Tu dois être acteur de ta vie, c’est à toi de décider ce que tu veux en faire. Pour ce qui est des actions, sois patient. Cela arrivera bien plus vite que tu ne le crois.
On s’assure simplement que chacun puisse s’en sortir si un coup tourne mal. Et qui sait, peut-être qu’un jour on mettra ce fichu gouvernement à terre. Face à leur armée, il nous faudra tenir la route.
Entretenir des prisonniers coûtait trop cher, et ils affirmaient qu’un homme ayant commis une faute recommencerait systématiquement. Les tuer était donc la solution la plus juste pour l’ensemble de la communauté. La plus sécuritaire.
Les premières exécutions avaient suscité l’indignation du peuple, puis la peur l’avait emporté. Tout ce que la contestation récoltait était une pluie de balles. Des familles entières étaient fusillées chez elles pour avoir seulement critiqué La Coalition. Les micros étaient devenus aussi efficaces que les fusils. Plus personne ne disait rien.
Fermer les yeux était la seule façon d’affronter cette vie.
Le quartier des Quatre Vents faisait partie des bas-fonds de la Capitale. En fait, il était à lui seul les bas-fonds de la sixième division. On y trouvait toutes sortes de trafics et de marchés noirs, ce malgré les patrouilles continuelles de la milice, une armée parallèle constituée de citoyens opportunistes.
Mieux valait ne pas s’aventurer dans ce quartier si on n’avait pas les os solides.
Ce n’était pas la première fois qu’il s’aventurait à contourner les règles. Quelques graines volées par-ci, une pièce de monnaie escamotée par là… Rien de bien grave, seulement de quoi épaissir la soupe. Mais s’il était pris, il en serait fini de lui.