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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Écrit en 1890 sous le titre « The yellow wallpaper »
Époque où il était risqué d'être une femme déprimée.
Isolement, enfermement........
Heureusement, grâce à des femmes comme Charlotte Perkins qui ont commencé à se rebeller et à ne plus accepter le diktat masculin, cette situation a complètement disparu.
Cette courte nouvelle est percutante et de plus fort bien écrite.
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Avec ce texte d'une quarantaine de pages, l'auteure évoque, en relatant une séquestration au sens propre, un enfermement plus subtil, social et psychologique, liée à la condition féminine.
La narratrice, jeune épouse d'un médecin, est récemment devenue mère. Son mari, à qui elle a exprimé un mal-être, l'emmène dans une maison de location à la campagne, et lui préconise repos et bon air, l'obligeant à garder le lit la majeure partie du temps. Il lui interdit de réfléchir, de lire ou d'écrire. Or, elle sent instinctivement qu'un travail stimulant, que le mouvement lui seraient salutaires. Elle ne contredit pourtant pas ce mari qu'elle-même dit attentif, prévenant, et auquel son double statut d'homme et de médecin confère une incontestable autorité. L'aliénation et la domination sont ainsi dissimulées sous les apparences d'une sollicitude omnisciente qui les rend d'autant plus difficiles à combattre.

Elle relate, en cachette, les journées passées dans la chambre où on la cantonne, et où elle se prend d'une obsession de plus en plus morbide pour les dessins du papier peint, y imaginant des mouvements, des regards, rédigeant le journal d'une plongée dans la démence alimentée par l'inaction et l'enfermement.

Bien sûr, comme évoqué en préambule, la prison que constitue la chambre jaune (titre original de la nouvelle, modifié lors de sa réédition) n'est que le symbole de celle, immatérielle, que représente l'injonction faite aux femmes d'investir les rôles de mère et d'épouse parfaites auxquels la société patriarcale aimerait les cantonner.

L'écriture hypnotique, les détails concrets par lesquels se manifeste la bascule dans la folie frappent, mais j'ai malheureusement trouvé que la brièveté du texte nuit à son intensité. Il est sans doute d'ailleurs révélateur que la postface de la présente édition, signée de la traductrice, soit plus longue que la nouvelle elle-même. Diane de Margerie la replace dans le contexte de l'époque (la fin du XIXème siècle) et la met en lien avec le parcours de l'auteure, qui connut elle-même un épisode dépressif, et fit le constat que malgré la naissance du féminisme, il restait encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les femmes puissent accéder à la maitrise de leur propre vie.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Dans cette nouvelle, Charlotte Perkins Gilman aborde le thème de la folie et, en filigrane, de la situation de la femme à la fin du 19e siècle aux États-Unis: si les techniques et l'industrie font de grandes avancées, le rôle social attribué à la femme ne change par contre pas du tout. On attend d'elle qu'elle soit une épouse dévouée, une bonne mère, une fée du logis et, ce faisant, on l'enferme dans celui-ci. Ici, cet enfermement est encore accentué : afin de lui donner envie de revenir "à la normale", un mari-médecin emmène sa femme dans une maison de campagne et la "séquestre" là, privée de tout exercice et de tout effort intellectuel. Ce traitement médical n'a malheureusement pas les effets désirés et la patiente sombre lentement dans la folie, suite à l'inattention de son mari qui n'a pas su l'écouter et respecter ses besoins. Cette situation n'est pas seulement romanesque, un tel remède était réellement appliqué aux femmes dépressives à l'époque de l'auteure.
J'ai donc trouvé cette nouvelle très intéressante du point de vue de la situation de la femme, mais aussi de celui du traitement littéraire de la folie: celle-ci est très bien amenée, progressivement, insidieusement, presque sans qu'on s'en doute. le récit à la première personne permet de sentir de l'intérieur ce que ressent cette femme et comment elle en arrive à son délire final.
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L'auteure de cette nouvelle, Charlotte Perking Gilman, nous livre une mise en abîme de la séquestration du personnage principal. Ce dernier est une femme, dont le prénom n'est pas mentionné, souffrant d'une dépression nerveuse qui va louer avec son mari une demeure ancestrale pour une durée de trois mois pendant la saison estivale afin que celle-ci se repose et se soigne. le mari, médecin de profession, pensant qu'elle est juste malade lui prodigue du repos, une bonne alimentation et l'incite à ne pas exercer d'activité intellectuelle. Alors qu'ils s'installent dans la chambre du haut qui devait être occupée par des enfants, elle remarque le papier peint d'un jaune lui déplaisant mais la préoccupant. A force d'observations, elle va y remarquer une femme cachée derrière le motif essayant d'en sortir. Cette situation fait écho à la sienne puisque son mari l'invite à prendre du repos dans sa chambre, il ne lui permet pas de partir de la maison louée tant que les travaux de leur résidence principale ne sont pas effectués, il la force à se coucher une heure après le repas et la met en garde contre ses rêveries.
Cette courte nouvelle décrit le reflet de l'époque du 19è siècle, époque à laquelle de nombreuses femmes souffraient de dépressions nerveuses car elles étaient reléguées au statut de mère et de femme donc, elles n'étaient incitées ni à travailler ni à exercer des activités artistiques ou intellectuelles. Cette situation les conduisant à souffrir de dépressions nerveuses soignées, par les médecins de l'époque, grâce à du repos, une bonne alimentation mais surtout pas d'activité distrayante.
Dans ce récit, l'auteure Charlotte Perkins Gilman, se veut très féministe en réaction à une enfance douloureuse, un père absent et une mère castratrice.
J'ai bien aimé cette lecture de part le format inhabituel pour moi et j'ai trouvé original l'idée de la femme essayant de s'échapper du papier peint pour symboliser le sujet de la séquestration.
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