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Citations sur Les Rustiques : Nouvelles villageoises (5)

Abel le Rat m’a pourtant livré leur secret un soir entre quatre-z-yeux et quatre litres aussi.

— Tu comprends, je peux bien te le dire à toi, puisque tu ne restes pas dans le pays et que tu t’en bats l’œil.
Ils nous paient à boire des deux côtés, alors, on leur doit quelque chose. Seulement, on ne peut pas partager une voix en deux, comme un litre : alors, on s’arrange.
Une fois, c’est Laugu qui vote rouge et moi blanc, la fois d’après, c’est le contraire ; la dernière fois, comme il y a eu deux tours, on a pu voter pour tous.
Comme ça, il n’y a rien à dire, et on ne leur-z-y doit rien !
Et il ajouta, concluant :

— On est honnête ou on ne l’est pas !

(Extrait de "Deux électeurs sérieux")
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Quand Louis Pergaud arrivait chez moi, le dimanche, j'avais l'impression que l'on ouvrait une fenêtre...L'air entrait avec lui, un air salubre et vif qui sentait la terre et les feuilles, l'herbe mouillée et les sapins. Il avait beau être vêtu comme vous et moi, il m'apparaissait en costume de chasse, et son chien Miraut l'attendait en bas.
Il apportait son pays, la Franche-Comté, à la semelle de ses gros souliers.
Il avait le parler rude, le regard franc, la poignée de main cordiale. Il détestait le mensonge, les détours et les manigances. Il appelait par leur nom les gens et les choses. Il savait haïr...; mais comme il aimait !
(extrait de la préface "Pergaud le rustique" par Lucien Descaves insérée dans l'édition parue chez "Mercure de France" en 1921)
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Il y avait trois jours que Le Mousse, flanqué de Finaud, était parti, le fusil à l’épaule, pour la foire de Rocfontaine. Le chien, qui faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. La Moussotte n’avait pas été le moins du monde émue de l’absence prolongée de « son homme » ; il y avait beau temps qu’elle était habituée à ces bordées si régulières qu’elles en
étaient presque devenues réglementaires, et comme c’était une paysanne au cœur fruste, dépourvue de toute sentimentalité, sinon de sentiment, elle attendait, avec la confiance des simples, mêlée à je ne sais quelle sorte de joie perverse, le soir de ce troisième jour pour accueillir le retour présumé de son époux de la rafale de reproches et du torrent d’injures par lesquels elle soulageait son cœur de ménagère et se vengeait un peu, elle et son sexe, de la tenue ou de la retenue, injuste à son sens, que son costume de femme l’obligeait à garder. L’hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi
amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s’affaissaient point. Malgré les soleillées qui précisaient les dessins délicats des ramilles s’enchevêtrant, la forêt de la Côte, dominant le village, restait maussade et grise.
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Ils avaient joué à des jeux divers : aux billes d'abord, mais comme Camus et Lebrac avaient perdu beaucoup et qu'ils étaient, autant dire pannés puisqu'il ne leur restait plus que deux ou trois à chacun, on ne put continuer.
Alors on joua aux voleurs : Camus et Lebrac, ainsi que Tintin, furent les gendarmes, alors que Boulot, qui avait gagné douze billes, Tétas, qui en avait gagné huit, et Grangibus, qui n'avait "rien fait", devaient représenter les voleurs.
Sous le porche de l'église qui simulait une maison, des cailloux qui figuraient des trésors ou des lapins, on ne sut jamais, furent disposés en tas ;ensuite de quoi, les trois gendarmes s'éloignèrent vers la droite et les trois voleurs se retirèrent vers la gauche...
(extrait de "Un sauvetage")
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C’était un chaud lapin, disait-on au village, où il passait pour user envers les femmes d’arguments irrésistibles
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