AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 290 notes
5
35 avis
4
18 avis
3
4 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un couple loue une maison le temps des travaux de la leur. L'épouse, jeune mère, est plongée dans une sorte de mélancolie que son mari, médecin, soigne en prescrivant du repos et l'interdiction d'écrire ; or l'écriture est la seule chose à laquelle l'épouse témoigne une réeelle capacité de rédemption possible. Elle s'ennuie, et le papier jaune à moitié déchiré de l'ancienne chambre d'enfants devenue la sienne et dans laquelle elle passe la plupart du temps semble être mû d'une vie propre : sous ce papier, une tapisserie ancienne semble dissimuler la silhouette d'une femme qui rampe pour échapper aux ombres qui la recouvre.
***********************************
Qui n'a jamais été effrayé par une tapisserie ancienne, dans une vieille demeure où l'on imagine que vivent les fantômes ? Pas moi car j'ai souvent mis en scène les monstres et les têtes que je distinguais dans la pénombre avant de pouvoir m'endormir.

C'est à ces moments que je pensais lorsque je lisais cette courte histoire hier avant de m'endormir. Une histoire bien entendu plus grave qu'une simple frayeur d'enfant puisque Charlotte Perkins Gilman y dépose son fardeau : à son époque, vivre en indépendance n'était pas aussi possible que maintenant, les femmes étaient soumises à l'autorité d'un homme : père, frère ou mari ! lesquels pouvaient décider de leur pseudo liberté et libre arbitre.

Une récit d'une écriture soigneuse, méthodique, hypnotique, qui glisse lentement vers le non-sens, vers une issue qui traduit bien la perte de soi. Les visions fantastiques, véritable anamorphoses des sentiments nous feront désormais méfier de n'importe quel papier peint imprimé dans les tons jaunes ! On a également l'impression que les têtes dont il est question personnalise les enfants : ceux-ci entravent en quelque sorte la liberté de la femme, la mère. Dans cette folie là, "baby blues", dépression post-partum, l'enfant n'est plus un petit être sans défense qu'il faut apprendre à soigner et à apprivoisier mais un monstre capable de rendre folle, par peur de ne pas savoir, pas peur de plus être soi.

Personnellement, je préfère le titre d'origine, plus mystérieux. "La séquestrée" est un titre qui laisse le doute sur "qui est séquestrée" : la narratrice ou la victime que celle-ci voit dans sa folie, peut-être aurait-on dû carrément écrire Les séquestrées tant que nous y sommes, mais je ne suis pas fan des adaptations libres, je préfère la fidélité, sauf si l'adaptation permet de rendre compte d'un jeu de mot inexistant dans la langue originale, ce qui n'est pas le cas ici.

Diane de Margerie, la traductrice, a travaillé sur le sujet et nous informe sur autant de pages que cette nouvelle du sujet de l'enfermement, de l'évasion, du sentiment de folie qui s'empare des victimes du "monde mâle" dans sa postface intitulée "Ecrire ou ramper".

Une emprise masculine qui est encore (de nos jours) le quotidien de bien des femmes dans certains pays !
Commenter  J’apprécie          10
Un tout petit roman étrange, ardu à lire mais rempli de symboles par rapport à la féminité et au fémi-nisme dans les années 20. Les ex-plications de la traductrice de l'ouvrage nous éclairent sur la per-sonnalité de l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          10
Après avoir lu des tas de critiques dithyrambiques, je l'avais ajouté dans mes livres à lire avec envie, et alors même que je n'apprécie guère les nouvelles, souvent trop abstraites pour moi. J'aurai du rester sur ma première impression : je ne suis pas une lectrice de nouvelles.

Alors oui, probablement que ce livre est génial, rempli de symboles, que l'autrice est exceptionnelle pour raconter son époque, que sais-je. Mais quand le récit fait 40 pages, et qu'il y a besoin de 50 autres pages pour expliquer pourquoi il est exceptionnel, c'est qu'il y a quelque chose qui m'échappe totalement.

Quand on sort d'un récit avec beaucoup plus de questions que lorsqu'on y est entré, et alors que ces questions sont loin d'être des réflexions sur la vie ou philosophique mais plutôt : "quel est le but de l'autrice, que raconte-t-elle réellement ?", alors ça aussi, ça m'échappe.

Ce livre me rappelle un peu "la métamorphose", de Kafka. Sauf que dans celui-ci, j'arrivais à comprendre la première lecture ( il se transforme en insecte), et la lecture sous-jacente. Ici, il me manque tout un pan d'explication ( tout un lé, devrais-je dire, si on veut parler papier peint...) pour comprendre qu'elle est le but final. Enfin, la prochaine fois que j'irais chez St Maclou, j'éviterai au moins les papiers peints jaunes, c'est toujours ça de pris...
Commenter  J’apprécie          00
plus de huit euros pour un livre de cinquante pages et bien je suis déçue. L'écriture est très bien mais c'est tout. Ca aurait pu être une super histoire si il y avait eu au moins 100 pages de plus.. Je n'ai pas bien tout compris, le papier peint aurait pu être un peu plus détaillé, les rapports avec son mari un peu plus expliqués..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (797) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
562 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}