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Critique de Mimimelie


« Sur le bout de la langue » ! Ce titre me laissait imaginer tout autre chose… pourquoi ou en quelle circonstance par exemple tel ou tel mot nous échappe, nos relations avec les mots, et pourquoi pas avec les maux qu'ils désignent…
Et bien non, rien de tout ça. Par contre, j'ai découvert un auteur passionné des mots et curieux, sinon gourmand, de tout et profondément humain.

En effet, il n'est guère question du plaisir de trouver le mot juste comme l'annonce le titre, mais plutôt d'un tour d'horizon du vocabulaire dans une dizaine de domaines, la justice (le sien), la musique, le sport, la cuisine, la politique, la religion, …. et de disserter autour de ces sujets et des mots ou expressions.

Mais j'aimerais dire que j'ai ressenti quelque chose de très particulier avec cette lecture, non seulement je ne l'ai pas quittée de tout un après-midi sauf pour alimenter, presque à regret, mon feu de cheminée, mais j'avais l'impression que l'auteur était comme un ami qui me faisait la conversation et se confiait sur ses expériences autour des mots, ses ressentis qu'il voulait partager, avec gentillesse et générosité. Un vrai plaisir.

Alors, bien sûr, certains pourront estimer, peut-être avec raison, d'ailleurs (j'en étais de prime abord), que ce livre ne tient pas ses promesses d'épate linguistico machin, réservées aux connaisseurs ou avertis, et bien pour ma part je m'en suis finalement réjouie, il y en a beaucoup d'autres magnifiques sur ce terrain, dont par exemples Alain Rey ou Henriette Walter pour ne citer qu'eux, mais j'ai apprécié cette approche différente, faite de chair et de vécu qui est la sienne.

Pour finir j'y ai aussi beaucoup appris et enrichi mon cahier de « trouvailles au cours de mes lectures ». Comme la "foi du Palais", "l'erreur du menuisier", "radio prison" et bien d'autres curiosités.

Par exemple, j'ai fait la connaissance du mot « agélaste » dont j'ignorais totalement l'existence, et qui pourtant aurait pu tout à fait m'être utile pour exprimer ce que je ressentais envers certaines personnes ; voici ce qu'en dit Wikipedia, (je me permets cette longue citation, car j'ai trouvé cela très intéressant) :

« Pas la peine de vous ruer sur vos dictionnaires, vous ne trouverez pas ce mot. Ou plutôt, vous ne le trouverez plus, écarté des Larousse et autre Robert depuis fort longtemps au profit de termes jugés plus modernes.
Bien que faisant partie intégrante du vocabulaire français, ce mot est à l'origine un néologisme attribué à François Rabelais, auteur du XVIe siècle et père littéraire, notamment, de Gargantua et Pantagruel. Partisan du rire et des bons mots, l'écrivain avait une aversion totale envers les agélastes. Agélaste, formé du privatif grec « a » et « gélos », rire, toujours à la grecque lui aussi, comme les champignons. Vous l'avez compris, un agélaste est un être totalement dépourvu d'humour qui, de surcroit, ne sait pas rire. L'archétype ultime de l'agélaste c'est bien évidemment le personnage incarné par Buster Keaton dans ses nombreux courts métrages.

Mais des agélastes, il en existe bien d'autres. Staline et Margareth Thatcher n'avaient pas vraiment la réputation d'aller faire tourner les serviettes le samedi soir chez Michou. Isaac Newton, célèbre pour sa théorie de la gravitation universelle, avait lui aussi la réputation d'être un pisse-froid. Ignace de Loyola, jésuite forcené du XVIe siècle, n'était pas non plus très enclin à la gaudriole.
Le personnage fétiche de Tex Avery n'est pas franchement un joyeux drille. Même s'il répète à l'envi qu'il est heureux (You know what ? I'm happy !), le faciès de Droopy ne montre jamais l'ombre d'un rictus.

Plus proches de nous dans le temps, et là ce sont des considérations purement personnelles, je trouve que Vladimir Poutine et Alain Delon peuvent aisément faire partie du club. »

En résumé, une lecture que je conseille pour s'instruire avec humour, sans prise de tête, au coin du feu en compagnie d'une personne chaleureuse qui a du panache mais qui ne se hausse pas du col, ça change et ça repose.

Bon, peut-être que j'aurais dû tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de livrer ce que j'en avais sur le bout, mais bon …
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