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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
🎶Partons, partons pour l'Algérie...🎵🎶
« Adieu Paris, adieu misère, adieu terreur d'être fusillé »
Atmosphère de fête et flonflons, discours emphasés et séparations éplorées.

En octobre 1848, le quai de Bercy voit partir 800 personnes sur un convoi de chalands direction l'Algérie, terre coloniale conquise en 1830 et en attente de peuplement.
Cette population* (hommes, femmes, enfants) est constituée de volontaires et non de repris de justice. Ils sont les Colons du Décret, les déportés avec honneurs de la République. La disposition remporte un franc succès dans les classes sociales exsangues du Paris populaire.

Pour le gouvernement de la Seconde République c'est l'occasion de se débarrasser des indésirables de la capitale, des insurgés des émeutes sanglantes du printemps dues au chômage et à la fermeture des Ateliers Nationaux. Et si la réussite du projet aboutit à une terre en grenier à blé pour la France, c'est du « gagnant-gagnant ».

Las! Politique sociale incongrue et irréfléchie vers un échec prévisible, à vouloir faire d'ouvriers des agriculteurs, sans compter la galère de 20 jours de voyage, l'amère déception de l'arrivée dans un désert de cailloux. Tout est à construire, encadrés par l'armée.

Le contexte historique est posé, s'humanise dans un roman factuel à travers l'histoire d'Antoine et Léonie et de quelques familles d'ouvriers des faubourgs. Michèle Perret nous fait un récit à la fois dynamique et dramatique des difficultés majeures rencontrées par la première population française établie en terre Algérienne.


* listing du rôle d'équipage en fin de livre.

NB: un livre qui fait écho au magnifique Un faux pas dans la vie d'Emma Picard de Mathieu Belezi sur l'implantation de colons en 1860
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Courage, générosité, altruisme, débrouillardise, ténacité … ce sont toutes les qualités des femmes qui éclatent dans cette histoire de fuite en avant, vers un pays lointain où tout est hostile, tout à construire, où aucune souffrance ne sera épargnée. Léonie, qui croit avoir trouvé un statut de patronne en épousant l'Antoine, bien plus âgé qu'elle mais déjà bistrotier au faubourg, la belle Jeanne Sabour, à la colle avec le fainéant Raoul, Catherine Dubac, Mélanie Artevel …
Après les sanglantes barricades des journées de juin 48, la répression fait rage. Une issue possible est proposée à ces âmes perdues : partir s'installer en Algérie, où la République leur promet des terres à cultiver, des semences, la protection de l'armée, l'espérance de devenir propriétaires de leur concession. Pour certains, il n'y a pas d'autre choix pour survivre. Et je ne peux m'empêcher de penser à ces hommes et femmes qui échouent aujourd'hui sur les côtes d'Europe ...
C'est la solution qu'ont trouvée les autorités pour se débarrasser de ces fauteurs de troubles. Ce n'est pas cependant une déportation, puisqu'ils sont volontaires : ils doivent simplement être mariés et produire un certificat stipulant qu'ils n'étaient pas des émeutiers … c'est tout ce qu'on leur demande.
Ce premier convoi d'octobre 1848 compte 843 transportés, Il y en aura 17 comme celui-ci. Ensuite, à partir de 1850, on enverra en Algérie des déportés après deux années d'emprisonnement passés à Belle-île … Commence le voyage de ces enfants de paysans échoués à Paris. C'est tout d'abord le charme d'une croisière par les canaux de Bourgogne puis sur le Rhône, et puis la mer qu'ils voient pour la première fois. Ils sont enfin débarqués sur le sol aride de Saint-Cloud, poste militaire tout près d'Oran, dans des baraquements car leurs maisons sont à construire …. Les illusions s'effondrent.
Quand j'étais plus jeune et que mon beau-frère était mobilisé du côté de Colomb-Béchard, on nous disait que cette guerre d'Algérie protégeait les riches colons, que ces jeunes gens qui y laissaient la vie ne les méritaient pas … Mais personne ne nous avait jamais raconté comment se fit l'arrivée des premiers colons, leurs relations avec les immigrés espagnols déjà installés le long de la côte, leurs souffrances, leurs désillusions, leur ignorance de tout ce qui les attendait. Des hommes et des femmes rudes au mal, avec des courageux et des salopards, des malins prompts à cumuler les terres, les faibles qui ne survivraient pas à la rudesse du climat et aux fièvres. Aucune information et surtout, une incapacité à communiquer avec les Arabes, méprisés par la troupe, éternels humiliés.
Le roman se lit dans un souffle. On « voit » les décors, les costumes, les trognes, les violences – celle de la nature, des hommes, de la maladie – on souffre avec eux, et surtout avec elles. Un seul regret : ne pas savoir ce qu'il advient à la belle Jeanne, qui a retrouvé l'Antoine avec l'assentiment de Léonie, partie avec un officier … une suite, peut-être ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je n'ai pas l'habitude de lire des romans historiques, mais celui-ci m'a beaucoup intéressée et donné envie de lire davantage de livres de ce genre.

Le premier convoi de 1848 raconte une épopée qui m'était jusque là inconnue. Des révolutionnaires de Paris sont envoyés en Algérie, colonie française depuis peu, pour construire des villes, cultiver les terres, peupler cette nouvelle région de colons français. Toutefois, ce sont les familles qui se sont portées volontaires pour ce voyage, avec de l'argent, des propriétés à la clé, et pour échapper aux peines de mort si les rebelles sont attrapés et jugés pour leur participation aux barricades meurtrières.

La plume de l'auteure est très belle et riche de détails, on sent tout le travail de documentation derrière, car on a réellement l'impression d'être retourné à cette époque, et de vivre parmi ces gens, taverniers, artisans, petit peuple, de parcourir la France puis d'arriver en Algérie en ce milieu du 19ème siècle.

Une belle découverte !
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