Quel plaisir de retrouver la plume magique de l'auteur avec la suite des aventures du mage Louis Griffont et de l'enchanteresse Isabel de Saint-Gil, dans ce Paris haussmannien et pittoresque de la Belle Epoque, néanmoins emprunt de magie et de féérie où les hommes côtoient des dragons, des chênes sages et bavards, des gnomes noirs, ou des sorciers maléfiques !
*
Après un premier tome très agréable à lire, c'est avec plaisir que j'ai entamé le second volume de la trilogie « le Paris des Merveilles » imaginé par
Pierre Pevel.
Mais « L'élixir d'oubli » n'est pas vraiment une suite. L'auteur nous entraîne dans une nouvelle enquête pleine de suspens, indépendamment de l'intrigue précédente. La préface toujours présente permet de présenter au lecteur le monde dans lequel il va vivre, le temps du roman.
*
C'est avec délice que je me suis plongée dans cet élixir afin de poursuivre mon exploration de l'univers intrigant, magique et enchanteur de l'auteur, y retrouver nos deux très sympathiques héros du tome précédent, Louis Griffont et d'Isabel de Saint-Gil, et bien sûr, d'en apprendre davantage sur ce couple atypique qui aime jouer au jeu du chat et de la souris entre eux.
En effet, autant Griffont est réfléchi, autant Isabel de Saint-Gil est imprévisible, libre, fantasque et terriblement séduisante.
Les dialogues entre eux sont toujours très amusants, tantôt jeux de séduction, tantôt disputes, cachoteries, petites piques sarcastiques, mais toujours avec beaucoup d'affection.
*
On y retrouve également avec plaisir de nombreux personnages secondaires rencontrés dans le premier tome, comme le chat ailé Azincourt, le duo Lucien et Auguste, l'énigmatique Cécile de Briscieux, Falissière et bien d'autres.
Mais ce roman amène aussi de nouveaux personnages, comme le mnémovore ou les minimets, à l'origine de l'intrigue.
On rencontre aussi des personnages qui nous font sourire, mais qui s'intègre à merveille dans le récit, comme le légendaire Merlin l'enchanteur ou les illustres
Nicolas Flamel et
Georges Méliès ou même encore les policiers de la série télévisée des Brigades du Tigre, sans oublier bien sûr le gentleman cambrioleur Arsène Lupin.
*
Pour ce qui est de l'histoire, difficile à résumer tant le scénario est plein de rebondissements et se tisse sur plusieurs axes.
Tout commence lorsque Griffont, mage membre du cercle Cyan, enquête sur des esprits frappeurs qui harcèlent une pauvre vieille veuve. Il se retrouve alors à nouveau embarqué dans une enquête où il est question de meurtres, de complots, d'enlèvements, d'alchimie, et de vengeance.
*
Même si le ton est léger et drôle, l'intrigue n'en reste pas moins complexe, se développant dans le passé pour se conclure dans le présent.
Les nombreux allers-retours dans le temps, entre le siècle des Lumières de 1720 et le début du XXème siècle, permettent d'enrichir et de rythmer l'intrigue qui se développe sur plusieurs siècles, d'en apprendre davantage sur l'histoire de l'OutreMonde, et surtout sur la guerre qui a opposé les fées et les dragons.
Les retours en 1720 sont très intéressants car ils permettent au lecteur de comprendre l'évolution des relations entre notre monde et celui de l'OutreMonde, mais aussi d'en apprendre davantage sur le passé de certains personnages de l'histoire.
A cette complexité temporelle, s'ajoute les nombreux personnages qui changent d'identité selon les époques.
Ces deux procédés demandent au lecteur de l'attention pour ne pas se perdre dans les noms et les époques. Mais l'auteur est toujours là pour nous guider tout au long du récit et ne jamais nous égarer.
*
Mais là encore, malgré les nombreux atouts de cette série, « L'élixir d'Oubli » ne m'a pas entièrement séduite. J'en attendais encore plus, je pense.
Si l'intrigue est prenante et complexe, les rebondissements nombreux, le suspens présent, le dénouement reste quant à lui un peu trop rapide à mon goût.
J'aurais aussi aimé avoir plus de renseignements sur l'OutreMonde d'aujourd'hui et sur l'Onirie, ce troisième monde, celui des rêves et des cauchemars, dont l'auteur parle trop succinctement.
*
Il n'en reste pas moins que le style de l'auteur est toujours aussi plaisant à lire. L'humour, toujours présent, nous fait nous attacher à quelques personnages, comme Azincourt, le chat ailé, dont les nombreux défauts en font un de mes personnages préférés. Dommage qu'il soit si peu présent.
*
Pour conclure, un second opus riche en actions, et en révélations sur nos deux héros. L'ambiance magique et mystérieuse, le décor du Paris de la Belle Epoque, le ton léger et pétillant, l'intrigue endiablée, et le caractère sympathique et attachant des personnages sont un vrai régal. Tous les ingrédients pour séduire le lecteur !
Les amateurs de romans fantastiques trouveront sans aucun doute leur bonheur dans cette série d'Ambremer, mais cette trilogie peut aussi plaire à un plus large public, je pense en particulier aux jeunes adultes et aux passionnés de romans policiers.
Je lirai bien sûr le dernier tome de ce Paris des Merveilles.