On peut passer sa vie entière avec des personnes qui pensent savoir qui vous êtes ou devriez être et qui ne vous autorisent jamais à devenir quelqu'un de différent.
L'amusement , du désespoir , la conscience de son incapacité à redresser une situation qui lui avait échappé tel un cheval emballé .
Je suis d'accord , et sans aucune équivoque .Qu'elle soit réelle ou fictive , l'histoire des vampires remonte cependant bien avant les Grecs.
Personne n'était là pour m'observer en dehors de mon cocher , et les circonstances n'étaient pas meilleures pour lui que pour moi .
Dans la vie, rien n'est jamais certain, sauf qu'il ne faut pas en avoir trop peur pour accepter les défis qu'elle nous propose.
Consciente qu'on l'observait, Eliza rougit et s'excusa en souriant.
- Pardon… Vous m’avez dit quelque chose ?
- Non, répondit Caroline. Et surtout ne vous excusez pas, je vous en prie. Vous vous êtes laissée happer ! Tout comme moi… C’est le plus beau compliment que l’on puisse faire à un acteur.
- Sans doute, dit Eliza, étonnée. Pendant un moment, j’ai eu l’impression d’y être. Croyez-vous qu’il existe des gens dans le genre de ce pauvre Renfield ?
Caroline frissonna.
- J’en ai bien peur ! En revanche, je suis sûre que les vrais vampires n’existent pas !
- Les vrais vampires ? Un tel art de la séduction est pourtant bien réel ! Des personnes qui s’entredévorent, qui vivent en se nourrissant des émotions des autres…
- Oui, d’ailleurs tout est là, convint Caroline. Nous ne ressentirions pas une telle frayeur si le danger n’était qu’imaginaire. Nous sursautons la première fois devant des ombres, et nous rions ensuite de notre bêtise en nous sentant stupides, mais bien contents que derrière tout cela il n’y ait rien ! Si on sait au fond de soi que le mal est bien réel, et peut-être pas seulement cette fois-là, ce qu’on ressent est alors complètement différent.
- Si vous voulez mon avis, c'est une histoire stupide, murmura Netheridge plus ou moins pour lui même. Des vampires ! Pourtant, d’après ce que l'on raconte, il semblerait que c'est ce qui fait rage a Londres en ce moment. Qui est ce Bram Stocker ? Et d’où vient ce nom de "Bram" ?
- C'est le diminutif d'Abraham, répondit Joshua.
- Un juif ? rétorqua Netheridge en écarquillant les yeux.
- Irlandais, a ce qu'on m'a dit.
Joshua esquissa un sourire, mais la tension dans ses épaules n’échappa nullement a Caroline. Elle avait appris a ne pas prendre sa défense - c’était humiliant, comme s'il y avait quelque chose a expliquer au fait d’être juif ! -, mais s'en abstenir était difficile.