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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au décès de sa mère, qui était malade, les yeux de Georgia restent secs. Jusqu'au bout, la jeune femme a espéré un geste, une écoute, une reconnaissance, mais rien n'est venu. Avec la mort de sa mère, s'éteint la possibilité de parler de ce lourd secret. Ce non-dit remonte à la mémoire de Georgia, elle laisse la place à la petite fille de huit ans. Elle la laisse enfin parler, elle que personne n'a écoutée. Elle tente de se confier à son frère et à sa soeur, mais ils ne veulent pas entendre : pourquoi le dire maintenant ? C'était il y a si longtemps. Non, non et non, Georgia rompt le silence, elle révèle le secret familial, elle brise les chaînes, elle empêche que les faits se reproduisent d'une génération à l'autre. On veut encore la faire taire, Georgia, on le sait, dans la famille, elle est toujours en train de se plaindre. Elle a des éclats, mais elle revient toujours.


Ne les écoute pas, Georgia. Fabienne Périneau montre que c'est toi qui es courageuse, tu es une battante et tu es lumineuse. Tout ce que tu fais, tu le fais avec passion : aimer tes enfants, sauver les arbres, tomber amoureuse. Malgré ce poids que tu portes, tu as construit ta vie, tu n'as pas eu de conduites destructrices envers toi-même. Tu es une vraie maman, même si, toi, tu n'en as plus depuis le jour où elle n'a pas choisi son enfant.


J'en avais eu l'intuition en lisant la quatrième de couverture : dès les premières pages, ce texte a fait désespérément résonance en moi. Fabienne Périneau, à quelques « détails » près, raconte mon histoire avec des mots superbes que je n'aurais jamais su écrire. Plusieurs fois, il m'a fallu reprendre ma respiration et laisser refluer mes émotions. Hélas, nous serons nombreux à nous retrouver en Georgia, Fabienne Périneau parle de nous de manière poétique et magnifique, aussi, ceux qui ne se reconnaîtront pas nous entendront. Je n'ai pas pleuré en lisant Je ne veux pas être jolie, mais je le fais en écrivant ma chronique.


Conclusion


Ce roman est bouleversant et d'une grande beauté. Avec une écriture poétique et brûlante de vérité, Fabienne Périneau traite des relations fille-mère et celles entre frères et soeurs et délivre Georgia du secret. Elle fait entrer la lumière dans sa vie, car oui, ce texte est lumineux et il est, également, empli d'espoir et de tendresse.


Pour le moment, c'est mon plus gros coup de coeur de cette rentrée littéraire.


Je remercie sincèrement les Éditions Plon pour ce service presse.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Romancière sage et intrépide, Fabienne Périneau l'est car elle s'applique à retranscrire avec une humilité terrifiante l'histoire de Jo qui ne voulait pas être jolie ou plus exactement qui voulait être protégée par les siens. L'auteure brouille les cartes dans ce roman qui lève un coin de voile sur les coulisses d'une famille comme il faut. Par le biais du personnage de Jo, la romancière révèle des secrets intimes. Et ce livre qui est à la fois sincère, rigoureux, redoutable et enflammé se révèle être un roman touchant et de plus tout à fait d'actualité. Un style à la fois souple et tendre, sensuel et sec si nécessaire. le rare détachement, la non compréhension et le silence d'une mère, d'une famille, le combat sans faille d'une jeune femme qui clame à tous la vérité. Les échanges vides de sens, de clairvoyance et d'empathie entre les frères et soeurs. Un état de choc qu'il faut étouffer, occulter pour ne pas être ennuyeuse, pour ne pas déranger, le déni des uns et des autres, des secrets de famille bien gardés. Tout cela est extrêmement bien écrit et je suis rentrée dans l'histoire avec une grande facilité. L'auteure a su me propulser dans un monde pathologiquement clos sur lui-même et dont la façade policée dissimule une propension dramatique et refoulée à la brutalité psychologique la plus extrême. Voilà mon ressenti en lisant ce livre. Il m'a bousculée en me heurtant et je suis restée sans voix. Merci à Fabienne Périneau d'avoir écrit ce livre pour toutes celles et ceux qu'on muselle pour les réduire au silence et pour ne pas qu'ils dérangent.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Sa mère est morte. "Jo, reste, ta mère est morte." Non merci. Non, elle ne restera pas, et non, elle ne pleurera pas non plus. Parce qu'en partant, la mère lui a tout renvoyé. Ses souvenirs de petite fille, ses huit ans, sa vie, avant. Avant qu'elle ne meure un peu, beaucoup. Avant qu'un été à la mer, sans la mère, ne la fasse vieillir au-delà du dicible. Sa mère est morte et ce qui sort ce ne sont pas les larmes, c'est le passé qui remonte, c'est le sable qui s'envole et qui laisse au jour ce qu'elle avait enfoui, profond, loin, au coeur.
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Un mois d'été chez l'oncle et la tante. Un mois, si long. Un mois qui fait prendre des années. Et puis la mère revient, et on repart, presque, pas vraiment. On y a laissé quelque chose là-bas, quelque chose qui ne se récupère pas.
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Les mots tus, cachés, pendant si longtemps, se réveillent. Tant d'années sans pouvoir dire, mais aujourd'hui encore, on ne veut pas entendre, on n'a rien vu. Les trois singes pour protéger celui-qui et tant pis pour celle-qui. Parce que ça cache le soleil les petites filles parfois, et puis ça se noie. Alors ça gêne, ça gâche. Un été, une famille, des vies, une seule. Chut, on te dit... Dis merci, sois polie, tais-toi. Tais-toi. Terre ça. Maintenant, demain, toujours. Il y a des maux qu'on ne dit pas. Les mots, c'est comme les petites filles, il y en a qui gênent, qui cassent, qui noient. Alors oui, tant pis pour celle-qui. Oui, tais-toi. Toujours. Ne dis pas le mari. Ne dis pas tes 8 ans. Ne dis pas certaines nuits. Ne dis rien sauf merci. Sois polie.
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Tout est toujours question de silence n'est-ce pas ? On nous l'apprend depuis toujours, il vaut cher. Peu importe ce qu'il coûte, on veut ses lingots. Mais aujourd'hui, alors qu'on enterre la mère, la parole veut s'exhumer. Sa parole à elle. Non, pas de merci cette fois-ci. Pour panser il faut parler. Oui, la parole a des elles. Elles ont la parole. On a la parole. Peu importe quand, peu importe qui, peu importe à quel prix. Peu importe ceux qu'on perdra et le mal que ça fera.
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Vous dire que ce livre m'a bouleversée serait bien réducteur. Il a pris mon coeur, l'a serré entre ses points, tordu entre ses lignes, gonflé de ses mots. Il y a des thèmes plus difficiles que d'autres, mais plus forts aussi. Et le talent d'un.e auteur.e se révèle souvent dans ceux-là, quand il/elle arrive à nous prendre au creux de sa main, contre sa plume, et que nous n'y sommes pas protégés, mais capturés. Fabienne Périneau a réussi ça. Elle m'a emmenée dans le coeur et la tête de cette femme à petits pas. Sans savoir, je savais déjà. Et à tâtons, au fil de la parole qui naît, j'ai écouté, révoltée comme si c'était vrai. Parce que oui, ça l'est, quelque part, un jour, trop souvent. Et que ce soit à travers une histoire ou un témoignage, c'est important de le lire, de le dire. Merci Mme Périneau, pour tout ça. Et merci Valmyvoyou_lit, parce que c'est ton retour qui m'a fait découvrir ce livre.
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C'est un roman qui commence tout en finesse, comme une plume qui se pose à la surface d'un lac trop calme et qui en ride légèrement la surface. Une petite ride par là, une autre par ici. La mère de la narratrice vient de mourir et celle-ci n'est pas triste, bien au contraire. Et on sent qu'un petit quelque-chose a coincé entre elle et sa mère. Ce petit quelque-chose, on comprendra que ce n'est peut-être pas juste une petite plume, ou bien une plume de plomb.
Petit à petit, souvenir par souvenir qui lui reviennent dans la tronche, on démêle, lentement, l'écheveau de ce qu'a pu être l'enfance de la narratrice. On croit d'abord comprendre que... puis non, on comprend encore autre chose, on reconstitue petit à petit. Et c'en est encore plus marquant. On comprend aussi, petit à petit, que cette mère a elle aussi souffert () bien que rien ne l'excuse pour autant.
Tout est dit d'une langue à la fois légère et tranchante, pertinente et percutante. Les réactions des membres de la famille, qui au lieu d'être un soutien, ne pensent qu'à leur propre petite vie et leur confort, sont tellement justes de réalisme, malheureusement.
C'est un roman qui émeut, qui remue en profondeur, et qui vise dans le mille en ce qui concerne les sentiments et les non-dits.
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Des mots qui glissent sur le papier, une histoire qui prend aux tripes.
Je suis allée à la rencontre de Fabienne Périneau à la librairie Hisler de Metz et elle nous a fait découvrir son dernier roman en nous lisant un passage, ce qui m'a vraiment donné envie de le lire très vite.

C'était un moment très agréable rempli de joie et d'émotions, une auteure et comédienne de talent qui a beaucoup de sensibilité et de gentillesse à partager avec ses lecteurs.
Nous en avons profité pour débattre un peu sur divers sujets interpellés dans son livre.

C'est une histoire de famille, de retrouvailles, des mots qui enfin doivent sortir de la bouche de Jo qui trop longtemps a gardé un secret caché au plus profond de son être.
Des choix difficiles qui enfin lui permettront de se libérer et de vivre, un grand pas pour commencer enfin à vivre et aimer.
Georgia se sent un peu comme le vilain petit canard de cette famille de trois enfants, sa mère se remet très difficilement du départ précipité de son mari, alors elle devra grandir avec une boule au ventre, son frère et sa soeur devront faire face à l'explosion de la vérité.
Je pense qu'en lisant ce roman, chaque lecteur sera touché par cette histoire de famille, chacun le prendra pour en faire un pansement pour des blessures internes qui ne sont pas refermées.
Jo et sa mère avait beaucoup de choses en communs mais jamais Jo ne voulut lui ressembler, c'est souvent quand il est trop tard qu'on découvre des choses inavouables sur une maman trop distante avec sa fille qui était tellement jolie et avide de câlins.
Difficile d'être une petite fille jolie dans cette histoire c'est un véritable drame planqué au fond d'une personne brisée par des secrets trop longtemps cachés.
Ce roman c'est aussi une belle histoire qui parle d'amour, Georgia est une mère maintenant qui réussit surmonter et protéger les siens face à un obscur danger qui rôde depuis longtemps autour de cette famille.
Je vous conseille vivement de découvrir ce très beau roman qui m'a vraiment fait de l'effet, la plume de Fabienne Périneau est vraiment très délicate et poétique.
C'est encore un roman rempli d'émotions édité chez Plon.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Un livre extrêmement bien écrit et très bien construit.
Un livre tout en retenu et bouleversant de justesse.
Un livre tout en sensibilité qui raconte le poids du drame silencieux.
Un livre percutant qui dit toute la meurtrissure d'une enfant blessée au plus profond d'elle même.
Un livre tout en poésie qui fait de nous le témoin de ce secret.
Un livre lumineusement sombre.
Un livre d'une beauté brûlante.
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Quel événement pourrait bien faire qu'une petite fille ne veuille plus être jolie ? Rien qu'au titre on sent qu'on va droit vers un sujet oppressant...

A la mort de sa mère, Georgia – Jo pour les faux intimes – a une réaction qu'on pourrait qualifier d'étrange. Elle ne pleure pas, ne semble pas même émue, mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Au fond d'elle, un verrou a sauté, son enfance lui saute au visage. L'été de ses 8 ans. Et le regard de sa mère, froid. Distant. Ses émotions, cela fait une vie qu'elle les masque : la chape de plomb imposée en silence, la bienséance et les non-dits qui écrasent, la honte qu'on enfouit au fond de soi, là où personne n'osera aller la chercher. La lecture de ce livre m'a donné la sensation d'un poignard qui s'enfoncerait, très, vraiment très lentement dans mon estomac.

Fabienne Périnaud a pris le parti de s'attarder sur Georgia, laissant dans l'ombre cet autre pourtant à l'origine de tout. Je trouve ce choix très judicieux : libérer plutôt que punir. Dans une époque où pointer du doigt les fautifs semble parfois plus important que de choyer les victimes, entendre la douleur sans chercher en écho une inutile vengeance est un message puissant. Merci Madame, d'avoir su traiter avec autant de justesse d'un sujet si déchirant.
Lien : https://www.labiblidekoko.cl..
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J'ai eu le plaisir d'accueillir "Je ne veux pas être jolie" de Fabienne Périneau dans ma bibliothèque !
Ce roman a reçu le prix de l'été. C'est un livre qui ne peut pas laisser indifférent...
Tout d'abord, la couverture, le titre, donne tout de suite le ton. On sait que l'irréparable sera commis. Ce titre a également intrigué ma petite puce de 8 ans et m'a permis de lui rappeler que son corps appartient à elle seule et que personne ne peut y toucher sans son accord. Car en tant que maman, ne devons-nous pas écouter et protéger nos enfants ?
Hélas, ce n'est pas le cas de la maman de "Jo" qui choisi le silence pour protéger toute la famille, qui fera de sa jolie petite fille une enfant vitrine avec toujours de beaux habits fait sur mesure qui les éloignera l'une de l'autre.
Mais si on souffre avec l'héroïne du comportement de sa mère, on se souci de sa cousine, on se désespère des réactions d'incompréhension de sa famille et de tous ces silences volontaires.
Un livre poignant !
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💗 COUP DE COeUR 💗


Magnifique roman de cette rentrée littéraire dont j'ai très envie de vous parler.


Pourtant, dans ce livre, il est question d'un sujet grave et malheureusement, encore très actuel dans notre société.


La mère de Georgia vient de mourir et sa famille se retrouve pour la sépulture.

Seulement, cet événement va faire remonter des souvenirs insupportables,
un terrible secret inavoué que Georgia a tu pendant toutes ses années.
L'été de ses 8 ans, sa vie bascula.

Pour ne pas spolier l'histoire, je n'en dirai pas plus...


C'est un roman percutant sur les relations familiales et sur des actes inacceptables de la part d'adultes.
Les non-dits et les secrets qui détruisent et anéantissent ceux qui les subissent.

Pour Georgia, nier ou "fermer les yeux" est désormais inacceptable !

↜↝↜↝↝


J'aimerai vous dire combien ce roman est bien écrit, d'une élégance, d'une retenue et d'une émotion rare.

Des thèmes forts et essentiels sont abordés d'une manière très subtile, bouleversante et à la fois criante de vérité.

L'écriture est d'une beauté renversante, poétique et délicate.

C'est un texte puissant et très lumineux, porteur d'espoir...


C'est sans aucun doute, l'un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire et je regrette vivement qu'il ne soit pas mis plus en avant !

J'espère que vous aurez envie de le lire suite à ma chronique.

C'est un texte sur la résilience et sur la renaissance après avoir subi l'indicible.


Vous l'aurez compris, Je ne veux pas être jolie est un ouvrage très réussi et je vous invite vivement à votre tour à le découvrir.


C'est tout ce que j'aime dans la littérature contemporaine !
Une lecture percutante et d'une grande sensibilité.

Je vais m'empresser de lire son premier roman : Un si long chemin jusqu'à moi.
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J'ai adoré lire ce livre puissant et empreint d'une violence pudique. La violence de l'indifférence d'une mère. La violence du silence. La violence des blessures de l'âme. La violence d'une enfance égratignée. Quand cette petite fille devenue femme perd sa mère, ses yeux restent secs. Son passé resurgit et elle se sent terriblement seule, pas écoutée, mise de côté. Personne ne l'entend. Pourtant elle hurle à l'intérieur. Il est question d'une résilience difficile à atteindre pour l'héroïne, cette phase essentielle à la guérison. Il est surtout dans ce livre, question de non-dits, ceux qu'il est recommandable de bien cacher dans les bonnes familles. La politique de l'autruche semble convenir ici.
"Ce qu'on ne dit pas n'existe pas"
L'écriture de Fabienne Périneau est ciselée, fine et directe à la fois. Elle donne à Georgia, la fillette meurtrie, une personnalité angulaire et froide aux yeux de sa famille. Et pourtant si sensible derrière cette armure. Attentive aussi à ne pas commettre les erreurs de sa mère. Attentive à ne jamais lui ressembler.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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