AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 70 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
TOUJOURS SE MÉFIER DES APPARENCES.

Tic-Tac... Tic-Tac...
Mais quelle mouche a donc piqué le jeune Stanislas Memba ? D'abord étrange voire passablement inquiétant lorsqu'il se présente devant une épicière pour obtenir de quoi se sustenter, il profite de l'absence momentanée de cette dernière pour la régler en douce et s'enfuir avec les quelques tranches de pain beurré et de cervelas pour aller les dévorer dans le premier parc municipal venu où, hélas, un chien s'en régale avant lui sans qu'il donne seulement l'impression de vouloir se débarrasser de l'importun canidé ! Un peu plus loin, c'est avec une jeune fille qu'il engage une conversation littéraire passionnée avec une jeune fille à laquelle il fini par avouer qu'il a perdu l'usage de ses mains, tandis qu'elle s'étonne de son attitude pour le moins étrange et rocambolesque... A-t-il avalé quelque substance hallucinogène ? Est-il simplement devenu fou à lier (sic !) ?

Tic-Tac... Tic-Tac...
Subitement, tandis que le lecteur un peu désemparé ne sait trop à quoi devoir s'attendre, Leo Perutz semble enfin accepter de nous en donner pour notre argent - manière de parler car le narrateur ne nous a pas laissé un instant de répit depuis les premières lignes jusqu'à la fin de ces sept premiers chapitres rocambolesques, énigmatiques et endiablés - et s'en sort brillamment à l'aide d'une analepse nous faisant plonger dans le passé relativement récent du jeune homme, la veille de ce jour dément, à neuf heures précise, où l'on comprend qu'il est amoureux - du moins, c'est ce qu'il s'évertue à se faire croire - d'une jeune femme sur le point de le quitter pour un autre, plus fortuné, qui lui a promis un fameux voyage ; que, depuis, il court après un improbable pécule qui lui permettrait de proposer à cette jeune femme un périple autrement plus enthousiasmant et retrouver ainsi ses faveurs ; que cette course poursuite après ses débiteurs puis chez un brocanteur auquel il propose trois ouvrages rares ne lui appartenant pas va lui être fatale car des policiers prévenus par le commerçant vont être prévenu du caractère délictueux de la transaction...

Tic-Tac... Tic-Tac...
Éberlué, éreinté, sans pause ni recul possible tant le rythme imposé par l'auteur est sans trêve, le lecteur ne peut faire autrement que de suivre le jeune homme, qui est parvenu à faire faux bond à ses geôliers malgré les menottes, dans cette course poursuite infernale contre le temps, contre l'arrestation probable, contre la malchance et cette chasse au trésor sans succès possible - la boucle se bouclant peu à peu, tout semble enfin s'éclairer quant à ses interrogations des premières pages de cet inquiétant Tour du cadran...

Tic-Tac... Tic-Tac...
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Leo Perutz nous donne une véritable leçon de littérature pour ce qui fut, seulement, son troisième roman (paru en 1918, au lendemain de la fin de la Première Guerre Mondiale) ainsi qu'un beau succès de librairie. Même si le cadre, la Vienne d'avant-guerre, ainsi que les personnages, le milieu "petit-bourgeois" de l'époque peut aujourd'hui sembler aussi désuet que peu évocateur, tout dans l'action, la trame ainsi que la construction quasi diabolique de ce récit concours à faire de ce roman, le tour du cadran, un objet fascinant d'un auteur encore en devenir mais presque déjà au sommet de son art. On y trouvera, déjà, un personnage que le poids du destin, les divers instruments du salut ou, a contrario de la perte, la profondeur du mensonge et son corollaire souvent impossible, la vérité environnent de toute leur puissance, de toute leur ironique intransigeance. On y décèlera, comme nombre d'autres plus tard, deux personnages féminins antagonistes : celle, innocente et pure, qui aime dans l'ombre mais qui pourrait être la clé du salut (même si le jeune Stanislas Semba semble refuser de s'en apercevoir vraiment) ainsi que, figure plus régulière encore dans l'oeuvre du pragois, celle par qui tout advient, même si elle ne l'a pas ardemment ni perversement souhaité, déclencheur presque autant que conséquence de la chute du "héros", de sa fin irrémédiable, à moins qu'il ne s'agisse ici que de la plus élémentaire survie, d'un simple mais incroyable délire onirique, d'une réalité falsifiée ou cruellement exacte ?

Tic-Tac... Tic-Tac...
On a souvent comparé Léo Perutz à son compatriote Franz Kafka - un peu rapidement car en omettant le caractère plus ironiquement enjoué des ses oeuvres. Ce qui ne signifie pas qu'à leur manière, elles ne sont pas tout aussi désespérées et teintes d'absurde -, on pourrait aussi trouver un certain nombre de points communs avec le très grand Joseph Roth - cet humour décapant, baroque, ce fantastique du quotidien ainsi qu'une certaine vision de l'humanité, du temps et du destin -. Ici, l'on pourrait aisément ajouter une dimension policière, dans la veine d'une Agatha Christie, tant l'auteur parvient à jouer au chat et à la souris tant avec sa trame qu'avec son lecteur. Que pourrait-on ajouter, sinon que la conclusion donnée dans un prologue aussi ramassé qu'inattendu est peut-être bien la stricte vérité autant que la plus éblouissante manière de se moquer de nous, de lui-même et de ses créatures de papier ? N'oublions pas, non plus, que le titre original en allemand n'est en rien une histoire de tour du cadran - ce qui, malgré tout, donne aussi une certaine idée de la trame générale ou apparente, tout en lui conférant une interprétation possiblement erronée - mais une indication chronologique d'une grande précision : «Entre neuf et neuf» sous entendu neuf heures... le lecteur avide comprendra comme cette indication est à la fois des plus neutres et la plus strictement exacte, d'un point de vue scénaristique. D'ailleurs, à propos de scénario, et nous achèverons cette modeste chronique sur cette ultime remarque, la mécanique de le tour du cadran est d'une telle rigueur qu'elle ne pouvait échapper à l'un des plus grands cinéaste qui fut, maître parmi les maîtres, le redoutable Alfred Hitchock qui reconnu s'en être inspiré pour la célèbre scène des menottes de son film «The Lodger». C'était bien le moins que cet exquis et fantasque roman de Léo Perutz (qui se dévore en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et peut se lire sans aucun a priori métaphysique) pouvait mériter de reconnaissance posthume.

Mais jamais n'oubliez ceci qu'il est essentiel de se méfier des plus évidentes apparences !
Tic-Tac... Tic-Tac...
Commenter  J’apprécie          355
" Oui, ces menottes, je les garderais toute ma vie."

Demba, libre dans sa tête... Oui une idée de chanson me trotte dans les méninges après cette lecture. Une pensée pour les migrants, les mains libres et pourtant si prisonniers des "flots". Comment ne pas faire des liens avec tout ce qu'on lit, voit, sent, comprend du monde qui nous entoure après cette lecture. Un roman sur la liberté qui se déroule à une époque révolue mais que j'ai trouvé intemporel pour la problématique soulevée et pour autant qui m'a aussi intéressé pour la description de la société du 19ème siècle qu'il en donne.
Cet auteur embarque le lecteur de pirouettes en pirouettes, on y croit, on y croit, Demba... court, saute, vole mon petit Stanislas Demba. Tu te bats bien mais.. ironie du sort, les jeux sont faits.
Commenter  J’apprécie          260
Le tour du cadran, ce sont vingt quatre heures de la vie d'un fugitif, à Vienne, ce fugitif c'est Stanislas Demba, jeune étudiant que nous suivons dans sa course poursuite. Il semble aux abois et cherche par tous les moyens à trouver de l'argent pour renouer avec son ex-petite-amie Stéphanie et la convaincre de partir avec lui plutôt qu'avec George son rival. En vue de réaliser son projet, on le suit dans ses rencontres, inopinées ou organisées, auprès d'amis étudiants, de son colocataire, dans un club de jeu, auprès d'un recéleur et ce qui est particulièrement intrigant c'est cette malchance qui l'empêche toujours d'obtenir cet argent, il trébuche, il se fait détrousser, il perd son argent...

Leo Perutz parvient avec beaucoup de talent à nous embarquer dans cette course effrénée du jeune Stanie, qui semble toujours empêché et entravé dans son projet...C'est également l'occasion de faire connaissance avec des personnages hauts en couleurs dans cette Mitteleuropa, celle du petit peuple, celle de l'empire Austro-hongrois qui amorce sa décadence, celle des petits fonctionnaires, des pensions de famille...
Leo Perutz distille avec brio un suspens qui va crescendo, un suspens qui avait séduit Murnau, chef de file de l'expressionisme allemand et Hitchcock, qui, tous deux, voulaient l'adapter en film....
Le tour du cadran est un roman intéressant qui ménage tout son suspens et où Leo Perutz parvient à maintenir la tension dramatique jusqu'à la fin.
Commenter  J’apprécie          251
Le tour du cadran est un roman surprenant et réjouissant. Stanislas est un étudiant viennois au comportement tour à tour déroutant et fantasque, qui peut passer pour franchement névrotique. Il se perd en circonvolutions au moment d'exécuter les actes les plus simples du quotidien provoquant surprise, colère ou pitié chez ses interlocuteurs. Ainsi commande-t-il une tartine dans une épicerie mais refuse de s'en saisir au grand dam de l'épicière, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... le lecteur se laisse balader par l'auteur au gré des pas de son héros avec un réel ravissement.
Leo Perutz teinte son récit d'une ironie mordante et se sert de la situation délicate de Stanislas pour dépeindre la société viennoise. Chaque chapitre nous met en présence de nouveaux personnages, parfois grotesques, et souvent risibles. L'intrigue est bien menée, dans un style remarquable, et se révèle bien plus profonde et complexe qu'il n'y paraît au premier abord.
Un vrai délice ! Un conseil cependant : ne lisez pas la quatrième de couverture avant de commencer le livre, cela gâcherait un peu le plaisir.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
Commenter  J’apprécie          160
"Avec Le tour du cadran (1918), son troisième roman, Leo Perutz prend en quelque sorte au pied de la lettre ce que peut être la sujétion à la force des choses : il choisit un héros qui, sous son apparente liberté de mouvement, est en réalité littéralement "enchaîné", puisque menottes aux poignets sous son manteau.
Après avoir échappé aux policiers venus l'arrêter, l'étudiant Stanislas demba, drapé dans une longue pèlerine jetée sur ses épaules, erre dans la ville de vienne, à la fois par nécessité, par désœuvrement et par défi, autant pour chercher du secours que pour s'exposer délibérément au danger et provoquer le destin.
Comment vivre les mains cachées, les mains liées? Voilà, ici, l'expérience "héroïque"."
préface du traducteur J. J. Pollet

C'est mon quatrième (ou cinquième) livre De Perutz .
Une belle découverte et un plaisir renouvelé à chaque roman.

Commenter  J’apprécie          80
J'aime bien retrouver de temps en temps Leo Perutz, ce que le Mois de l'Europe de l'Est me donne l'occasion de faire au moins une fois par an. Et le plaisir est à chaque fois au rendez-vous, malgré (ou grâce à) la diversité de ton et de genre qui caractérise l'oeuvre de l'auteur.
Le lecteur est avec "Le tour du cadran" (titre qui ne dévoile son sens qu'à la toute fin de l'intrigue) plongé dans course effrénée, au côté de Stanislas Memba, personnage peu sympathique, au comportement étrange et incompréhensible. Sa course même paraît d'abord dénuée de sens, portée par une instabilité qui évoque une forme de démence.

Stanislas, étudiant, est un grand gaillard de vingt-cinq ans. Au cours d'un périple qui l'emmène d'une épicerie à un jardin publique, puis vers divers autres lieux, il est à chaque fois à l'origine de scènes devenant conflictuelles en raison de ses sautes d'humeur et de son esprit contradictoire : la manifestation d'un appétit vorace se transforme en dégoût évident pour la nourriture, un accès de brutalité suit une apparente amabilité… Lorsqu'il échoue dans le bureau où travaille son ex petite amie Sonia, qui lui confirme avoir prévu de partir en voyage le lendemain avec son rival, la rage que la nouvelle provoque chez Stanislas explique en partie ses accès de fureur, mais pas ses bizarreries : pourquoi le jeune homme, entre autres, garde-t-il en permanence ses mains dissimulées sous son manteau, donnant à ses interlocuteurs l'impression d'être menaçant ?

Pour le savoir, il vous faudra l'accompagner dans son insensée cavale (et ne lisez PAS la quatrième de couverture !), au fil de l'insolite mais implacable mécanique qu'orchestre Leo Perutz, sorte de compte à rebours au service d'une énigme dont la résolution ne déçoit pas. La dimension factuelle du récit, qui le dote d'une redoutable efficacité, ne l'empêche pas d'être également très noir, car baigné d'une atmosphère aussi mystérieuse qu'angoissante, et pour le lecteur d'aujourd'hui d'un aspect quelque peu désuet (le roman a été publié en 1910) qui n'est pas sans charme.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          70
Léo Perutz est né à Prague en 1882. Il quitte la Bohème à l'âge de 17 ans pour Vienne où il étudie les mathématiques et la littérature. Il s'intéresse à la théorie des jeux de hasard et commence par travailler dans une compagnie d'assurances. Il est appelé au combat pendant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il est blessé. de retour à Vienne, il publie son premier ouvrage et entreprend de nombreux voyages. C'est en 1918 que paraît le Tour du cadran, son troisième roman. Il quitte l'Autriche pour la Palestine en 1938, au moment de l'Anschluss. Léo Perutz meurt en 1957.
Le personnage principal, Stanislas Demba, est un étudiant viennois désargenté. Après avoir volé trois livres à la bibliothèque pour écrire un article, il décide de les revendre pour éponger ses dettes mais lors de la vente du troisième, le brocanteur suspicieux, appelle la police et Demba échappe de peu aux policiers en se jetant par une fenêtre après que ceux-ci lui aient déjà passé les menottes. Pendant tout le roman qui s'étale sur une petite journée, Stanislas Demba erre dans Vienne, engoncé dans une longue pèlerine, pour chercher secours et argent. Mais il n'est pas si simple de circuler en ville et passer inaperçu quand on a les deux mains liées par des bracelets en acier. Les situations grotesques parfois, drôles le plus souvent et même dramatiques se succèdent à un rythme effréné.
Il faut aussi reconnaître que le pauvre Stanislas n'y met guère du sien. Solitaire et d'un caractère plutôt introverti, il s'est entiché de Sonia et s'imagine que sa passion est partagée, d'où des crises aigues de jalousie. Durant toute cette journée de cauchemar, il s'entêtera a réunir une somme d'argent lui permettant d'emmener sa belle en voyage pour la soustraire à un rival, prioritairement à se débarrasser de ses menottes.
Un excellent roman qui n'est heureusement pas gâché par cette incompréhensible décision de l'éditeur, indiquer au lecteur sur la quatrième de couverture que le héros a les mains entravées par des menottes, alors que Leo Perutz lui, se garde bien de rien nous en dire avant le chapitre huit et une petite centaine de pages ! Vous n'aurez donc pas le plaisir de découvrir cet intrigant aspect de la personnalité de Stanislas Demba tel que le souhaitait l'auteur. C'est bien dommage, de mon point de vue, mais pourtant malgré ce qui pourrait être un handicap énorme, le roman reste magistral. Autant par son intrigue (et je ne vous parle pas de la chute ! (sic !)) que par son écriture au rythme enlevé, pleine d'humour et de modernité.
Certains critiques on vu du Kafka dans ce Perutz, certes il y a là aussi le poids de la fatalité qui s'acharne sur cet homme banal et qui le pousse à des actes insensés, mais en plus amusant que chez l'autre. Notez par ailleurs qu'Alfred Hitchcock avait beaucoup apprécié ce roman. Alors ruez-vous sur ce superbe ouvrage, qui plus est paru dans une collection de poche très élégante et au prix modeste.
Commenter  J’apprécie          62
C'est sans doute la trop douce et longue torpeur de la production littéraire du moment qui m'ont donné envie de relire Léo Pérutz cet écrivain Tchèque (1882 :1957 ) que javais déjà tant apprécié lors de la réédition de ses livres dans les années 60 / 70.
Et j'ai donc commencé par " le tour du cadran" son troisième livre et la magie opère toujours autant.
Il faut suivre l'errance de Stanislas Demba qui tente bien qu'il ait les mains liées et sans avoir à bouger le petit doigt de récupérer une conquête pour la seule raison qu'il n'a pas lui même décidé d'en grignoter la dernière bouchée (la plus belle et la meilleur)
Un petit bijou d'intelligence et de littérature qui rappelle que Leo Perutz est un véritable grand auteur à lire absolument et à relire relire relire relire
je passe maintenant au "Cavalier Suédois"
Commenter  J’apprécie          60
Le tour du cadran ou 24 heures de la vie de Stanislas Demba. Englué dans des situations loufoques, drôles et dramatiques, cet étudiant brillant se débat dans une course en avant déroutante dont nous comprenons les tenants et les aboutissants au fur et à mesure. Un roman original de Leo Perutz qui aurait inspiré Alfred Hitchock pour son film muet Les Cheveux d'or.
Commenter  J’apprécie          30
Un commentaire définit ce roman comme une sorte de mélange entre Agatha Christie et Kafka. Ce qui n'est pas si loin de la vérité. Mais ce contemporain de Kafka n'a pas son genre d'humour glaçant. Et Agatha Christie au fond décrit des mondes très rassurants, où la vérité finit toujours par se faire et les coupables trouver une punition, ce qui n'est pas le cas ici. C'est une journée de cauchemar pour Stanislas Demba, étudiant désargenté,qui vient d'échapper à la police mais qui restera menotté pendant tout le roman et qui erre dans Vienne pendant douze heures (d'où le titre). Il est occupé à trouver de l'argent pour convaincre sa belle de partir en voyage avec lui. En réalité ce « tour du cadran » réserve à son lecteur un beau retournement final.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (173) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}