AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,07

sur 21 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
3 avis
Il y a plusieurs personnages anonymes dans ce quatrième roman de Leif GW Persson : le premier ministre, le ou les ministres, l'expert sécurité du premier ministre. Pas de noms mais la chronologie qui défile renvoie inéluctablement à la nuit du 28 février ( titre de l'édition des Presses de la cité – le titre des Édition Rivages est tout aussi bien choisi ). L'année 1986 n'est jamais citée mais le lecteur ne peux que penser au 28 février 1986 date à laquelle toute la Suède a été ébranlée par l'assassinat du premier ministre Olof Palme, tué d'une balle de pistolet dans le dos, en soirée, alors qu'avec son épouse il regagnait, sans protection, son domicile après une soirée cinéma. Ce tragique évènement est relaté dans le détail à la fin du roman même si c'est le premier ministre qui est assassiné son nom n'est pas révélé. La plus grande partie de ce roman s'attache à relater et décrire l'avant 28 février.

Leif GW Persson axe son récit dans deux directions. La première apparait suite au décès le 22 novembre de John P. Krassner d'une chute du 15ème étage de l'immeuble où il vivait à Stockholm. Accident, meurtre ou suicide ? le suicide fait vite l'unanimité d'autant plus que cette piste a fait l'objet d'une enquête menée par l'inspecteur Bäckström, sa conclusion est expéditive mais non dénuée de logique. L'inspecteur Bo Jarnebring de la brigade centrale d'intervention de Stockholm qui occupe par intérim le poste de commissaire et de chef de la criminelle d'Östermalm ( quartier central de la capital ) n'est pas loin de penser la même chose. Un mot a été découvert dans la modeste chambre de la victime, des phrases énigmatiques «J'ai passé ma vie entre le désir de l'été et le froid de l'hiver … Et ce n'était pas la vie que j'avais imaginée» ne manquent pas de renforcer la thèse du suicide. Mais Krassner a aussi expédié une lettre à l'attention personnelle de Johansson qui va alors de fouiller son passé jusqu'aux Etats-Unis où il séjourne lors d'un stage au FBI à Quantico.

Dans l'autre direction, l'auteur offre une immersion au sein de la police de sécurité intérieure et service de renseignement, plus connue de nos jours sous le nom de Säpo après s'être appelée Säk. le récit commence dans les années 1970 et se confond avec le parcourt professionnel du sous-directeur Berg. A l'époque les investigations menées sont multiples comme par exemple la surveillance de réfugiés yougoslaves et kurdes soupçonnés de préparer des attentats et plus généralement surveillance et fichage de nombreux suédois, simples citoyens mais aussi personnalités politiques. En 1986 cela avait abouti à mettre en évidence, après l'arrivée de la gauche au gouvernement, d'extrémistes de droite ( jusqu'à des néonazis) haïssant le premier ministre. Cet état d'esprit se rencontrait chez les simples citoyens mais aussi dans l'armée et la police. le lecteur est interpelé par l'absence de décisions et d'anticipation autant du côté de la police de sécurité que du côté de l'expert sécurité du premier ministre. Berg ne veut pas rendre de comptes, il est persuadé de la pertinence et de la validité de son opinion. Dans ce contexte Jan Guillou journaliste d'investigation et écrivain franco-norvégien est cité. A cela s'ajoute un personnel parfois tenté de se placer au-dessus des lois sous couvert du secret soit disant indispensable à la sécurité de l'Etat ou pour assouvir des ambitions et satisfaire à des intérêts personnels. le décès du citoyen américain Krassner n'a pas échappé à la vigilance de la police de sécurité.

Une des habitudes narratives de LGW Persson est de consacrer une part de ses récits à la vie privée de ses protagonistes, ce titre n'échappe pas à la règle. L'ensemble enquête – vie privée forme un tout cohérent, bien raconté, non dénué d'humour et bienvenu pour le lecteur qui souhaite approfondir ses connaissances sur la mode de vie suédois. Ce titre est le quatrième publié par Leif GW Persson et son univers littéraire prend forme. Il y a en toile de fond la police suédoise avec ses multiples services et brigades que le lecteur voit évoluer ( tout a commencé en 1977, dans ce roman nous sommes en 1986 ). Pas étonnant d'y retrouver d'assez nombreux personnages récurrents. Johansson bien sûr, mais aussi Jarnebring et d'autres noms, d'hommes et de femmes, du haut de la hiérarchie jusqu'en bas de l'échelle, une diversité indispensable pour mieux décrire la réalité policière de la Suède. le lecteur aura l'occasion de revoir Bäckström, policier misogyne, réputé pour sa paresse et amateur d'alcools.

Leif GW Persson prend parti. Il propose un coupable pour l'assassinat du premier ministre. Johansson va élucider la mort de Krassner mais ses recherches sont surtout l'occasion pour l'auteur de dresser un portrait du premier ministre ( que je qualifie de susceptible d'être controversé ) assez loin des clichés connus et dont la carrière a été beaucoup influencée par la guerre froide dont il a été le contemporain. le récit de l'auteur est agrémenté d'une habile et réussie ambiance d'espionnage.

Les premiers jours d'enquête après la mort du premier ministre sont autant d'échecs et conséquences de toute une institution absolument pas préparée à gérer une telle catastrophe et d'une hiérarchie parsemée d'incompétents. Quant à Lars Martin Johansson en début d'année 1986, il est nommé chef du service du personnel de la police nationale et cela l'éloigne de la mobilisation des enquêteurs après la nuit du 28 février ( 1986 ).

Exemplaire lu : Leif GW PERSSON – Entre le désir de l'été et le froid de l'hiver. Titre original « Mellan sommarens längstan och vinterns köld » ( Suède – 2002 ) traduit du suédois par Philippe Bouquet, Éditions Rivages novembre 2012, ISBN 978-2-7436-2430-9.

Première édition en 2005, Éditions Presses de la cité, collection Sang d'encre, sous le titre « La nuit du 28 février », traduction de Philippe Bouquet. ISBN 9782258062306. Réédition en poche, LGF « le Livre de Poche » n°37189, ISBN 9782253116318 .
Lien : http://cercle-du-polar-polai..
Commenter  J’apprécie          10

L'assassinat d'Olof Palme le 28 Février 1986, jamais élucidé, a inspiré de nombreux auteurs de polars suédois, de Maj Sjowall et Per Wahloo à Stieg Larsson en passant par Jan Stocklassa et Leif Persson. Dans ‘La nuit du 28 Février', Leif Persson mêle des éléments réels de cette affaire (les circonstances de l'assassinat, la piste du PKK ou les relations d'Olof Palme avec la CIA et la Russie, par exemple) avec de la pure fiction.


En commençant la lecture du roman, on est d'abord surpris par tous ces policiers peu compétents, alcooliques, obsédés sexuels et au langage extrêmement vulgaire. du jamais vu dans un polar nordique! Ensuite, on découvre un récit assez décousu avec de longs moments qui cassent l'action. En particulier, la technique qui consiste à décrire ce que chacun des nombreux policiers fait à un moment donné, lasse vite. A tout instant, on se demande si on va laisser tomber le roman. Surtout qu'aucun des personnages ne semble particulièrement sympathique. Visiblement l'auteur ne cherche ni à plaire, ni à accrocher le lecteur. Le seul point positif est une touche d'humour qui fait surface par moment, du moins au début.


L'action se passe à Stockholm dans le milieu de la police, mais aussi dans celui de la sécurité intérieure. On s'ennuie ferme en lisant les chapitres relatifs à la sécurité intérieure. Vers le milieu du roman, l'intrigue prend forme (enfin!). John Krassner, journaliste américain, mort défenestré, faisait l'objet d'une recherche de renseignements de la part des services de sécurité intérieure. Pourquoi? Sa mort parait suspecte au commissaire Lars Martin Johansson qui décide de mener l'enquête sur ce qui n'est peut être pas un suicide. Mais qui est Krassner? Un journaliste d'investigation? Un romancier ou un activiste? Que va révéler cette enquête? Et quel est le lien avec Olof Palme?


Les changements de style d'un chapitre à l'autre, les redites, pas toujours identiques, font penser à un livre écrit à quatre mains, ou alors sur une période assez longue. L'éditeur a de toute évidence sauté l'étape de la relecture et de la correction. Il aurait dû faire supprimer un tiers du texte pour rendre moins pénible la lecture. Quant au traducteur, il aurait pu trouver des synonymes à ‘bites' et ‘grosses miches' mots qu'on retrouve de façon assez récurrente au fil des chapitres. Finalement, c'est un roman d'espionnage, plus qu'un roman policier. Je ne l'ai pas aimé. Mais raccourci et réécrit, et en gardant la même intrigue, c'aurait été un très bon roman.


Pour la petite histoire, ce jour mercredi 10 juin 2020, la justice suédoise a décidé de clore (enfin!) l'enquête sur l'assassinat d'Olof Palme. Donc, l'affaire restera à jamais non élucidée.
Commenter  J’apprécie          00
Je n'ai lu que les premiers chapitres. Trop confus pour moi. Je ne sais plus qui est qui. Les personnages sont trop nombreux dès le départ. J'abandonne.
2019 - Longtemps après avoir abandonné ce livre, un jour de famine, je le reprends... Mais cette fois, je me suis organisée : j'ai rédigé une liste des personnages au fur et à mesure de leur apparition dans le livre.
Et j'ai pu constater que des noms "tombent" dans le récit comme si l'auteur les avait déjà présentés.
Pour info, amis lecteurs, Vindeln et Gustaf Adolf Nilsson sont une seule et même personne, comme vous l'apprendrez à la page 42.
Quant à Holle Hultman, si vous vous demandez à la page 36 : "quel rapport avec Noël", vous n'aurez pas la réponse mais vous apprendre à la page 38 de qui il s'agit.
Je ne sais pas si je vais persister, il s'agit vraisemblablement d'une série...
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2880 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}