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EAN : 9782910196257
189 pages
Camion Blanc (01/10/2001)
3/5   1 notes
Résumé :
Après une carrière s'étendant sur plus de trente-cinq ans (et forte de plus de quarante albums), Neil Young reste une des figures les plus importantes et ayant eu le plus d'influence sur le monde du rock. Entêté, passionné, innovant et parfois déroutant, Young a puisé dans la pop psychédélique des années soixante avec The Buffalo Springfield, le vedettariat des années soixante-dix en tant que membre du supergroupe Crosby, Stills, Nash & Young, le proto-grunge de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre « Neil Young, le Solitaire de Topanga » se présente en trois parties bien distinctes qu'on peut lire dans le désordre.
Pour commencer, Alexis Petridis raconte la vie de Neil Young de sa naissance en 1945 jusqu'en 2000, année de parution du livre. Quelques pages sur l'enfance et l'adolescence apportent ce qu'il faut de renseignements pour comprendre les débuts musicaux de NY. Alexis Petridis s'intéresse surtout à la musique, les quelques faits privés relatés ne le sont que si nécessaire, ou drôles comme la légende des retrouvailles avec Stills autour du corbillard Pontiac de NY.
Les débuts avec Buffalo Springfield sont assez instructifs sur les groupes de la même période. La gloire rapide, les abus et les excès en tous genres, les conflits et bagarres (aux sens propre et figuré) conséquences des égos de Stills, Furay et Young. Seul l'enregistrement du premier album se passe bien, dès le deuxième ils commencent à travailler en studio chacun de leurs côtés. Jusqu'à la séparation avant la sortie du troisième. Ces batailles d'égos reviendront systématiquement, à chaque enregistrement ou tournée, les rencontres entre Stills et Young finissent mal.
La carrière solo est bien décrite et expliquée. Avec notamment cette attitude récurrente de Neil Young de tout remettre en question à chaque enregistrement, à chaque album. Il aurait pu continuer sur la voie du succès après Harvest, mais il a tout mis à terre, en refusant de jouer ses succès en public.
Cet entêtement lui fera enregistré On The Beach, Zuma, Tonight's The Night, les meilleurs albums de cette période. Et lui permettra de ne pas tomber en disgrâce auprès des punks, et ainsi de conserver une bonne réputation pendant les années 80 malgré une piètre production musicale.
La période Geffen est grotesque et/ou minable, peu de morceaux sont à sauver.
Le retour chez Reprise à la fin années 80 est synonyme de retour progressif de l'inspiration, de ventes de disques en hausse et de tournées à succès. L'arrivée du grunge lui apporte une aura de précurseur. Cette période est un quasi sans fautes : Ragged Glory, Weld, Harvest Moon, Deadman, Mirrorball sont là pour en témoigner. Il accepte à la fin des années 90 une reformation de CSN&Y.

C'est à ce moment qu'Alexis Petridis entame l'analyse de la discographie dans la deuxième partie.
Tous les titres composés par Neil Young sont décortiqués, de Buffalo Springfield en 1967 à Looking Forward de CSNY, avec une mise en page peu agréable.
Pour chaque album on trouve la date de sortie, les classements américain et brittanique, les producteurs et ingénieurs du son, les studios et dates d'enregistrements. Complétés par quelques lignes sur l'album en général.
Chaque titre est commenté avec lucidité. Alexis Petridis écrit ce qu'il pense de chaque titre, bon ou mauvais. C'est une conception de la critique appréciable, son style parfois acerbe, et son honnêteté sans failles en font parfois la cible des fans.
Ce livre n'a rien d'hagiographique, c'est ce qui en fait sa valeur.

Il reste une vingtaine de pages consacrées à l'héritage musical, c'est la partie la plus riche du livre. Alexis Petridis insiste avec beaucoup de pertinence sur plusieurs faits.
Tout d'abord le côté transgénérationnel de la musique de Neil Young : ses disques plaisent à des publics de tous âges. Plusieurs générations mais aussi plusieurs tendances musicales : country, indie, rock, etc.
Son détachement et son caractère imprévisible à toujours vouloir briser ce qu'il vient de créer, ou à mépriser son catalogue, à passer allègrement de la douceur tire-larmes au bruit et à la fureur, et inversement.
Il a toujours été en contradiction avec ses contemporains, il n'a rien à voir avec les virtuoses des 70's : Neil Young n'est ni un bon chanteur ni un bon guitariste, il a une voix traînante et un jeu singulier, personnel. C'est par contre un compositeur hors-pair.
Sa façon d'enregistrer est particulière, il préfère sortir une version brute conservant l'émotion intacte avec fausses notes et chant bancal, plutôt que de passer des semaines en studio sur le son d'une cymbale. Plutôt un album rude, voire imparfait, avec sa voix fêlée et plaintive, mais ô combien passionnant ! qu'un disque au millimètre mais ennuyeux.
L'auteur discute bien évidemment de son influence sur la jeune génération de la fin des années 80. Des gens comme Sonic Youth, Will Oldham, Dinosaur Jr, Teenage Fan Club, Nirvana et bien sûr Pearl Jam ont beaucoup écoutés Zuma, On The Beach, Everybody Knows, etc. Et c'est réciproque, car ce sont ces groupes qui l'ont remis au travail et au goût du jour au début des années 90. Par ailleurs son absence complète de glamour, et son allure de pouilleux ont également influencé pas mal de groupes.
Une chose est importante, c'est sa constance dans la créativité. D'autres de sa génération, ou plus jeunes, vivent sur leurs lauriers et ne sortent rien de nouveau depuis des années.

Cette biographie d'Alexis Petridis sur Neil Young est plutôt intéressante, même si elle est datée. Mais ce qu'il est encore plus c'est sa manière de l'écrire. J'apprécie son style détaché, presque moqueur, mais objectif : c'est argumenté, qu'il aime ou pas. Un modèle de critique.

Quelques photos en noir et blanc agrémentent le texte, les légendes sont parfois inexactes.
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