AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 357 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman historique de Judith Perrignon ressemble à une enquête journalistique de par le recueil des témoignages des participants actifs aux obsèques de Victor Hugo.
Judith Perrignon apprend au lecteur que la disparition de Victor Hugo a été un enjeu politique entre les laïques et les religieux, les bourgeois et les prolétaires.
Elle montre aussi comment le pouvoir a pu conserver l'ordre public face à l'immense émotion suscitée par la perte de l'icône que représentait Victor Hugo.

Par le choix des témoins, et la chronologie de l'enquête, la lecture gagne en tension et en émotion avec le rassemblement pour les funérailles.
Le roman de Judith Perrignon n'est pas un hommage à Victor Hugo, mais un hommage à la vénération que lui portait une nation.
Commenter  J’apprécie          8610
Je n'écrirai pas un long commentaire .......
Dans cet ouvrage historique, l'auteur nous décrit, cent trente ans plus tard, avec fougue, talent, énergie et rage, à travers de multiples témoignages, sous de multiples angles, cet événement National, la Semaine Haletante qui sépare le dernier souffle de Victor Hugo, cet artiste engagé au service de la liberté , de la fraternité, de l'égalité et de la beauté à ses funérailles en grande pompe.
Ce génie créateur compulsif, c'était lui, la légende du XIX°siècle finissant , s'éteignant , à 83 ans ,ce 22 mai 1885, au 50 de l'avenue parisienne qui depuis longtemps déjà , porte son nom.
Les derniers mots du maître à Jeanne, Georges et Adèle seraient ceux- ci :" Soyez heureux, pensez à moi, aimez -moi"..
Qui serait aujourd'hui, capable de réunir deux millions de personnes derrière son cercueil ?
La nouvelle court les rues, le poéte est mort, les ouvriers, ces misérables , qu'il a tant magnifiés
voudraient bien assister aux obsèques nationales........
Un texte flamboyant et engagé, un hommage vibrant rendu au grand homme , l'émotion nationale fort bien rendue aussi du côté éminemment politique et idéologique ........
Une plume agréable , une lecture vive et belle au service d'un récit formidable de bout en bout.
Bravo à l'auteur pour ce livre érudit, enthousiaste , bien documenté au service d'un personnage quasi mythique !
La description époustouflante de jours bouillonnants pour cet événement national " :La République ce jour-là, étouffait l'homme révolté ."...
Je connais Judith Perrignon pour sa collaboration à l'ouvrage de Marceline Loridan-Evens que j'ai lu : "Et tu n'es pas revenu " .
Commenter  J’apprécie          530
Mai 1885. Le vieil Hugo est mourant, refusant toujours la confession. Hors de ma vue, la calotte*!
Au dernier souffle, 500 personnes devant chez lui, en silence. Paris pleure son poète.

Icône nationale, Victor Hugo ne s'appartient plus. De tous bords politiques, on se l'approprie, on vote des obsèques nationales mais on s'étripe pour juger du bien-fondé de la mise au Panthéon, trop laïquement révolutionnaire pour la Droite conservatrice. D'autant qu'il faut en virer les curés pour y remettre les Grands Hommes.
Et chacun y va de son avis, de la chambre des députes au pavé parisien, des journaux aux encagés des Grande et Petite Roquette, des amnistiés de 71, des socialistes, anarchistes de tout poil. On réprime même une émeute aux relents enfouis de Communards au Père Lachaise.

Le grand défilé des funérailles, tous veulent en être, drapeaux déployés, et ça risque de crisper les susceptibilités ...
Car Victor Hugo a beau être fils d'officier d'Empire, il a toujours écrit pour le peuple, et de ses idéaux de liberté, en a tiré ses livres et ses vers.

Judith Perrignon restitue à sa manière très littéraire un temps fort de la jeune IIIe République, un événement qui fit date par sa démesure et les passions soulevées. Paris va vivre une manifestation populaire unique relatée ici avec précision, mêlant les événements forts de la vie de Victor Hugo par les souvenirs de ses proches et restituant le contexte fortement politisé du 19e siècle.

Passionnnant, et à compléter par les photographies d'époque qui donnent une idée de la démesure de ces funérailles nationales.

Testament de Victor Hugo:
" Je donne cinquante mille francs aux pauvres, Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises, je demande une prière à tous les âmes. Je crois en Dieu."

(*anachronisme, je reconnais!)
Commenter  J’apprécie          530
Si certains meurt seul, Victor Hugo va lui, mourir entouré des siens.
Deux milliond de personnes vont également suivre le cercueil de Victor Hugo jusqu'au Panthéon où il reposera finalement.
Ce livre est très documenté mais malgré tout il manque des informations car, en ce qui me concerne, j'ai été obligée de me documenter sur l'identité de certains personnages. Oui, tout le monde n'est pas historien ou féru d'histoire. Quoi qu'il en soit ce roman met on lumière non seulement la tristesse de ses proches mais aussi l'aspect politique. Ainsi si les ouvriers souhaitent que l'enterrement se déroule le dimanche pour pouvoir y assister, le gouvernement fait le choix de le fixer le lundi, les travailleurs ne pourront donc pas se mêler aux funérailles. Par ailleurs, les drapeaux rouges sont interdits.
Tout le monde veut avoir sa place pour accompagner Victor Hugo, que ce soit par amour ou pour des aspects plus politiques. Ainsi, le choix du Panthéon plutôt que le cimetière du Père-Lachaise a été longuement discuté, finalement, la séparation de l'Église et de l'État est un symbole fort.
Si ce livre est indiscutablement intéressant, il n'est pas, comme il est écrit pourtant dans plusieurs billets, accessible à tous. Les références multiples à des hommes engagés, journalistes, hommes politiques, nécessitent soit, une culture assez importante, soit la curiosité et donc la volonté de poser le livre pour s'informer, de se documenter. En tout cas, Victor Hugo mérite bien un petit effort !!!
Commenter  J’apprécie          500
Il est mort le poète !
Tout Paris pleure son grand homme ou se réclame de lui. Sa famille et ses amis, les ouvriers, les artisans, les anarchistes et les anciens communards, les amnistiés, les exilés, les libres penseurs, les républicains, les socialistes et les catholiques, tous veulent lui rendre hommage ou « tirer le cadavre de leur côté ». La police craint les débordements et les mouchards font leur travail de délateurs pour la renseigner.

Des décisions sont prises pour éviter la présence des plus pauvres - les ouvriers - aux obsèques nationales de « l'homme qui leur a tendu le miroir ». Pourtant « les misérables », qui sentent déjà vivement son absence, sont peut-être les seuls à faire du sentiment et pas de politique. Ils peuvent quand même se réjouir que « le vieil Hugo populaire, ami de la pompe, des parades et des défilés, immortel avant d'être mort » va reposer au Panthéon, désacralisé pour lui, au grand dam de l'Eglise.

Avec Hugo, l'église Sainte-Geneviève devient donc un temple laïc des grands hommes, la gauche a gagné, le peuple aussi. Il y aura foule pour accompagner le poète dans sa dernière demeure. Une foule populaire et joyeuse, une foule qui rend immortel celui qui « vivait en bourgeois mais si soucieux des déshérites ».

Judith Perrignon nous immerge dans la peine et dans l'effervescence populaire et politique suscitées par la mort et les funérailles de Victor Hugo. Dans un style brillant et efficace elle nous fait revivre, intensément et sans pause, ce moment historique pas seulement pour les Français.
Commenter  J’apprécie          500
Un tout petit livre en hommage à un grand homme.
Un petit livre relatant une poignée de jours et un siècle formidable !

Victor Hugo vient de mourir. Et déjà, on s'organise dans tous les recoins de Paris pour préparer ses obsèques.
Obsèques, qui comme tout un chacun le sait, seront grandioses.

Judith Perrignon nous entraîne dans un roman fort bien documenté à la rencontre de ceux qui ont aimé Victor Hugo mais aussi de ceux qui l'ont un peu moins aimé. Qu'ils soient proches ou éloignés, la mort du poète ne laisse personne indifférent.

Emue, j'ai retrouvé ses petits-enfants bien aimés, Georges et Jeanne – la Jeanne aux confitures – perdus, profondément attristés.
Compatissante, j'ai retrouvé Adèle – la fameuse Adèle H – qui, loin du bruit de Paris, continuera sa propre litanie.
Curieuse, j'ai appris à connaître d'autres proches du poète : Alice, sa belle-fille, Lockroy l'époux de cette dernière, Auguste Vacquerie et Paul Meurice, ses amis.
Intriguée, j'ai découvert Maxime Lisbonne et Lissagaray, tous deux journalistes, fervents républicains, attachés aux idées de la Commune.

J'avoue que j'ai eu parfois du mal à suivre les personnages, à retrouver qui était qui, tant on passe de l'un à l'autre en peu de temps. Malgré cela, j'ai apprécié cet ouvrage court car il exprime combien Victor Hugo fut et restera un homme qui compte pour la République française, un poète engagé auprès des miséreux, des « petites gens »qui n'auront de cesse de lui rendre eux aussi un hommage vibrant.
A la lecture de ce livre, on comprend combien chacun veut tirer la couverture sur soi, se revendiquer de Victor Hugo, exiger des comptes à qui de droit...mais finalement, ce qui primera, au-delà de toutes ces petites querelles intestines, c'est bien l'amour prôné par Victor Hugo, cet écrivain sublime !

Merci aux éditions Pocket pour l'envoi de ce livre et bien sûr à Babelio pour l'opération Masse critique.
Commenter  J’apprécie          380
22 mai 1885 , 50 avenue Victor Hugo , la nouvelle se répand comme une traînée de poudre . Victor Hugo vient de mourir. Ce ne sera que le 1er juin que Victor Hugo rejoindra sa dernière demeure après une nuit passée sous l'Arc de Triomphe. Des obsèques nationales, pour la première fois pour un poète. C'est avec brio que Judith Perrignon nous propulse dans ce Paris de la fin du 19ème, pas encore remis de la Commune, avec ses petites gens, ses ouvriers, ses anarchistes, ses socialistes . En face la IIIème République fière de son pouvoir, utilisant tous les moyens possibles pour "neutraliser" ces révolutionnaires... Un roman historique au plus près de l'histoire qui se lit comme un roman , Judith Perrignon voue une adoration sans bornes à Victor Hugo elle nous la fait partager et nous entraîne avec elle dans les pas de ce montre sacré de la littérature .
Commenter  J’apprécie          380

Quel magnifique hommage que celui rendu par Judith Perrignon !
Hommage rendu à l'auteur des Misérables, bien entendu, mais par-delà cette figure tutélaire, hommage rendu à la figure du Poète, à ses mots et à leur incommensurable pouvoir.

On a du mal à imaginer aujourd'hui l'ampleur de l'émotion qu'a pu susciter la mort d'un écrivain. Il faut pourtant essayer de se représenter les milliers d'individus se rendant sur le seuil de la maison d'Hugo, l'immense cortège du peuple accompagnant une dernière fois celui qui avait su le comprendre et le défendre, l'infinie tristesse qu'avaient en partage tous ceux qui lui étaient reconnaissants de la dignité qu'il leur avait accordée et du respect qu'il leur témoignait.

Judith Perrignon nous remet tout cela en mémoire. Ce faisant, elle évoque avec talent tout ce que ce décès a cristallisé. Né en 1802, Victor Hugo a traversé son siècle, tout entier fait de sursauts révolutionnaires, de tentatives de restauration d'un régime que l'on croyait pourtant avoir décapité, d'oppositions violentes, de combats farouches en faveur du progrès social... le tout soldé bien souvent par de véritables bains de sang.
L'enterrement du grand homme constitua un enjeu que l'on a un peu oublié : Hugo est aujourd'hui une icône telle qu'il ne fait plus débat. Pourtant, républicains ou socialistes, bourgeois bon teint ou ouvriers, chacun voulut voir dans le poète un héraut de sa cause... Même l'Eglise tenta jusqu'au dernier instant de le ramener dans son giron !

Qu'importe. Après la disparition de l'homme, ses mots perdurent. Dégagés de la tutelle de leur auteur, les mots du poète s'imposent dans toute leur souveraineté. Ils se diffusent et font germer les idées. Ces mots transmis par un père, appris à l'école ou découverts dans un livre, accomplissent leur oeuvre et accompagnent les hommes jusque dans les moments les plus cruels de l'Histoire. Ils les soutiennent, les aident à vivre et finissent, parfois, par remporter des victoires, comme lors de l'enterrement de la guillotine.

Les hommes auront beau effectuer des mouvements de recul, se replier sur eux-mêmes ou se réfugier dans l'obscurantisme, les mots sublimes du poète resteront toujours là, à leur portée, prêts à les guider sur la voie de l'intelligence, de l'empathie et de la liberté.

Un grand merci à Judith Perrignon pour ce très beau texte qui m'a permis de me replonger dans la littérature et l'histoire de ce XIXe siècle si cher à mon coeur (et un coup de chapeau à l'éditeur pour le soin particulier apporté à la couverture et à la fabrication du livre) !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          321
Judith Perrignon a cette étonnante capacité à faire revivre les morts par la grâce d'une plume taillée pour la narration. Elle m'avait beaucoup émue avec C'était mon frère, en choisissant de se faire le porte-voix de Théo van Gogh qui n'a pas survécu plus de six mois à la mort de Vincent. Elle donnait à voir un versant moins éclairé du célèbre peintre, loin des raccourcis et des étiquettes. Un magnifique récit, qui m'imprègne encore plusieurs années après sa lecture. Et la voici qui s'intéresse à présent à Victor Hugo ou plutôt au séisme provoqué par son décès, le 22 mai 1885.

Avec un brio déconcertant, l'auteure transporte son lecteur au chevet du grand homme, auprès de sa famille, de ses proches mais également de tous les anonymes qui se pressent pour lui rendre un dernier hommage dans les rues d'un Paris encore agité par les soubresauts de la Commune. Elle nous guide à travers les méandres des multiples groupuscules politiques, des mouvements d'idées, des revues et des journaux qui se font les relais des idées qui s'affrontent en permanence. La mort de Victor Hugo déclenche une véritable hystérie parmi les révolutionnaires et autres anarchistes qui ne rêvent que de ranimer la flamme de l'insurrection ; du côté du gouvernement on sent bien sûr le danger, on déploie un dispositif de sécurité, on infiltre des agents au sein des groupes politiques qui pourraient poser problème. Et surtout, on se dépêche d'orchestrer des funérailles nationales pour empêcher le peuple, ce petit peuple si souvent célébré et défendu dans les romans de Hugo de s'approprier l'événement. La date (un lundi, jour oeuvré pour tenter de contenir la foule), le parcours (rive gauche, pour les mêmes raisons), le cérémonial (cercueil exposé toute une journée sous l'Arc de triomphe), tout est contrôlé au millimètre. Car il ne faudrait pas que ces funérailles soient celles de l'homme politique que fut Victor Hugo. Ne doit rester dans les mémoires que le Poète...

Le roman que nous sert Judith Perrignon est aussi une façon de s'interroger sur ce qu'est devenu l'héritage de Victor Hugo. Qu'avons nous fait des idées de liberté, d'égalité et de démocratie si ardemment défendues par cet homme durant toute sa vie ? Que devons-nous à celui qui refusa la pression de l'Église jusqu'à son lit de mort au point que l'on finit par débarrasser l'église Sainte Geneviève de ses attributs religieux pour inaugurer ce qui est encore l'actuel Panthéon, dernière demeure des grands hommes ? Qu'est devenue "la phrase" du poète, celle qui porte, suscite les espoirs et incite à les concrétiser ? Ces funérailles grandioses ont-elles atteint leur but, celui de museler à jamais le penseur politique ? Il est toujours intéressant de se pencher sur la façon dont on parvient à étouffer la grandeur des idées et de voir comment nous mêmes sans forcément nous en apercevoir, nous contribuons à piétiner les idéaux que nous ont légué d'illustres combattants..

"La phrase aime les températures extrêmes, les poètes, c'est connu, grandissent avec les tyrans. Mais une torpeur démocratique s'est progressivement installée, comme l'électricité le long des rues, nous avons perdu l'habitude d'avancer dans l'obscurité, nous avons laissé l'algorithme économique gouverner, Marche ou crève. Nous sommes devenus de moins en moins sensibles aux épopées poétiques et au bonheur des peuples, moins tendres, moins naïfs aussi, plus froidement personnels. La phrase est au mieux un très beau livre, au pire un cache-misère aux tribunes officielles. On ne dit plus les pauvres, les riches trouvent que ça fait mauvais genre, on dit d'où ils sont et la couleur de leur peau. C'est plus précis et ainsi on ne leur doit rien. Ils ont perdu la protection des mots".

Avec ce roman écrit avec passion et une réelle empathie, c'est un livre éminemment politique que nous offre Judith Perrignon, faisant le lien entre les époques et provoquant la réflexion. Elle nous tend un miroir et nous invite à contempler notre siècle à l'aune des révolutions passées. C'est passionnant et superbement bien fait.

Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          200
Écrivain, poète, dramaturge... Victor Hugo a laissé une marque indélébile sur la littérature française... À la lecture de ce livre, on se rend bien compte qu'il était plus encore. Père aimant, grand-père présent, homme de grandes convictions, défenseurs du peuple, luttant ardemment contre la peine de mort, homme politique, philosophe... Un grand homme, qui mérite amplement sa place au Panthéon. Un homme qui a marqué son temps, son époque... Ce livre nous fait vivre, quasi minutes par minutes, les derniers jours d'Hugo, mais également l'après... Jusqu'à son entrée à la Place des Grands Hommes.. Un document historique, un roman passionnant, écrit richement, fourmillant de détails... Une lecture passionnante...
Commenter  J’apprécie          191




Lecteurs (616) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3189 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}