À cause des garçons, j'ai arrêté de porter des robes dès le CP. Pas à cause de tous les garçons, juste de ceux qui trouvent marrant de jouer à soulever les robes des filles pour connaître la couleur de leur culotte. Je me souviens très bien être rentrée en larmes un soir à la maison, maman m'avait questionnée jusqu'à ce que je raconte ce qui s'était passé. Elle avait pris rendez-vous avec l'institutrice, qui n'avait rien trouvé d'autre à répondre qu'à cet âge-là ce n'est pas bien grave.
Une fille doit être transparente, calme, incolore, silencieuse, les yeux au sol pour éviter que les garçons (certains garçons) ne la prennent pour cible.
Au début, au tout début, une fois la surprise et la douleur passées, c'est la colère qui m'a fait tenir debout. J'avais beau avoir peur, être perdue, blessée, terriblement honteuse, paniquée, la colère l'a emporté sur les autres sentiments: une colère brute et puissante, énorme et rouge vif, une colère dirigée contre Piotr, bien sûr, mais aussi contre moi, pauvre cloche, qui me suis fourrée toute seule dans un piège terrible; une colère contre le monde entier où, à de rares exceptions près, il vaut mieux être un homme qu'une femme, où une fille ne sera jamais écoutée comme un garçon est entendu, où une femme est une proie et un homme, un prédateur, où l'on invente mille démonstrations, mille excuses, mille causes, mille malédictions, mille prétextes, mille justifications, mille arguments, mille versets, mille sourates, mille décrets, mille lois, mille raisons médicales, mille raisons physiologiques, mille mensonges pour soumettre les femmes au bon vouloir des hommes, où l'on invente de toutes pièces que les femmes sont plus faibles que les hommes, qu'elles doivent être soumises, dociles, obéissantes, dominées et commandées par les hommes.
Aucun objet n'est plus important qu'une vie [...]
Là, je réalise que, même lorsque l'on n'a plus rien, il est toujours possible de se faire voler quelque chose.
Il ne faut pas faire confiance à n’importe qui,
ça peut vous retomber dessus…
''Les filles passent une grande partie de leur vie à se protéger de la stupidité violente et vulgaire des garçons. Sans doute aurait-il fallu que, dès leur petite enfance, les garçons aient entendu autre chose que *ce n'est pas grave, à cet âge-là, ils jouent*"
𝐼𝑙 𝑛’𝑦 𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑢𝑛 𝑠𝑒𝑢𝑙 𝑒𝑛𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑎𝑢 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑜𝑢̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑒 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑠𝑒́𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑠𝑖 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑠𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑔𝑒𝑠.
𝙹𝚎 𝚗𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚙𝚊𝚜 𝚜𝚒 𝚕𝚊 𝚏𝚊𝚞𝚝𝚎 𝚛𝚎𝚟𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚕𝚘𝚗𝚐𝚞𝚎 𝚑𝚒𝚜𝚝𝚘𝚒𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚍𝚘𝚖𝚒𝚗𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚖𝚊𝚜𝚌𝚞𝚕𝚒𝚗𝚎, 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚏𝚊𝚖𝚒𝚕𝚕𝚎, 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚛𝚎𝚕𝚒𝚐𝚒𝚘𝚗, 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚜𝚘𝚌𝚒𝚎́𝚝𝚎́. 𝙻𝚎𝚜 𝚏𝚒𝚕𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚊𝚜𝚜𝚎𝚗𝚝 𝚞𝚗𝚎 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚟𝚒𝚎 𝚊̀ 𝚜𝚎 𝚙𝚛𝚘𝚝𝚎́𝚐𝚎𝚛 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚜𝚝𝚞𝚙𝚒𝚍𝚒𝚝𝚎́ 𝚟𝚒𝚘𝚕𝚎𝚗𝚝𝚎 𝚎𝚝 𝚟𝚞𝚕𝚐𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚍𝚎𝚜 𝚐𝚊𝚛𝚌̧𝚘𝚗𝚜. 𝚂𝚊𝚗𝚜 𝚍𝚘𝚞𝚝𝚎 𝚊𝚞𝚛𝚊𝚒𝚝-𝚒𝚕 𝚏𝚊𝚕𝚕𝚞 𝚚𝚞𝚎, 𝚍𝚎̀𝚜 𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚙𝚎𝚝𝚒𝚝𝚎 𝚎𝚗𝚏𝚊𝚗𝚌𝚎, 𝚕𝚎𝚜 𝚐𝚊𝚛𝚌̧𝚘𝚗𝚜 𝚊𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚎𝚗𝚝𝚎𝚗𝚍𝚞 𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚜𝚎 𝚚𝚞𝚎 " 𝚌𝚎 𝚗'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚐𝚛𝚊𝚟𝚎, 𝚊̀ 𝚌𝚎𝚝 𝚊̂𝚐𝚎 𝚕𝚊̀, 𝚒𝚕𝚜 𝚓𝚘𝚞𝚎𝚗𝚝".
A cause des garçons j'ai arrêté de porter des robes dès le CP. Pas à cause de tous les garçons, juste de ceux qui trouvent marrant de jouer à soulever les robes des filles pour connaître la couleur de leur culotte. [...]à cet âge là ce n'est pas bien grave.