Citations sur Lumière du Moyen Age (21)
Le peuple n'est pas fait pour le prince, mais le prince pour le peuple. (St Thomas)
Dans l'ensemble, l'étudiant du 13e siècle n'a pas une vie très différente de celui du 20e on a conservé publié des lettres adressées à leurs parents ou leurs camarades qui révèlent les mêmes préoccupations qu'aujourd'hui à peu de choses près : les études les demandes d'argent et de ravitaillement les examens. L'étudiant riche logeait en ville avec son valet ceux de condition plus modeste prenez pension chez les bourgeois du quartier Sainte-Geneviève et se faisait exonérer de tout ou partie de leur droit d'inscription à la faculté. On trouve souvent en marge dans les registres une mention indiquant que tel ou tel n'a rien versé ou n'a versé que la moitié de la rétribution propter inopiam à cause de sa pauvreté.
Tout ce qui touche au savoir est ainsi honoré au Moyen-Age "A déshonneur meurt à bon droit qui n'aime un livre" disait un proverbe et il suffit de se pencher sur les textes pour retrouver trace des mesures par lesquelles tout appétit de sciences était encouragé et alimenté.
Un élément essentiel de la vie médiévale a été la prédication. Prêcher, à cette époque, ce n'était pas monologuer en termes choisis, devant un auditoire silencieux et convaincu. On prêchait un peu partout, pas seulement dans les églises, mais aussi dans les marchés, sur les champs de foire, en carrefour des routes, – et de façon très vivante, pleine de flamme et de fougue. Le prédicateur s'adressait à l'auditoire, répondait à ses questions, admettait même ses contradictions, ses rumeurs, ses apostrophes. Un sermon agissait sur la foule, pouvait déchaîner sur l'heure une croisade, propager une hérésie, entraîner des révoltes. Le rôle didactique des clercs était alors immense [...]. De nos jours ceux qui manquent de mémoire visuelle, cependant plus rare, et d'un exercice plus automatique, moins raisonné que la mémoire auditive, sont handicapés dans leurs études et dans la vie. Au Moyen Âge, il n'en était rien ; on s'instruisait en écoutant, et la parole était d'or.
En fait, c'est au Moyen Âge que s'est élaborée l'une des plus vastes et des plus audacieuses synthèses qu'ait connues l'histoire de la philosophie. Cette conciliation entre la sagesse antique et le dogme chrétien, aboutissant aux grandes œuvres des théologiens du XIIIe siècle, ne représente-t-elle pas, toute préoccupation d'ordre religieux mis à part, un magnifique effort de l'esprit ?
La façon d'envisager le mariage, d'après les idées chrétiennes, était, elle aussi, radicalement nouvelle : jusqu'alors on n'avait vue que son utilité sociale, et admis par conséquent tout ce qui n'entraînait pas de désordres de ce point de vue ; l'Église, pour la première fois dans l'histoire du monde, voyait le mariage par rapport à l'individu, et considérait en lui, non l'institution sociale, mais l'union de deux êtres pour leur épanouissement personnel, pour la réalisation de leur fin terrestre et surnaturelle ; cela entraînait, entre autres conséquences, la nécessité d'une libre adhésion chez chacun des conjoints dont elle faisait les ministres d'un sacrement, ayant le prêtre pour témoin, – et l'égalité des devoirs pour tous les deux.
De son côté, l'Église n'a pas toujours su se défendre des convoitises matérielles qui sont pour elle la plus redoutable des tentations. C'est le grave reproche que l'on peut faire au clergé médiéval, de n'avoir pas dominé sa richesse. Ce défaut a été vivement senti à l'époque.
Je dis que Droit est mort, et Loyauté éteinte
Quand le bon roi est mort, la créature sainte
Qui chacune et chacun faisait droit à sa plainte...
À qui se pourront mais les pauvres gens clamer
Quand le bon roi est mort qui les sut tant aimer ?
In Les Regrets de la mort de saint Louis
Lumière du Moyen-Âge, Régine Pernoud, p. 76
"Lorsqu'une machine de guerre est trop meurtrière, la Papauté en interdit l'emploi; l'usage de la poudre à canon, dont on connait les effets et la composition dès le XIIIe siècle, ne commence à se répandre que du jour ou son autorité n'est plus assez forte, et ou, déjà les principes de la Chrétienté commencent à s'émietter."
"Du futur chevalier, on exige des qualités précises, que traduit le symbolisme des cérémonies au cours desquelles on lui décerne son titre. Il doit être pieux, dévoué à l’Église, respectueux de ses lois : son initiation débute par une nuit entière passée en prières, devant l'autel sur lequel est déposée l'épée qu'il ceindra. C'est la veillée d'armes, après laquelle, en signe de pureté, il prend un bain, puis entend la messe et communie. On lui remet alors solennellement l'épée et les éperons, en lui rappelant les devoirs de sa charge : aider le pauvre et le faible, respecter la femme, se montrer preux et généreux; sa devise doit être "Vaillance et largesse". Viennent ensuite l'adoubement et la rude "colée", le coup de plat d'épée donné sur l'épaule : au nom de saint Michel et de saint Georges, il est fait chevalier."