sable noir, maussade c’est aussi réel que tout ce que l’on peut ressentir.

Elle ne peut pas fabriquer des couleurs à partir de formes, ou des formes à partir des distances, ou des distances à partir des textures, parce que chaque donnée fait crépiter un instant son cerveau, ce qui lui donne envie de hurler : « Ça ne marche pas, ça ne marche pas ! » C'est comme si quelqu'un lui brandissait une banane sous le nez et un requin devant la figure, lui mettait du jazz dans les oreilles et un balai dans la main, et lui disait : « Quel beau coucher de soleil ! »
« Je ne sais pas, dit-elle. Je ne sais pas ce qu'est la réalité. »