Lecteur fidèle des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, que j'avais découverts par hasard et par chance, je viens de terminer le premier opus des affaires menées par leur fils Daniel. Jeune avocat au sein d'un cabinet dirigé par un ami de Thomas, sous l'autorité d'un autre avocat expérimenté et hautain, Kitteridge, Daniel réussit à innocenter un accusé, avant d'être chargé d'une affaire beaucoup plus ardue en dépit des apparences.
Dans le plus pur style qu'elle a elle-même créé,
Anne Perry nous emmène dans la haute société anglaise avec ses codes victoriens qui en ce début de vingtième siècle restent immuables et contraignants. La place de la femme n'évolue pas et l'arrogance d'une société masculine est telle qu'on ne voit pas comment elle pourrait être mise à bas par une révolution sociétale.
Ce qui change cependant c'est le rythme de l'écriture. Ce nouveau roman laisse davantage la place à l'enquête policière menée maintenant par des avocats et des scientifiques qui s'appuient sur les découvertes récentes comme la radiologie.
Anne Perry mise sur la connaissance qu'ont les lecteurs de son oeuvre, délaissant au passage l'atmosphère des soirées mondaines ou des visites dans les salons feutrés où l'on prend le thé entre deux sandwiches au concombre...
Le résultat est plus enlevé, aussi convaincant que par le passé, et même les nouveaux lecteurs se laisseront mener par cette reine du crime qui a peu à envier à Dame Agatha.