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Citations sur Le tour du cadran (20)

Il secoue la tête, plisse les yeux, et se remet à feuilleter le livre. Bien qu'il porte une petite barbiche blanche, on voit très bien qu'il n'a pas de menton. Tu sais bien : il y a des gens qui n'ont pas de menton, dont le visage, sous la bouche, est comme mangé par le cou. Ils ressemblent à des poules. Georg Weiner est de ceux-là. Soit ces gens-là portent la barbe, et alors on le voit moins, soit ils se rasent, et alors ils ont un air stupide. Je crois que c'est quelque chose d'atavique. Les hommes ont du être ainsi entre la seconde et la troisième période glaciaire ... Non, je ne plaisante pas, je t'assure. Je l'ai lu dans une étude anthropologique sur les hommes préhistoriques. Et moi, les gens sans menton me répugnent. En regardant ainsi le vieux, il m'est venu l'idée complètement saugrenue qu'il existe peut être une société secrète, une secte des gens sans menton qui se regroupent contre tous les autres, et que peut être le vieux brocanteur était de mèche avec Georg Weiner, qu'il allait m'offrir un prix ridicule pour mon livre, pour que je puisse pas partir en Italie avec Sonia.
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Tu ne le sais pas, Steffi ? Tous les châtiments infligés par la justice le sont pour toute la vie. Tous ceux qui sortent de prison doivent cacher leurs mains, car elles sont souillées à jamais. Ils ne peuvent plus tendre la main ouvertement, franchement à personne et doivent passer toute leur vie en cachette, les mains dissimulées, tout comme moi aujourd'hui pendant ces douze heures...
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Ce n'était pas l'amour - l'amour était éteint, mort, ou plutôt crevé, comme une bête malade, immonde - mais la haine - une haine tenace qu'il ne pouvait enfouir au fond de lui, une haine implacable, impérieuse, qui lui commandait d'aller jusqu'au bout de sa vengeance.
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Qui a vu Venise ne connaît que la vitrine de l'Italie, qui a vu Padoue en connaît l'âme secrète.
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Stanislas Demba semblait réfléchir.
- Ham and eggs - si Monsieur désire quelque chose de chaud, recommanda Franz, avec ce sens de la politesse caractéristique des serveurs viennois, qui se feraient plutôt couper la langue que de consentir à dire normalement "vous" à un client, comme le commun des mortels.
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Mr le conseiller Klementi marchait d'un pas lent et avait en outre l'habitude de s'arrêter très souvent, tout en poursuivant la conversation - de préférence au beau milieu des rues les plus fréquentées, comme s'il fallait qu'il gênât les autres pour se sentir lui-même véritablement à son aise.
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Que l'humanité s'arroge le pouvoir de punir, voilà l'origine de toutes les déficiences intellectuelles... Si la justice n'avait pas inventé le châtiment, il y a déjà longtemps que l'on aurait trouvé le moyen de rendre tous les crimes impossibles, superflus ou inutiles. Quels progrès aurions-nous faits en toutes choses si nous n'avions ni gibet, ni cachot ! Plus d'incendies, faute d'incendiaires. Plus d'armes, plus d'assassins... Plus de voleurs, chacun ayant selon ses besoins et ses désirs... Je me dis parfois qu'il est heureux que la maladie ne soit pas un crime, car, nous n'aurions plus de médecins, nous n'aurions que des juges...
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«La suite des événements, Dieu merci, ne me concerne plus ! se dit Demba en accélérant le pas, je suis maintenant complètement désengagé...» Le mot lui plut, il se le répéta. « J'annonce par la présente mon désengagement», dit-il en prenant l'expression d'un diplomate confirmé qui s'apprête à faire une déclaration d'une importance capitale. Il s'arrêta un instant et s'inclina légèrement devant un interlocuteur invisible pour lui signifier qu'il se considérait désormais complètement «désengagé» par rapport à l'évolution de la situation.
«Complètement désengagé» répéta-t-il plusieurs fois, comme s'il ne pouvait se détacher de ce mot, qui semblait avoir l'étonnante propriété de faire apparaître toutes les choses sous un jour réconfortant, consolant. Et il parvint presque à imaginer, sans une once de haine, de colère ou de douleur, que Sonia Hartmann allait partir demain en voyage avec un autre et que lui-même resterait tout seul.
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Les gens ont du courage lorsqu'ils sont en groupe. Surtout s'il s'agit de s'en prendre à quelqu'un qui a les mains enchaînées.
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- Que dites-vous ? Un saut dans l'inconnu. Très bon. Parfait. Vous avez sans doute vous-même déjà sauté ? Dans l'inconnu. Pas encore ?

Demba faisait tous ses efforts pour maîtriser ses nerfs, parler calmement et ne pas céder à un des ces accès de colère.

- On regarde en bas, n'est-ce pas ? et, au début, on n'a pas peur, on se dit : il le faut. La peur - une peur atroce - ne vient qu'à l'instant précis où l'on perd l'équilibre pour se lancer dans le vide. À ce moment précis seulement. Alors l'on voit tout ce qui vous entoure avec une acuité accrue. On sent des gouttes de sueur perler sur son front. Et puis... Et puis, qu'est-ce qui se passe ? Je vous le demande !
- Je ne vois pas où vous voulez en venir..., répondit Willy Eisner, très étonné.
- Non ?... Vous ne voyez vraiment pas ? cria Demba, alors comment pouvez-vous avoir l'audace de parler, comme vous dîtes, «d'un saut dans l'inconnu» ? Moi, rien que d'employer cette expression, j'ai déjà des sueurs froides et les genoux qui tremblent. Mais vous, vous en parlez comme cela, comme si de rien n'était...
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